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PROLITURGIA, À PROPOS DU MOTU PROPRIO

MOTU PROPRIO... OU AUTRE CHOSE?

Le Motu proprio libéralisant la liturgie en usage avant Vatican II, et qui devait en principe être signé par Benoît XVI en novembre 2006, tarde à venir. Nous sommes fin janvier 2007 et l'on n'entend plus guère parler de ce document...
Si l'on en croit certains sites internet, les fidèles "traditionalistes", qui espéraient beaucoup d'un tel texte magistériel, commencent par soupçonner le Saint-Père d'être devenu l'otage des évêques de France qui ont bruyamment fait savoir, au cours de l'automne dernier, qu'à tout prendre, ils préféraient la pagaille liturgique actuelle à des messes dignement célébrées.
Comment croire que Benoît XVI soit à ce point soumis à l'épiscopat français qu'il n'aurait plus aucune marge de manoeuvre pour régler les questions liturgiques?
Comment penser que Benoît XVI ne puisse plus gouverner l'Eglise sans avoir l'aval de quelques 70 évêques français qui ne passent pas précisément pour être des spécialistes des questions liturgiques et qui ne représentent qu'environ 1,7% de l'épiscopat mondial?
En fait, si le Motu proprio tarde à venir, n'est-ce pas d'abord parce que le Saint-Père s'est rendu compte qu'il lui fallait régler deux problèmes étroitement liés entre eux?
Premier problème: l'obsession des évêques de France à nier une crise liturgique qui a commencé à se manifester après Vatican II, qui a vidé les paroisses et les séminaires, et qui perdure par suite d'un manque de formation solide des pasteurs.
Second problème: la complexité et l'hétérogénéïté du petit monde "tradis franco-français", où l'on trouve des gens critiquant systématiquement tout ce qui vient du Vatican, sauf quand il s'agit de mettre le Concile en cause - ce qui, on le sait, n'est pas du tout dans les intentions du Souverain Pontife -.
Benoît XVI, qui est très bien informé par des "réseaux" autres que ceux des évêques de France, s'est vite rendu compte, à la suite des récentes convulsions épiscopales qui ont eu lieu uniquement dans notre pays à l'annonce d'une libéralisation possible de l'ancienne liturgie, qu'un Motu proprio ne réglerait pas les problèmes de fond et ne répondrait pas aux vrais questions. (En France, le courant "traditionaliste" possède une dimension proprement idéologique qui est ignorée du "traditionalisme" qui s'est développé en d'autres pays... y compris en Bavière.)
On peut donc imaginer que le texte magistériel visant à traiter de la question de la liturgie "tridentine" à laquelle sont attachés les fidèles "traditionalistes" (et aussi, temporairement, certains fidèles privés de la liturgie actuelle) prendra plutôt l'allure d'une annexe à l'Exhortation post-synodale sur l'Eucharistie dont on attend également la publication et qui, pour l'Eglise universelle, aura une portée bien plus considérable qu'un Motu proprio uniquement destiné à apaiser les spasmes provoqués par un contexte liturgique spécifiquement "gallican".

Site Prolitugia


 

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