Vous vous trouvez ici: Actualités Juillet 2007  
 ACTUALITÉS
Janvier 2007
Février 2007
Mars 2007
Avril 2007
Mai 2007
Juin 2007
Juillet 2007

LA VRAIE EGLISE DU CHRIST EST LA CATHOLIQUE
 

Le Vatican Répond à 5 questions sur l'Eglise
------------------------
La Congrégation pour la Doctrine de la Foi publie le 10 juillet 2007 un document important, répondant à 5 questions concernant certains aspects de la doctrine sur l'Eglise.
( Source: Evangelium Vitae )
---------------------------
Je pense qu'il s'agit d'un document très important, en effet, qui ne manquera pas de susciter des commentaires...

Dans la continuité, sans aucun doute, de la déclaration "Dominus Jesus", publiée en 2000 par la même CDF, à l'époque sous la responsabilité du cardinal Ratzinger.
Indépendamment de la polémique suscitée à ce moment --sur laquelle je ne peux pas me prononcer --, ce document affirmait:
- Jésus est l'unique médiation du salut. Les autres médiations tirent leur valeur de la sienne propre, qui est "exclusive, universelle et absolue".
- La plénitude du salut du Christ appartient à l'Eglise catholique, le Christ et l'Eglise ne pouvant être séparés. L'Eglise est nécessaire au salut.
- L'Eglise du Christ continue à exister "en plénitude" dans la seule Eglise catholique.
(source )

On ne pourra pas dire, après ces deux textes majeurs parus coup sur coup (le motu proprio, puis ce document) que le pontificat de Benoît XVI n'imprime pas sa marque de façon profonde et durable.


 

CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI
RÉPONSES À DES QUESTIONS CONCERNANT CERTAINS ASPECTS DE LA DOCTRINE SUR L'ÉGLISE
------------------------
Introduction


Avec la Constitution Dogmatique Lumen gentium et les Décrets sur l'oecuménisme (Unitatis redintegratio) et les Églises orientales catholiques (Orientalium Ecclesiarum), le Concile Vatican II a contribué de manière décisive au renouveau de l'ecclésiologie catholique. Les Souverains Pontifes ont eux aussi voulu offrir sur ce point des approfondissements et surtout des orientations pratiques : Paul VI avec l'Encyclique Ecclesiam suam (1964) et Jean-Paul II avec l'Encyclique Ut unum sint (1995).

Les recherches ultérieures des théologiens, pour toujours mieux élucider les divers aspects de l'ecclésiologie, ont permis l'essor d'une ample littérature sur ce sujet. Il s'agit là de thèmes certainement féconds, mais qui ont aussi exigé des précisions et des explications, notamment dans la Déclaration Mysterium Ecclesiae (1973), la Lettre aux Évêques de l'Église Catholique Communionis notio (1992) et la Déclaration Dominus Iesus (2000), toutes publiées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

La richesse de la thématique et la nouveauté de nombreuses thèses ne cessent de provoquer la réflexion théologique ; elles donnent lieu à des études parfois non exemptes d'erreurs et d'ambiguïtés qui ont été attentivement examinées par la Congrégation. À la lumière de l'ensemble de la doctrine catholique sur l'Église, la Congrégation se propose de préciser ici la signification authentique de certaines expressions ecclésiologiques du Magistère, pour que le débat théologique ne soit pas faussé par des confusions ou des malentendus.

QUESTIONS

Première question : Le Concile Œcuménique Vatican II a-t-il changé la doctrine antérieure sur l'Église ?

Réponse. Le Concile n'a pas voulu changer et n'a de fait pas changé la doctrine en question, mais a bien plutôt entendu la développer, la formuler de manière plus adéquate et en approfondir l'intelligence.
Jean XXIII l'avait très clairement affirmé au début du Concile . Paul VI le confirma ensuite ; il s'exprimait ainsi en promulguant la Constitution Lumen gentium : " Le meilleur commentaire que l'on puisse en faire, semble-t-il, est de dire que vraiment cette promulgation ne change en rien la doctrine traditionnelle. Ce que veut le Christ, nous le voulons aussi. Ce qui était, demeure. Ce que l'Église a enseigné pendant des siècles, nous l'enseignons également. Ce qui était jusqu'ici simplement vécu se trouve maintenant exprimé ; ce qui était incertain est éclairci ; ce qui était médité, discuté et en partie controversé, parvient aujourd'hui à une formulation sereine . " À plusieurs reprises, les Évêques ont manifesté et adopté le même point de vue.

Seconde question. Comment doit être comprise l'affirmation selon laquelle l'Église du Christ subsiste dans l'Église Catholique?

Réponse. Le Christ " a établi sur la terre " une Église unique et l'institua comme " assemblée visible et communauté spirituelle " : depuis son origine, elle n'a cessé d'exister au cours de l'histoire et toujours elle existera, et c'est en elle seule que demeurent à jamais tous les éléments institués par le Christ lui-même. " C'est là l'unique Église du Christ, que nous confessons dans le symbole une, sainte, catholique et apostolique [...]. Cette Église, constituée et organisée en ce monde comme une société, subsiste dans l'Église catholique gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques en communion avec lui . "
Dans le numéro 8 de la Constitution Dogmatique Lumen gentium, 'subsister' signifie la perpétuelle continuité historique et la permanence de tous les éléments institués par le Christ dans l'Église catholique, dans laquelle on trouve concrètement l'Église du Christ sur cette terre.
Selon la doctrine catholique, s'il est correct d'affirmer que l'Église du Christ est présente et agissante dans les Églises et les Communautés ecclésiales qui ne sont pas encore en pleine communion avec l'Église catholique, grâce aux éléments de sanctification et de vérité qu'on y trouve, le verbe 'subsister' ne peut être exclusivement attribué qu'à la seule Église catholique, étant donné qu'il se réfère à la note d'unité professée dans les symboles de la foi ('Je crois en l'Église, une') ; et cette Église une 'subsiste' dans l'Église catholique.

Troisième question. Pourquoi utilise-t-on l'expression 'subsiste dans', et non pas tout simplement le verbe 'est' ?

Réponse. L'usage de cette expression, qui indique la pleine identité de l'Église du Christ avec l'Église catholique, ne change en rien la doctrine sur l'Église, mais a pour raison d'être de signifier plus clairement qu'en dehors de ses structures, on trouve " de nombreux éléments de sanctification et de vérité ", " qui, appartenant proprement par don de Dieu à l'Église du Christ, appellent par eux-mêmes l'unité catholique. "
" En conséquence, ces Églises et Communautés séparées, bien que nous les croyions victimes de déficiences, ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. L'Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d'elles comme de moyens de salut dont la force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l'Église catholique. "

Quatrième question. Pourquoi le Concile Œcuménique Vatican II attribue-t-il le nom " d'Église " aux Églises orientales séparées de la pleine communion avec l'Église catholique ?

Réponse. Le Concile a voulu assumer l'usage traditionnel de ce nom. " Puisque ces Églises, bien que séparées, ont de vrais sacrements, surtout en vertu de la succession apostolique : le Sacerdoce et l'Eucharistie, qui les unissent intimement à nous ", elles méritent le titre d'" Églises particulières et locales ", et sont appelées Églises soeurs des Églises particulières catholiques.
" Ainsi donc, par la célébration de l'Eucharistie du Seigneur en chaque Église particulière, l'Église de Dieu s'édifie et grandit. " Cependant, étant donné que la communion avec l'Église catholique, dont le Chef visible est l'Évêque de Rome et Successeur de Pierre, n'est pas un complément extérieur à l'Église particulière, mais un de ses principes constitutifs internes, la condition d'Église particulière dont jouissent ces vénérables Communautés chrétiennes souffre d'une déficience.
Par ailleurs, la plénitude de la catholicité propre à l'Église, gouvernée par le Successeur de Pierre et les Évêques en communion avec lui, est entravée dans sa pleine réalisation historique par la division des chrétiens.

Cinquième question. Pourquoi les textes du Concile et du Magistère postérieur n'attribuent-ils pas le titre " d'Église " aux Communautés chrétiennes nées de la Réforme du XVIe siècle ?

Réponse. Parce que, selon la doctrine catholique, ces Communautés n'ont pas la succession apostolique dans le sacrement de l'ordre. Il leur manque dès lors un élément essentiel constitutif de l'Église. Ces Communautés ecclésiales, qui n'ont pas conservé l'authentique et intégrale réalité du Mystère eucharistique, surtout par la suite de l'absence de sacerdoce ministériel, ne peuvent être appelées " Églises " au sens propre selon la doctrine catholique.
----------------------------
Au cours d'une audience accordée au soussigné Cardinal Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI a ratifié et confirmé ces Réponses adoptées par la session ordinaire de cette Congrégation, et en a ordonné la publication.

Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 29 juin 2007, en la solennité des saints Pierre et Paul, Apôtres.

William Cardinal Levada
Préfet



Commentaire à chaud de Robert Moynihan

Le Pape Benoît poursuit sa "réforme bénédictine" en soulignant l'identité catholique
Un document publié aujourd'hui par le Saint-siège réaffirme l'enseignement traditionnel suivant lequel l'Eglise catholique est la seule vraie Eglise fondée par Jésus-Christ
Robert Moynihan (Inside the Vatican)
------------------------------
Tout juste trois jours après que le pape Benoît XVI ait publié son motu proprio permettant une utilisation plus large de la masse latine traditionnelle dans l'église catholique, le bureau doctrinal du Vatican qu'il dirigeait auparavant, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a publié aujourd'hui un bref texte sur un des passages les plus controversés du Concile Vatican II (1962-1965), et a ce faisant réaffirmé l'enseignement catholique traditionnel qui dit que l'Eglise catholique est l'unique vraie Eglise fondée par Jésus-Christ.
De notre point de vue, cela fait partie d'une série continue de décisions et d'initiatives, commençant par le motu proprio du 7 juillet 2007 sur la liturgie, et destinées à accroître le sens de l'identité catholique face aux nombreux défis posés par le monde moderne.
Il semble clair que l'intention du pape est de réduire la confusion dans l'église, et dans le même temps de renforcer davantage le sens de l'identité catholique contre un certain oecumenisme exagéré pour lequel toutes les communautés chrétiennes sont de plus en plus, dans la pratique, considérées en tant qu'expressions également valides de la foi chrétienne.
Pourquoi la Congrégation publie-t-elle ce texte maintenant, si peu de temps près le motu proprio? La réponse n'est pas claire. Peut-être le texte, qui était en préparation depuis quelque temps, vient-il seulement d'être achevé, et ainsi a été publié dans la foulée. Mais il y a une rencontre programmée à la fin de cette année, à Ravenne, en Italie, en octobre, entre les théologiens catholiques et orthodoxes, où l'identité de l'église et le rôle du pape dans cette identité seront au centre de la discussion. Il est donc dans un certain sens opportun que ce document paraisse maintenant, avant octobre.


Vacances