De nombreux Allemands considèrent toujours Benoît XVI avec scepticisme
Presse Canadienne

Le pape Benoît XVI entame samedi à Munich une visite de six jours sur sa terre natale de Bavière. Mais au-delà de la fierté et de l'émotion que suscite la venue du chef de l'Eglise catholique, nombre d'Allemands considèrent le nouveau souverain pontife comme un conservateur, voire un prélat (ndrl: !!!!) d'une autre époque.

"Je trouve que c'est un homme du passé, qui essaye de maintenir les tendances conservatrices en place", remarque Rupert Kreuzpaintner, un catholique pratiquant de Landshut, une ville de Bavière, estimant que le pape est trop autoritaire.

Bien que ce fidèle de 45 ans se montre critique vis-à-vis de Benoît XVI, il affirme que sa foi "n'est pas affectée par cela". "Mais pour moi, il est révoltante (sic) qu'un culte divin soit fait autour d'une personne qui soutient exactement l'opposé de ce que le message devrait être." (ndrl: qui critique de cette façon le Pape s'exclut de facto de l'Eglise: que fait-il encore là? Et pourquoi lui donner la parole?)

Beaucoup de ses compatriotes, particulièrement en Bavière, cette région du sud de l'Allemagne qui demeure un bastion catholique, sont toutefois fiers du pape allemand. La maison où il est né, dans la petite ville de Marktl am Inn, a du reste été précipitamment rénovée avant sa visite.

Le pape lui-même a envoyé une lettre aux autorités munichoises, rendue publique jeudi par les organisateurs de sa visite, dans laquelle il dit attendre avec impatience de voir les lieux "de mon enfance et de ma jeunesse, de mes études et de mon travail, en tant que professeur de théologie et archevêque de Munich".

"L'amitié avec les gens dans mon pays natal et les prières que tant de personnes disent fidèlement pour moi me sont d'un grand soutien dans mes responsabilités au service de la grande Eglise catholique mondiale", souligne-t-il.

Avant de devenir Benoît XVI, Joseph Ratzinger a été ordonné prêtre à Freising, près de Munich. Il a enseigné la théologie à l'Université de Regensbourg et ailleurs, avant d'être élevé au rang d'archevêque de Munich en 1977. Il a quitté la Bavière après avoir été nommé au Vatican par le pape Jean Paul II, en 1981.

Les fabricants de souvenirs vendent des drapeaux jaunes et blancs du Vatican, et la brasserie Weideneder à Tann, près de Marktl, rend à Benoît XVI un hommage très bavarois avec la "Papst-Bier", ou bière du pape. Le souverain pontife est en effet connu pour apprécier, à l'occasion, un verre de cette boisson nationale pour le dîner (ndrl: d'où cela sort-il? C'est une invention pure et simple!!!!!).

"Je pense que c'est une visite de prestige pour l'Allemagne", se félicite Brunhilde Urte, une comptable retraitée de 66 ans. "C'est vraiment bien qu'un pape allemand revienne. Je pense que c'est fantastique!"

Patrick Pehl, un lycéen de 16 ans sortant du service religieux du soir célébré dans la cathédrale St. Hedwig à Berlin, qualifie pour sa part le pape d'"homme bon". "Je me sens complètement en accord avec lui. Par exemple, sur le mariage, l'avortement", dit-il.

Toutefois, selon un sondage réalisé auprès de 1.000 Allemands par l'institut Forsa pour la chaîne de télévision "Deutsche Welle", si 55% des personnes interrogées le considèrent comme un modèle et une personne admirable, elles sont 61% à penser la même chose du DalaJi Lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains. (ndrl: ceci pour minimiser le résultat du prétendu sondage; c'est ce que le cardinal Ratzinger pourrait qualifier de dictature du relativisme. Ajoutons que le Dalaïlama bénéficie d'une couverture médiatique nettement plus flatteuse que le Pape, ceci explique sans doute cela...)

Environ 35% des Allemands sont protestants, disciples de la tradition du réformateur Martin Luther, qui a rompu avec Rome au XVIe siècle. Il y a à peu près autant de catholiques, et ces derniers montrent souvent une certaine réticence vis-à-vis des positions conservatrices du pape sur des questions telles que l'ordination des femmes, l'union des homosexuels et le mariage des prêtres. (ndlr: voilà une réflexion "courageuse" et "originale"!!)

Plus de 100.000 personnes quittent officiellement l'Eglise chaque année, dont certaines qui le font pour ne plus avoir à payer un impôt supplémentaire perçu par le gouvernement et utilisé pour financer les églises. Ils ont ainsi été 101.000 à le faire en 2005, et 129.000 l'année d'avant. A noter aussi que chaque dimanche, seuls 14% des catholiques allemands vont à la messe.

> Retour