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SOUVENIRS DE TITTMONING
 

Le Saint-Père a reçu mercredi après l'audience générale, une délégation d'habitants de Tittmoning, le gros village bavarois, sur la frontière autrichienne, où le petit Joseph Ratzinger vécut avec sa famille de 1929 à 1932.
A cette occasion, il en a été fait citoyen d'honneur.
Il l'évoquait déjà de façon très nostalgique dans son livre de souvenirs "Ma Vie", et on pouvait s'émouvoir, en le lisant, de voir que l'homme déjà âgé posait après tant d'années le même regard émerveillé que le petit garçon de 5 ans sur le village qui l'avait -en partie- vu grandir...
L'agence italienne Apcom s'est fait l'écho des confidences du Saint-Père à ses concitoyens. C'est une de ces merveilleuses interventions a braccio, où le Pape théologien s'efface derrière l'homme
L'article a été reproduit sur le Papa Ratzinger Forum, et Teresa a même "déniché" sur le site de Radio Vatican, des informations inédites. Je traduis le tout en français ici... déplorant l'absence (provisoire, je l'espère) d'images.


Souvenirs du Saint-Père

Papa Ratzinger, aux Bavarois: malheureusement, je ne reviendrai plus.
Le Souverain pontife se souvient de son enfance, des légendes, de Noël.

Rome, 24 janvier
Il a parlé de son enfance, de Noël au jardin d'enfants, du père Noël (Nikolaus, en allemand) et des 'Krampus', personnages mythiques et menaçants qui parcourent les contes pour enfants en Bavière. Le Pape recevait ce matin une délégation de la ville de Tittmoning, en Bavière, qui lui a donné le titre de citoyen d'honneur.
Un plongeon dans le passé, teinté aussi d'une pointe de nostalgie. Aux "concitoyens" de Tittmoning, où la famille Ratzinger vécut de 1929 à 1932, Benoît XVI s'est adressé en ces mots: "Malheureusement, pour autant qu'on puisse humainement le prévoir, je ne retournerai plus ici, je ne pourrai plus me promener dans les rues de mon enfance et de ma jeunesse, mais il me reste les promenades dans ma mémoire, qui sont devenues encore plus présentes parce que maintenant, je suis vraiment un des vôtres, Tittmoning m'appartient, et je suis un habitant de Tittmoning".
Papa Ratzinger s'est ensuite laissé aller à des souvenirs sur le jardin d'enfants, où, "à l'approche de Noël, nous répétions les chants. A un certain moment arrivait Nikolaus, le 'père Noël' des pays nordiques. Il venait revêtu de brocard d'or, et à cause de cela, il était clair pour moi que tous les autres Nikolaus étaient faux, mais que lui était l'unique vrai".

Puis, selon Radio Vatican, Benoît XVI a rappelé la tradition des 'Krampus', horribles personnages de légende, qui, accompagnés de grincements et de sons de clochettes allaient de maison en maison à la recherche de cadeaux en échange des voeux pour la prochaine année. "Deux soeurs maintenaient les portes fermées de façon à ce que les Krampus qui s'agissaient dehors ne puissent pas entrer. Quand on se mettait à énumérer toutes les vilaines choses que nous avions faites, les portent ne tenaient presque plus". Selon lui, "c'était pour nous le meilleur encouragement pour ne rien faire qui puisse, l'année suivante, empêcher les soeurs de maintenir les portes fermées".

Cette citoyenneté honoraire de Titmonning est la quatrième que reçoit le Pape, après celles de Marktl-am-Inn, Altoeting et Regensburg (ndr: n'y aurait-il pas aussi Aschau et Pentling?) Les habitants de Tittmoning ont offert au Pape une copie d'une icône datant de 1768, qui se trouve au sanctuaire bavarois de Sainte-Marie de Ponlach.


 

Teresa a trouvé plus de détails sur le site de Radio Vatican en allemand, qui rapporte en ces termes les propos spontanés du Saint-Père. La légende et le rôle finalement positif des Krampus y deviennent plus clairs.


 

« Aujourd'hui même, je racontais à ma secrétaire, que quand j'étais au jardin d'enfants de Tittmoning, aux environs de Noël, nous tournions dans les couloirs, en répétant les chants de Noël. Puis nous entrions dans la salle où il y avait l'arbre de Noël -encore aujourd'hui, cela me semble un rêve- qui montait jusqu'au plafond, et même se courbait un peu. Et je lui racontais le Saint-Nicolas qui nous venait vêtu de brocard et d'or (car Saint-Nicolas était évêque) , raison pour laquelle j'étais persuadé que tous les autres Nikolaus étaient faux, mais que lui était le vrai, le seul vrai. Pendant ce temps, deux soeurs tenaient les portes fermées pour empêcher les Krampus, qui s'agitaient dehors, de rentrer. Parce que si on en venait à faire la liste des choses méchantes que chacun de nous avait faites durant l'année, peut-être que les portes céderaient. Et cette idée était peut-être pire que la présence elle-même des Krampus, parce que ce que nous imaginons est souvent pire que la réalité. Sur les choses méchantes que nous avions pu faire, les soeurs nous disaient 'Maintenant, nous pouvons encore tenir les portes fermées, mais si vous faites pire, nous n'y arriverons plus'. C'était la meilleure des impulsions pour nous encourager à ne rien faire, qui, l'année suivante, pourrait empêcher les soeurs de maintenir les portes fermées».


 

Et Teresa de conclure:

N'est-ce pas adorable? A presque 80 ans, malgré son intellect prodigieux, Benoît reste dans son coeur le petit "Pepperl" (diminutif affectueux de Joseph, que ses parents usaient pour le nommer) de 6 ans, souriant avec toute sa pureté et son innocence, comme il sourit encore aujourd'hui. Le cardinal Meisner en avait eu l'intuition quand, après le conclave, il avait dit, parlant de lui: 'Il a l'intelligence de douze professeurs, et la pureté d'un premier communiant'.


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