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ANGELUS DU 3 SEPTEMBRE: GRÉGOIRE LE GRAND

Autoportrait?

Chers frères et soeurs !

Le calendrier romain rappelle aujourd'hui, 3 septembre, Saint Grégoire le Grand, pape et docteur de l'Église (540ca - 604).
Sa figure singulière, presque unique, est un exemple à montrer du doigt tant par les pasteurs de l'Église que par les administrateurs publics: il fut en effet d'abord Préfet et ensuite Évêque de Rome. Comme fonctionnaire impérial, il se distingua par sa capacité administrative et son intégrité morale, jusqu'à ce qu'il recouvrit la plus haute charge civile de Praefectus Urbis à seulement trente ans. En lui, cependant, mûrissait la vocation à la vie monastique, qu'il embrassa en 574, à la mort de son père. Dès lors, la règle bénédictine devint le fondement même de son existence. Aussi quand il fut envoyé par le Pape comme son représentant près de l'empereur d'orient, il maintint un style de vie monastique, simple et pauvre.

Rappelé à Rome, vivant dans un monastère, il fut un proche collaborateur du pape Pélagie II et lorsque celui-ci mourut, victime d'une épidémie de peste, Grégoire fut acclamé par tous comme son successeur.
Il chercha de toutes les manières à échapper à cette nomination, mais il dût à la fin se rendre à l'évidence et, à contre coeur, abandonner le cloître, il se consacra à la communauté, conscient d'accomplir un devoir et d'être un simple "serviteur de Dieu".
« Celui qui est conscient de devoir guider les autres par décret de la volonté divine, mais dédaigne cette prééminence, n’est pas vraiment humble, écrit-il. Si en revanche il est soumis aux dispositions divines et étranger au vice de l’obstination, et est déjà doté des dons avec lesquels il peut servir les autres, lorsque la plus haute dignité du gouvernement des âmes lui est imposée, avec le cœur il doit la fuir, mais même contre son gré, il doit obéir » (Règle pastorale, I, 6). Avec une clairvoyance prophétique, Grégoire devina qu'une nouvelle civilisation naissaient de la rencontre entre l'héritage romain et les peuples soi-disant "barbares", grâce à la force de cohésion et l'élévation morale du Christianisme. Le monachisme se révélait non seulement une richesse pour l'Église, mais pour la société entière.

De santé délicate mais de fort tempérament moral, Saint Grégoire le Grand mena une intense action pastorale et civile.

Il a laissé un vaste écrit, des homélies admirables, un célèbre commentaire avec le livre de Job et les écrits sur la vie de saint Benoît, outre de nombreux textes liturgiques, célèbres pour la réforme du chant, qui furent appelés par son nom, "grégorien". Mais son oeuvre la plus célèbre est la "Règle pastorale", qui a eu pour le clergé la même importance qu'eut la Règle de saint Benoît pour les moines du Moyen âge. La vie du pasteur des âmes doit être une synthèse équilibrée entre contemplation et action, animée par l'amour qui " atteint des sommets très élevés lorsqu'on se penche, miséricordieux, devant les maux profonds des autres. La capacité de se pencher sur la misère d'autrui est la mesure de la force de notre élan vers le haut "(II, 5). De cet enseignement, toujours actuel, les Pères du Concil Vatican II se sont inspirés pour décrire l'image des pasteurs de nos temps. Nous prions la Vierge Marie pour que l'exemple et l'enseignement de saint Grégoire le Grand soient suivis des pasteurs de l'Église et même des responsables des institutions civiles.


 

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