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Cathéchèse sur Saint-Justin

EVOCATION DE SAINT JUSTIN

Durant l'audience générale tenue cette semaine Place-St.Pierre devant 25.000 personnes, Benoît XVI a tracé un portrait de saint Justin, un philosophe martyr, considéré comme le principal apologète du IIème siècle.
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Justin était né aux environs de l'an 100 près de l'antique Sichem, en Samarie, en Terre Sainte ; il chercha longuement la vérité, se rendant en pèlerinage dans les diverses écoles de la tradition philosophique grecque. Finalement - comme lui-même le raconte dans les premiers chapitres de son Dialogue avec Tryphon - un mystérieux personnage, un vieillard rencontré sur la plage, au bord de la mer, provoqua d'abord en lui une crise, en lui démontrant l'incapacité de l'homme à satisfaire par ses propres forces l'aspiration au divin. Puis il lui indiqua dans les anciens prophètes les personnes vers lesquelles se tourner pour trouver la voie de Dieu et la « véritable philosophie ». En le quittant, le vieillard l'exhorta à la prière, afin que lui soient ouvertes les portes de la lumière. Le récit reflète l'épisode crucial de la vie de Justin : au terme d'un long itinéraire philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne.
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...Si l'Ancien Testament tend au Christ comme la figure oriente vers la réalité signifiée, la philosophie grecque vise elle aussi au Christ et à l'Evangile, comme la partie tend à s'unir au tout. Et il dit que ces deux réalités, l'Ancien Testament et la philosophie grecque, sont comme les deux voies qui mènent au Christ, au Logos. Voilà pourquoi la philosophie grecque ne peut s'opposer à la vérité évangélique, et les chrétiens peuvent y puiser avec confiance, comme à un bien propre....
Dans l'ensemble, la figure et l'œuvre de Justin marquent le choix décidé de l'Eglise antique pour la philosophie, la raison, plutôt que pour la religion des païens.
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Justin en particulier, notamment dans sa première Apologie, conduisit une critique implacable à l'égard de la religion païenne et de ses mythes, qu'il considérait comme des « fausses routes » diaboliques sur le chemin de la vérité. La philosophie représenta en revanche le domaine privilégié de la rencontre entre paganisme, judaïsme et christianisme précisément sur le plan de la critique contre la religion païenne et ses faux mythes.
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De fait, la religion païenne ne parcourait pas les voies du Logos mais s'obstinait sur celles du mythe, même si celui-ci était reconnu par la philosophie grecque comme privé de consistance dans la vérité. C'est pourquoi le crépuscule de la religion païenne était inéluctable : il découlait comme une conséquence logique du détachement de la religion - réduite à un ensemble artificiel de cérémonies, de conventions et de coutumes - de la vérité de l'être. ...

C'était le choix pour la vérité de l'être, contre le mythe de la coutume. Quelques décennies après Justin, Tertullien définit le même choix des chrétiens avec la sentence lapidaire et toujours valable : « Dominus noster Christus veritatem se, non consuetudinem, cognominavit - le Christ a affirmé être la vérité, non la coutume » .
On notera à ce propos que le terme consuetudo, ici employé par Tertullien en référence à la religion païenne, peut être traduit dans les langues modernes par les expressions « habitude culturelle », « mode du temps ».

A une époque comme la nôtre, marquée par le relativisme dans le débat sur les valeurs et sur la religion - tout comme dans le dialogue interreligieux -, il s'agit là d'une leçon à ne pas oublier. Dans ce but, je vous propose à nouveau - et je conclus ainsi - les dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré par le philosophe Justin au bord de la mer : «Prie avant tout pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et comprendre, si Dieu et son Christ ne lui concèdent pas de comprendre ».
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(Site du Vatican)


 

Cela me suggère -au moins- deux petites réflexions, et bien sûr, on pourrait trouver dans ces mots bien autre chose:

- le thème du rapprochement entre la pensée grecque et l'esprit biblique qui nous renvoie au discours de Ratisbonne, et au rapport entre foi et raison

- l'allusion transparente au caractère inéluctable du crépuscule de la religion païenne, [..] conséquence logique du détachement de la religion - réduite à un ensemble artificiel de cérémonies, de conventions et de coutumes - de la vérité de l'être.
C'est clairement un avertissement pour notre époque qui connaît aussi sa religion païenne, avec ses nouveaux dieux -l'argent, le culte de la jeunesse, et son corollaire, l'exaltation du corps, le sexe, le divertissement, l'ambition , la consommation effrénée - et ses mythes destructeurs -l'individualisme, la possibilité de plier la Nature aux désirs de l'homme, et la légitimité de la recherche du plaisir comme fin en soi. Une religion qui elle aussi a ses cérémonies (les spectacles, les grandes manifestations sportives) , ses conventions (les "droits de l'homme", le "moralement correct") et ses coutumes (voir ci dessous: consuetudo), et qui, elle aussi, "se détache de la vérité de l'être" . C'est la critique du relativisme, récurrent dans la pensée ratzingérienne: comme il le rappelle "le Christ a affirmé être la vérité, non la coutume").
En tous cas, le Saint-Père insiste dans sa conclusion sur l'aspect sémantique du parallèle: le terme consuetudo, ici employé [..] en référence à la religion païenne, peut être traduit dans les langues modernes par les expressions « habitude culturelle », « mode du temps ».
Dans le langage des media, en France, on dit simplement "culture"...



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