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LA PETITE SOEUR MARIA-ROSA
 

« […] Sœur Maria Rosa Loggol est une sœur franciscaine et la fondatrice de la Sociedad Amigos de los Ninos. Cette société s’occupe de donner à des enfants abandonnés et maltraités un foyer aimant, une éducation et un avenir professionnel, et ce faisant elle consolide non seulement leur futur, mais aussi le futur de tout le pays. Depuis un demi-siècle, sœur Maria Rosa estime qu’elle a été ‘ la mère et le père’ d’environ 40 000 enfants, dont beaucoup sont des orphelins de cœur, que leurs parents n’ont pas pu élever.

Sœur Maria Rosa, une petite femme corpulente avec un sourire communicatif, a en plus fondé dans son temps libre une chaine de 86 cliniques dans tout le pays, qui fournissent un emploi absolument nécessaire aux jeunes diplômés des écoles médicales, et qui assurent un service de santé aux Honduriens pauvres et à ceux des régions rurales.

[…] Une liste complète des réalisations à son actif prendrait plus de place que ma chronique ne le permet. […]

Une preuve de sa notoriété ? Mon chauffeur de taxi ne pouvait nommer que sœur Maria Rosa et le Cardinal (*) comme figures proéminentes dans l’Eglise. Aucun autre prêtre, évêque, aucune autre sœur. « Sor Maria Rosa, m’a-t-il assuré, est connue du monde entier.

Sœur Maria Rosa personnifie un type classique de personnalité dans le catholicisme : La sœur charmante, sainte avec une volonté de fer, qui ne prend jamais non pour une réponse ».

A 80 ans, sœur Maria Rosa se lève encore à 6 heures du matin et travaille 16 heures par jour. Elle a été élevée par sa mère. Son père, un canadien français, a abandonné sa famille quand elle avait 11 mois.
« A l’âge de 6 ans, elle aperçut un groupe de sœurs allemandes dans un train qui traversait sa ville natale. Elle n’avait jamais vu de sœurs auparavant et un prêtre lui expliqua ce que signifiait la vie religieuse. Elle décida sur le champ de sa vocation. L’année de ses 9 ans, elle pria la vierge Marie de l’aider à retrouver ces sœurs afin qu’elle puisse commencer une nouvelle vie. Quand elle quitta l’église, elle vit un train qui arrivait avec précisément deux de ces sœurs à son bord.

- ‘Jamais une prière n’a eu une réponse aussi directe’, m’a-t-elle dit en riant. »

Au début des années 60, comme jeune sœur, sœur Maria Rosa travaille dans un hôpital. Elle se donne à fond dans son travail et elle est particulièrement sensible au sort des enfants pauvres, surtout ceux dont les parents sont en prison. L’idée commence à germer en elle qu’elle pourrait leur venir en aide. Elle repère un ensemble de logement pour bas revenus et sans un sou vaillant, elle signe pour 10 maisons. Pour trouver l’argent nécessaire, elle remue ciel et terre. Elle propose son projet à la fondation américaine « Alliance for Progress » du Président Kennedy, et obtient pour cela l’engagement de donateurs du Honduras.
« Le jour où elle doit remettre son dossier à l’ambassade américaine, il lui manquait une signature d’un donateur, et elle demanda à un chauffeur de taxi de la conduire au domicile de l’homme d’affaire, même si elle n’avait pas l’argent pour la course. Une fois arrivée, on lui répondit qu’il était parti à l’aéroport pour un voyage d’affaire. Prise de panique, sœur Maria Rosa supplia le chauffeur de taxi de la conduire à l’aéroport et il accepta. Sœur Maria Rosa se précipita au guichet d’embarquement, où on l’informa que l’enregistrement était terminé et que l’avion avait commencé son décollage.

Pour la plupart des gens, l’histoire s’arrêterait là, un joli conte de ce qui aurait pu avoir lieu.

Sœur Maria Rosa, cependant refusa de se rendre. Dans son habit de religieuse, elle couru au devant de l’avion (c’était dans les années 60, avant les mesures de sécurité dans les aéroports). En agitant les bras, elle força l’avion à s’arrêter et demanda à ce qu’on baissât la passerelle. Elle marcha jusqu’au siège de l’homme d’affaire abasourdi, et obtint sa signature. A ce moment, m’a-t-elle dit en riant, il aurait probablement signé tout ce que je lui aurais demandé.

Naturellement, elle obtint le don et acheta les dix maisons. Le reste appartient à l’Histoire.

La confiance de sœur Maria Rosa dans la divine providence est légendaire. C’est quelquefois un peu irritant pour ses associés à l’esprit plus pratique, qui doivent payer les notes et s’occuper de tous les enfants qu’elle reçoit ».
Pour prendre un exemple, sœur Maria Rosa rendait fréquemment visite à la prison de Tegucigalpa. Dans les années 80, elle vit une fois 40 enfants qui vivaient dans des conditions sordides, comme des animaux. Elle demanda au directeur de la prison la permission de les prendre avec elle. Elle arrêta un bus et demanda au chauffeur de les amener dans son foyer, en dépit du fait que les maisons étaient déjà bondées. Quand elle arriva, sœur Maria Rosa parla à son personnel :
« - ‘Maudissez-moi plus tard, mais pour le moment, faites bonne figure à ces enfants et faites qu’ils se sentent chez eux’ !
Les enfants sortirent du bus, et le personnel fit ce qu’il pouvait pour paraître optimiste. Cependant, la crainte qu’il ressentait à l’idée de devoir loger ce nouvel afflux était palpable.
Au même moment, un grand camion arriva sur les lieux. A son bord se trouvait un cadeau inattendu d’un donateur local qui possédait un magasin de meubles. Il contenait 40 lits, exactement le nombre dont ils avaient besoin.
Cette remarquable coïncidence semblait à coût sûr un signe de la providence, mais un Thomas septique dans le groupa hasarda : ‘ d’accord, on peut les faire dormir, mais qu’allons nous leur donner à manger ? ‘.
A ce moment là, un autre camion arriva, celui-ci rempli de nourriture en surplus de l’US Air Force : Jambon, saucisses, œufs et autres standards de l’alimentation américaine qui semblaient des produits de luxe pour de pauvres Honduriens.
‘ Nous avons eu à manger pendant un mois et demi avec ce camion ‘.
Au vu de telles expériences, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi sœur Maria Rosa pense que Dieu veut qu’elle continue ».

Sœur Maria Rosa dit qu’elle n’a pas un caractère facile, et que si elle s’était mariée, son mari, le pauvre homme, aurait eu du mal. J. Allen conclue :

« Le fait que le Honduras vienne de sortir un timbre poste à l’effigie de sœur Maria Rosa Leggol est une petite indication que la perte du ‘pauvre homme’ a été au crédit du pays tout entier ».



(*) Le cardinal Oscar Andres Rodriguez Maradiaga est un homme d’origine indienne, qui a tous les talents et parle huit langues. Il est un héros dans toute l’Amérique latine pour son action en faveur des pauvres.

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