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SAINT-AUGUSTIN, MODÈLE POUR L'EGLISE
 

Benoît XVI donne l'humilité d'Augustin en modèle pour l'Eglise

Venu en pèlerinage pour vénérer les reliques de saint Augustin, Père de l'Église dont il est spirituellement très proche, Benoît XVI a invité l'Église à se placer dans les pas de l'évêque d'Hippone

Dans la sacristie de San Pietro in Ciel d’Oro, sur une belle toile du XVIIe siècle, figurent deux grands saints en conversation : Augustin écrit assis à sa table, et Jérôme, dont la tête passe à travers la fenêtre, sollicite l’avis de l’évêque d’Hippone.

C’est à cette même discussion que Benoît XVI a invité, dimanche 22 avril, l’Église tout entière, à Pavie, ville d’Italie du Nord où reposent, justement à San Pietro in Ciel d’Oro, les reliques de saint Augustin.

Fidèle à lui-même, le pape a tenu un discours exigeant à une ville toute en fête pour l’accueillir. Dimanche matin, pour la messe en plein air, sur les berges du Ticino, jeunes et moins jeunes étaient venus nombreux, par paroisses, troupes de scouts, associations, pour voir le pape et « entendre un message d’espoir », comme le confient deux pavoisiennes endimanchées.

Auront-ils apprécié la leçon austère et quasi académique de l’homélie sur saint Augustin que leur a tenue Benoît XVI ? Après tout, la petite cité, tout en grès des montagnes voisines, a le sérieux de l’une des villes universitaires les plus prestigieuses de la péninsule, et les étudiants aiment à discuter sous les cloîtres des vieux bâtiments Renaissance."

Le respect et la défense de la vie"
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« J’ai fait du latin et étudié saint Augustin, avance, un peu hésitante, une jeune étudiante en médecine qui vient d’assister à la célébration, alors je crois que j’ai pu comprendre ce qu’il nous disait. »

« Ici, chaque année, au moment où l’on vénère ses reliques, nous avons des expositions et débats autour de ses écrits, nous connaissons donc bien sa vie », ajoute un groupe d’adultes, des bénévoles de la Caritas, nombreux dans cette région lombarde où le catholicisme social reste très présent.

Samedi, le pape, à Vigévano, diocèse voisin, avait eu des termes plus pastoraux pour encourager les familles et les jeunes.

Le dimanche matin, très tôt, à l’hôpital, il s’est aussi penché sur les souffrants et les malades, et a demandé que « le nécessaire progrès technologique s’accompagne constamment de la conscience de promouvoir ensemble, pour le bien du malade, les valeurs fondamentales, comme le respect et la défense de la vie dans chacune de ses phases, dont dépend la qualité authentiquement humaine d’une société ».

Mais pour la messe, comme devant les universitaires, à l’ombre des grandes tours médiévales, c’est l’évêque d’Hippone et sa synthèse entre la philosophie grecque et la révélation chrétienne, qui furent le fil de son propos. Tout comme, naturellement, en fin d’après-midi, devant les reliques mêmes du grand saint.
"Le plus grand converti de l’histoire de l’Église"

Rien d’étonnant : « Je suis venu ici pour exprimer l’hommage de toute l’Église à l’un de ses Pères les plus grands, a-t-il dit, et aussi ma dévotion personnelle et ma reconnaissance à l’égard de celui qui a eu tant de part dans ma vie de théologien, de pasteur, et je dirais encore plus d’homme et de prêtre. » Benoît XVI est venu ici pour parler de saint Augustin, « le plus grand converti de l’histoire de l’Église », à qui il a d’ailleurs dédié sa première encyclique (pour plus d'informations, cliquez ici).

Et s’il en parle, c’est qu’il est persuadé, en 2007, que le grand intellectuel des premiers temps du christianisme offre plus que jamais un « message significatif pour le chemin de l’Église ». Le matin, il a donc invité l’Église à parcourir le chemin de conversion d’Augustin. Il a demandé l’Église à suivre l’humilité du saint, qui a découvert, au soir de sa vie, « combien lui était constamment nécessaire la bonté miséricordieuse d’un Dieu qui pardonne ».

Et le soir, après s’être longuement recueilli devant le magnifique sarcophage en marbre, chef-d’œuvre de la sculpture lombarde du XIVe siècle, il a engagé les catholiques, comme saint Augustin, à voir dans Jésus-Christ le visage du Dieu amour.

« Dieu est amour », a-t-il répété, reprenant les accents de sa propre encyclique : « Tout doit partir de là, tout doit y conduire : chaque action pastorale, chaque débat théologique » : seul « celui qui vit dans l’expérience personnelle de l’amour du Seigneur est en mesure d’exercer la responsabilité de guider et accompagner les autres dans ce chemin à la suite du Christ », car, a-t-il ajouté, même « inévitablement à contre-courant », « servir le Christ est avant tout une question d’amour ».

Isabelle DE GAULMYN, à Pavie

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