Le Saint-Père a célébré la messe dans cette maison pénitentiaire pour mineurs de Rome. Il a ensuite reçu les jeunes délinquants, leurs gardiens, leurs éducateurs, leurs familles quand ils en avaient une. Le commentateur de la RAI n' a pas hésité à nous dire que parmi les 48 (je crois) "pensionnaires", il y avait 8 italiens, le reste étant essentiellement des adolescents originaires de l'ex-Yougoslavie, souvent de confession musulmane, et en situation de grande détresse
J'ai beaucoup aimé (sur la retransmission de la RAI) l'ambiance dépouillée, l'homélie du Saint-Père, prononcée presque entièrement sans notes: il a commenté l'Evangile du jour, la parabole du fils prodigue, il s'est adressé à son auditoire avec des mots très simples, leurs mots à eux, sans doute, avec douceur et bonté, et une grande force de conviction.
Il leur a dit que les fautes que nous commettons n'entament pas l'amour de Dieu. Que les commandements de Dieu n'étaient pas des obstacles, mais des guides, pour rejoindre une vie plus libre, et plus belle.
Il les a mis en garde contre la fausse liberté ('apparenza di libertà'), qui consiste à vouloir vivre uniquement pour soi, leur a dit que la "discipline et le travail élargissent la vie", et il a eu ces mots étonnants:
La liberta' e' un trampolino di lancio per tuffarsi nel mare infinito della bonta' divina ma potrebbe diventare anche un piano inclinato per scivolare nel male".
"La liberté est un tremplin pour se plonger dans la mer infinie de la bonté de Dieu, mais elle pourrait devenir un plan incliné pour se laisser glisser vers l'abysse du péché et du mal, où nous nous perdons, et où nous perdons aussi la notre liberté et notre dignité".

La liturgie n'était pas conforme aux canons qu'il apprécie, mais ses détracteurs, qui l'accusent de rigidité, auraient été sans doute stupéfaits de l'entendre fredonner un Sanctus en forme de chansonnette, avec une grande gentillesse, et beaucoup de spontanéité.

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