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LE TONNEAU DE BIÈRE
 

Pour ce qui me concerne, je me souviens de deux évènements survenus avant qu'il ne vienne à Pentling. L'un est arrivé à Tubingen, l'autre à Bâles.
En 1967, on célébrait le 150ème anniversaire de la réaffectation de la faculté de théologie catholique de l'Université de Tubingen. Avant cela, une faculté existait déjà, mais elle était protestante. La fête commença par une manifestation académique solennelle, les professeurs étaient revêtues de leur toge de satin, avec la bordure violette de la faculté de théologie. Devant eux marchaient les personnalités officielles de l'Université, portant les insignes de leurs fonctions. Le recteur portait une lourde chaîne dorée, le doyen aussi, mais la sienne était plus petite. Joseph Ratzinger était à cette époque le doyen.

Dans la soirée, les professeurs avaient convié leurs invités à un "pot". Le doyen avait offert un tonneau de bière bavaroise. Qu'il devait à présent mettre en perce. Les étudiants étaient sceptiques: pour ce chétif professeur, semblant toujours dans les nuages, cela risquait d'être mission impossible! Un des étudiants à côté de moi, dit: "Bon, on va probablement en récupérer à peine la moitié, le reste va couler par terre". Le doyen revêtit un tablier, et de deux vigoureux coups de maillet, il perça le tonneau. Quelqu'un émit l'hypothèse que, lorsqu'il était étudiant à Munich, Ratzinger pouvait bien s'être entraîné à taper sur les tonneaux de bière pour les percer.

Pourquoi est-ce que je raconte cela? Je crois que c'est très typique de la façon dont on a pris l'habitude de juger Ratzinger. A différents moments, on a pu dire qu'il était trop doux, trop dur, trop compliqué, trop naïf, quel que soit ce qu'on attendait de lui. Mais ces impressions fausses étaient toujours basées sur une relation superficielle avec lui.




 

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