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MOTU PROPRIO: RÉACTION DE L'ABBÉ LAGUÉRIE
 

Il me paraît intéressant d'archiver dans ces pages la réaction de l'Abbé Laguérie.

Il est peut-être déjà utile de le situer, et même si c'est réducteur (??), l'article que lui consacre l'encyclopédie en ligne Wikipédia me paraît une bonne approche:
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Philippe Laguérie est un prêtre catholique traditionaliste français, né le 30 septembre 1952 à Sceaux. Il est le supérieur de l'Institut du Bon Pasteur, société de droit pontificale, dont la particularité est l'usage des livres liturgiques de 1962.
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Le 8 septembre 2006, l'abbé Laguérie rejoint la pleine communion avec l'Église catholique romaine au sein de l'Institut du Bon Pasteur, fondé avec l'accord du pape Benoît XVI, dont il est le premier supérieur général.

L'Institut de droit pontifical du Bon Pasteur est une société de vie apostolique dépendant à la fois de la Commission Ecclesia Dei et de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique. Il a une juridiction ordinaire sur les prêtres qui en dépendent.

Le 1er février 2007, un décret du cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, érige l’Institut du Bon Pasteur en paroisse personnelle[1], en l'église Saint-Éloi [2]. Prêtre très médiatique et figure emblématique du catholicisme traditionaliste en France, il est régulièrement invité à s'exprimer sur les ondes et à la télévision.
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C'est un grand cri de reconnaissance et d'affection filiale pour le Pape.
Il ne fait que tenir ici les propos de la raison et du coeur, puisse-t'il être entendu par les irréductibles des deux bords.


Le blog de l'abbé Laguérie

Texte en entier ici: blog.institutdubonpasteur.org

Ma première réaction au document historique du Pape Benoît XVI sera cette citation du prophète Isaïe où Jérusalem est évidemment notre Eglise catholique et romaine : :"Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle soyez dans l’allégresse, vous tous qui portiez son deuil ! ...." (Isaïe 66, 10-14c).

L’Eglise Catholique vient de retrouver sa fierté et chacun de ses fils peut se réjouir avec Elle ! J’éprouve un sentiment de joie profonde, mêlé de reconnaissance et d’émotion, devant ce spectacle aussi inattendu qu’inespéré d’un pape, que certains disaient lent à l’ouvrage, et qui, après deux ans de pontificat seulement, ramène au grand jour la Tradition la plus vénérable de l’Eglise, avec fierté et hardiesse, le trésor de la messe de Saint Grégoire le Grand (avec lui des Apôtres), de Saint Pie V, du Bienheureux Jean XXIII (quel conciliaire irréductible pourra bien le contester ) !

Je suis obligé de procéder par points successifs pour ne rien omettre de ce texte aussi dense que précis, au risque d’en altérer l’unité profonde et le jet direct d’une écriture passionnée et longuement réfléchie.
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1/ Un document très bref.
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Trois petites pages qui disent tout, sans omission ni laïus : il y a longtemps qu’on ne nous avait pas parlé sur ce ton ! Nous voilà retournés au temps des vieux papes qui dictaient, avec force et simplicité, leur volonté claire et immédiate (« Motu Proprio ») du bien de l’Eglise. C’est la bonne vieille méthode de l’Evangile, tout simplement : « que votre oui soit oui, que votre non soit non : le reste vient du Malin ». On notera également la puissante volonté de ne pas seulement dire ce qu’il faut faire mais aussi celle de parvenir à ses fins : le curé qui ne veut rien entendre sera déféré à l’évêque et l’évêque à la commission. Le pape note très justement que le Motu proprio de 1988 est resté lettre morte et Il prend les moyens que le sien soit vraiment une actualisation au sens concret du passage à l’acte. Le Saint-Siège y veillera et on fera le bilan dans trois ans. C’est du grand saint Pie X.

2/ Des attendus précis.
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Deux objections sont d’abord pulvérisées par le Pape :
- Le pouvoir des évêques n’est pas contourné mais vraiment renforcé
- La question doctrinale sous-jacente en rien tranchée. C’est une double évidence dont il faut prendre la mesure et l’urgence. Quand les évêques auront donné de vraies paroisses personnelles aux fidèles et aux prêtres, leur autorité en sera évidemment renforcée ; tandis qu’à continuer une guerre fratricide, le catholicisme tout entier fait naufrage et avec lui ses chefs.

D’autre part le principe célèbre « lex orandi, lex credendi » ..., si justement rappelé par son successeur nous indique qu’à force de prier « pareil » nous penserons semblablement.
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D’autant qu’après réfutation de ces deux fausses objections, le Pape dit simplement la raison pratique de sa décision : l’unité de l’Eglise. Et en particulier le retour de la FSSPX. Avec les mots les plus touchants, le Pape citant saint Paul aux Corinthiens, invite Mgr Fellay à élargir son cœur (…) et à considérer le geste magnanime et l’offre somptueuse qui lui est faite. J’avoue qu’à sa place je sauterais dans l’avion pour Castel Gandolfo…Parce que le pape reconnaît les erreurs de la hiérarchie d’alors et ne fait aucun reproche à Mgr Lefebvre ni à son successeur d’aujourd’hui. La levée de l’excommunication serait très rapide, sans nul doute, et la part belle faite à l’œuvre de Mgr Lefebvre. Dans la lettre aux quatre évêques que Mgr Lefebvre leurs adressait, juste avant de les élever à l’épiscopat, il leurs donnait cet ordre d’avoir à remettre un jour leur épiscopat entre les mains du successeur de Pierre. Ce jour est-il venu ? Se représentera-t-il une occasion aussi providentielle ? Question de cœur, tout simplement. Jamais Pape n’aura fait une telle avance et dans des termes aussi pathétiques. Parce qu’au niveau doctrinal, celui qui avance le plus vite est évidemment le Pape…

3/ Des remarques plus que judicieuses.
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On apprend, au cours de ces deux documents, mille et une choses des plus frappantes.
- La messe traditionnelle n’a jamais été abrogée, jamais. Le flou qui a pu prévaloir sous le règne de Paul VI est terminé (Consistoire du 24 mai 1976). La commission théologique réunie par le Pape Jean-Paul II en 1986 et révélée par le Cardinal Castrillon-Hoyos ce printemps dernier avait bien raison : la messe traditionnelle n’a jamais été abrogée et il est nécessaire de la rendre à l’Eglise. Tel, du moins, était l’avis de huit cardinaux sur neuf. On sait maintenant que le pape Jean-Paul II n’a pas mis à exécution cette recommandation sur la pression avouée de quelques évêques ; peu importe à présent : les choses sont claires définitivement. Rome a parlé, l’affaire est entendue. Oublions, je vous prie, les injustices et les censures.
- On apprend également que la messe traditionnelle n’est pas une question de nostalgiques et de vieux : la plupart de ceux qui la réclament sont jeunes et n’ont pu la connaître dans sa célébration ante-conciliaire. C’est le sacré qu’elle véhicule qui attire et fascine. Depuis 30 ans qu’on nous dit le contraire (question de sensibilité pour rétrogrades inadaptés et obsolètes…) cette simple justice fait chaud au cœur. Et d’où viendraient, d’ailleurs, ces très nombreuses vocations pour la Tradition de la part de gens qui ne l’ont pas connue ?
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Car le Pape n’y va pas de mainmorte avec les abus que nous avons connus : cette improvisation essentielle qui était à la nouvelle liturgie ce que l’esprit du concile était à sa lettre est par lui qualifiée comme étant « à la limite du supportable » (sic). Il fallait que ces choses-là fussent dites et qu’elles le fussent par un pape de l’Eglise catholique !
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Oui, je vous dis que depuis Vatican II, il n’y a pas eu de document pontifical plus déterminant pour le bien commun de l’Eglise.
Merci Très Saint-Père .


Abbé Philippe Laguérie


 

A propos de l'Abbé Laguérie, voir aussi:
- PORTRAIT DE L'ABBÉ LAGUÉRIE, DANS "LIBÉ" DU 11 OCTOBRE
- NOUVELLE FRATERNITÉ TRADITIONALISTE
- RÉINTÉGRATION DES PRÊTRES "TRADIS"


Juillet 2007 | Nouvelles de Lorenzago (6)