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EXHORTATION POST-SYNODALE: REVUE DE PRESSE

Mini revue de presse

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Je note que Libération illustre son article d'une belle photo. Ce qui peut surprendre.
Le même Libération revient le lendemain sur le sujet. Il va jusqu'à taxer d'attitude de mépris l'article pourtant très modéré de l'Osservatore Romano qualifiant très objectivement de "carnavalesque" la grande manifestation organisée la semaine dernière à Rome par le lobby gay: Libé inverse les rôles, selon son habitude bien rôdée. Les prises de position vigoureuses du Saint-Père et de l'Eglise italienne contre le Dico lui sont vraiment restées en travers de la gorge.

La conclusion logique, pour le moment, est l'article du Monde. Cela non plus n'est pas une surprise.
Après un catalogue de reproches, Henri Tincq se réjouit comme un gros matou, en prévision du nouvel affrontement entre l'aile traditionnelle de l'Eglise et les fidèles acquis aux innovations de Vatican II.
Comme c'est lui qui donne le ton, cela promet pour les autres commentaires.


Libération, sur une dépêche Reuters

Benoît XVI ferme la porte

Dans sa première exhortation apostolique publiée mardi au Vatican, le pape interdit le célibat des prêtres et réaffirme son hostilité au mariage entre homosexuels, à l'avortement et à l'euthanasie •
Ceux qui s'attendaient à des signes d'ouverture de la part de Benoît XVI en ont été pour leur frais. Dans sa première exhortation apostolique publiée mardi au Vatican, le pape a ainsi tout à la fois fermé la porte à toute évolution de l'Eglise catholique sur le célibat des prêtres, tout en réaffirmant son hostilité au mariage entre homosexuels (ndr: !), à l'avortement et à l'euthanasie.

Dans ce texte doctrinal, intitulé «Exhortation apostolique», Benoît XVI resouligne donc «le caractère obligatoire» du célibat des prêtres. Dans le document, qui reprend les propositions d'un synode (assemblée) des évêques réunis en octobre 2005 sur le thème de «l'eucharistie», le pape estime que «le célibat sacerdotal vécu avec maturité, joie et dévouement est une très grande bénédiction pour l'Eglise et pour la société elle-même».

«J'en confirme le caractère obligatoire», écrit-il conformément à l'avis du synode, qui n'avait pas jugé opportun de changer cette règle en dépit de la baisse préoccupante du nombre de prêtres.

Benoît XVI réaffirme également l'interdiction pour les divorcés et remariés, de plus en plus nombreux dans l'Eglise catholique, d'accéder à la communion, à moins qu'ils ne s'engagent à vivre avec leur nouveau conjoint «comme amis, comme frères et soeurs».

Sur le mariage homosexuel (ndr: on ne met même plus de guillemets!!!), le pape assure que le sujet n'est «pas négociable» et assure que les hommes politiques catholiques ont le devoir moral de s'y opposer, tout comme aux lois sur l'avortement et l'euthanasie.

La classe politique italienne est actuellement très divisée sur la question d'accorder ou non davantage de droits aux couples non mariés, dont les homosexuels. Benoît XVI estime que tous les croyants doivent défendre les valeurs fondamentales, et que le devoir en revient tout particulièrement à ceux qui détiennent les leviers du pouvoir.

Au nom(bre) de ces valeurs, qu'il juge «non négociables», figurent «le respect de la vie humaine, sa défense de la conception à la mort naturelle, la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, la liberté d'éduquer ses enfants et la défense du bien commun sous toutes ces formes». (ndr: il me semble que certaines au moins parmi elles sont des "valeurs" totalement consensuelles, et même Libé ne devrait rien trouver à redire à "la défense du bien commun" et à "la liberté d'éduquer ses enfants")


 

Libération II: le lendemain

Pas de pacs pour le pape
Face au projet de loi, il a exhorté les catholiques à la «cohérence».

Par Eric JOZSEF, mercredi 14 mars 2007

Au lendemain de la mobilisation pour l'adoption par le Parlement italien d'un pacs à l'italienne, qui a rassemblé samedi dernier des dizaines de milliers de personnes à Rome, L'Osservatore Romano avait dénoncé, avec mépris, une manifestation «carnavalesque».
Hier, c'est le pape Benoît XVI qui, à travers une «exhortation apostolique» ­ la première de son pontificat ­, a rappelé qu'il n'entendait concéder aucune ouverture doctrinale. Consacré au sacrement de l'eucharistie et à la «cohérence» des catholiques, le document réaffirme l'opposition de l'Eglise à l'avortement, à l'euthanasie et au mariage homosexuel.

Obligatoire
«Ce n'est pas négociable», a insisté Joseph Ratzinger, qui, du temps où il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, était surnommé le «grand inquisiteur». Même si, en marge de la présentation de l'exhortation, le cardinal Angelo Scola a tenu à préciser : «Nous ne sommes pas contre les homosexuels.»
Alors que l'examen du projet de loi reconnaissant des droits à tous les couples, y compris homosexuels, vient de débuter, le pape a toutefois tenu à inviter une nouvelle fois les parlementaires catholiques à «ne pas voter des lois contre la nature humaine».
Reprenant les propositions du synode des évêques qui s'étaient réunis en octobre 2005 à Rome, ces recommandations pontificales ont une valeur obligatoire. Le souverain pontife n'a pas non plus cédé d'un pouce sur le thème de la communion pour les catholiques divorcés et remariés. Elle leur reste interdite sauf s'ils s'engagent à ne pas avoir de rapports sexuels et à vivre leur nouveau couple en tant qu' «amis, frères et soeurs».
Pas question non plus pour Benoît XVI d'autoriser le mariage des prêtres malgré la baisse des vocations. «Le célibat est une richesse inestimable», a souligné le pape, qui a invité ses ouailles à prendre exemple sur Jésus, qui a vécu sa mission, jusqu'à la Croix, dans un «état de virginité».

«Scepticisme»
Bien qu'annoncé depuis plusieurs mois, le décret qui devrait faciliter le retour en force de la liturgie tridentine, dite de saint Pie V ­ c'est-à-dire la messe en latin ­, n'a pas encore été signé par le pape. Les évêques attachés au concile Vatican II, en France en particulier, font pression pour empêcher une telle décision.
Hier, Benoît XVI a en tout cas recommandé d'utiliser davantage le latin et les chants grégoriens notamment à l'occasion des grandes cérémonies internationales. Pour sûr, aux dépens de Bob Dylan... Dans un récent recueil de souvenirs, Joseph Ratzinger a en effet confié son «scepticisme» devant le choix de son prédécesseur, Jean Paul II, d'inviter «ce type de prophètes» aux Journées mondiales de la jeunesse, comme en 1997 à Bologne.


 



 



Le Monde

Pour rallier son aile la plus traditionaliste, Benoît XVI veut restaurer le latin et le grégorien

LE MONDE | 13.03.07 | 14h27
Un an après son encyclique sur l'amour (Deus est caritas. "Dieu est amour"), Benoît XVI a rendu public, mardi 13 mars, un deuxième texte doctrinal plus explosif que le premier. Car son exhortation apostolique sur l'eucharistie (Sacramentum caritatis. "Sacrement de la charité") touche aux questions les plus controversées au sein de l'Eglise : la pénurie de prêtres, la situation des divorcés-remariés, la réforme de la liturgie qui oppose, depuis le concile Vatican II (1962-1965), les modernistes aux partisans du latin, ces "traditionalistes" que le pape veut à tout prix rallier à Rome.


Dans ce document - chargé de tirer les conclusions d'un synode d'évêques qui a eu lieu en octobre 2005 -, le pape donne des gages à son aile la plus conservatrice. Le "caractère obligatoire dans la tradition latine" du célibat des prêtres (qui ne vaut pas pour les Eglises d'Orient) est réaffirmé. La pénurie du clergé n'est pas contestée, mais elle interdit - en pratique - à bien des fidèles en Afrique, en Amérique latine, dans les pays européens déchristianisés, de recevoir le sacrement de l'eucharistie (la communion), pourtant présenté comme le "sommet de la vie chrétienne". Contradiction que Benoît XVI entend surmonter par "une plus juste répartition des prêtres", ce qui est largement une illusion. Il prend soin aussi de rappeler que les "assemblées dominicales en l'absence de prêtre", nombreuses dans les campagnes sans clergé, sont un pis-aller et n'ont pas le caractère d'une vraie messe.

Quant aux divorcés-remariés, ils restent interdits de sacrement. Benoît XVI ne change pas non plus un pli de cette doctrine peu charitable, malgré les pressions pour une plus grande indulgence et un examen au cas par cas des situations. "L'état et la condition de vie (des divorcés-remariés) contredisent objectivement" le sacrement indissoluble du mariage. Si la nullité du mariage ne peut pas être obtenue par les tribunaux ecclésiastiques, aucun remariage n'est possible. Les fidèles doivent vivre "selon les exigences de la loi de Dieu, comme amis ou frère et soeur", c'est-à-dire dans la chasteté !

Benoît XVI campe ainsi sur les positions les plus intransigeantes. Nostalgique de la tradition d'avant Vatican II, il prépare surtout les esprits à une "réforme" de la réforme de la liturgie qui, après le concile, avait semé le trouble et fut à l'origine du schisme traditionaliste de Mgr Lefebvre (1988). "Excepté les lectures, l'homélie et la prière des fidèles, écrit-il dans son exhortation, il est bon que les célébrations soient en langue latine. Et donc que soient récitées en latin les prières les plus connues de la tradition de l'Eglise et, éventuellement, que soient exécutées des pièces de grégorien". Au séminaire, l'enseignement du latin et du grégorien devra être rétabli.

Ce n'est pas tout. Les "concélébrations" à plusieurs prêtres (que détestent les traditionalistes) devront être "exceptionnelles". Sont proscrites "l'improvisation générale dans le chant liturgique et l'introduction de genres musicaux qui ne sont pas respectueux du sens de la liturgie". Exit la guitare et le balafon... Sont bannies les "homélies générales et abstraites". Découragées les messes télévisées qui ne satisfont pas le "précepte dominical". Condamnés les "abus" dans l'adaptation des liturgies aux cultures locales. Réaffirmée l'interdiction de l'"intercommunion" avec les non-catholiques. Le "geste de paix" - salutation des voisins à laquelle les fidèles de la messe sont attachés - ne doit plus donner lieu à des "manifestations excessives".

L'intention du pape est de restaurer la "beauté" et la "clarté" de la liturgie. Celle-ci "n'est pas à la disposition de notre arbitraire et ne peut subir la pression des modes du moment", écrit-il. Mais bien des efforts d'animation des célébrations risquent de se trouver découragés. Malgré l'hostilité de certains évêques (en France surtout), Benoît XVI s'apprête à publier un décret qui libéralisera la pratique du rite ancien de l'Eglise, dit "tridentin" (du concile de Trente au XVIe siècle), avec messe en latin et dos du prêtre tourné à l'assemblée des fidèles.

Le scénario est déjà en place pour un nouvel affrontement entre l'aile traditionnelle de l'Eglise et les fidèles acquis aux innovations de Vatican II.

Henri Tincq


La palme (pour le moment)




 

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