Les dépêches d'agence, livrant des faits pratiquement bruts, sont revigorantes, contrairement aux commentaires, et même si la première des deux contient une part de tristesse, elle dégage finalement une impression d'enthousiasme magnifique.

... sur les traces de son enfance

ALTOTTING, Allemagne (AP) -- Au troisième jour d'une visite dans sa Bavière natale, le pape Benoît XVI a célébré lundi une messe en plein air devant une foule de 70.000 fidèles dans la petite ville d'Altotting. Il devait ensuite se rendre brièvement dans le village qui l'a vu naître il y a 79 ans, Marktl-am-Inn.
A Altotting, lieu de pèlerinage célèbre pour son sanctuaire marial et sa Vierge noire, le souverain pontife a centré son homélie sur la Vierge Marie à laquelle est consacré le sanctuaire de la Madone. "C'est la mère à laquelle des générations sont venues rendre visite à Altotting", a-t-il déclaré. "C'est à elle que nous confions nos soucis, nos besoins et nos difficultés."
Lors de cette étape ensoleillée, le pape, détendu et souriant, a pris le temps de serrer des mains avec des fidèles ravis, croisés dans la foule. Il s'est même arrêté pour bénir un enfant. Au cours de la messe, il a été rejoint par son frère, Georg Ratzinger, prêtre lui aussi. Les deux frères ont été ordonnés le même jour de 1951.
La famille du souverain pontife avait effectué plusieurs pèlerinages à Altotting lorsqu'il était enfant. Il y a vécu ses plus lointains souvenirs. La ville est connue pour sa statue de la Vierge noire, dont la couleur provient de la fumée de bougie. Dans la foule, de nombreux fidèles étaient heureux d'avoir une chance d'apercevoir "leur" pape.
Theo Bott, 59 ans, a estimé qu'il ne le reverrait probablement plus jamais en Bavière. C'est ce qui l'a encouragé à faire le déplacement d'un bout à l'autre de l'Etat. Il s'est dit "très impressionné" par son énergie. "Il a 79 ans et doit faire des choses qu'un jeune homme ferait", a-t-il observé. "Il sait s'adresser aux foules avec enthousiasme."
Clou de ce voyage de six jours aux allures de retour aux sources, l'ancien cardinal Joseph Ratzinger devait se rendre brièvement dans la soirée dans le village de Marktl-am-Inn où il est né en avril 1927 et a passé les deux premières années de sa vie. Il se rendra également à Freising, où il a été ordonné prêtre en 1951. Il passera aussi du temps avec son frère, qui a 82 ans, à Rastibonne, où il priera mercredi.
Le pape n'a pas mentionné lors de son homélie les attentats du 11 septembre 2001, alors que les Etats-Unis marquaient le cinquième anniversaire des attaques. Celui-ci a cependant été mentionné dans une intention de prière par une femme. "Cinq ans après les attentats contre le World Trade Center à New York, nous prions pour la paix dans le monde", a souligné Walburga Wieland.

Dépêche AGI en italien, traduction en français

(AGI) - Ratisbona, 11 settembre
D'irrésistibles manifestations d'enthousiasme ont marqué l'arrivée de Benoît XVI à Ratisbonne, la ville où il était professeur, et qu'aujourd'hui il a littéralement rendue folle, quand toutes les cloches se sont mises à sonner pour annoncer son retour. Le Pape a traversé les rues de la ville en papamobile, entre deux haies ininterrompues d'une foule qui l'acclamait. Longs applaudissements, choeurs scandant son nom, milliers de petits fanions blancs et jaunes, l'ont salué à chaque croisement. Après la longue journée à Altötting, malgé la fatigue, Ratzinger s'est montré heureux d'un tel accueil, saluant avec les mains, et offrant de grands sourires aux fidèles accourus de toute la ville et des villages voisins. Le "tour" s'est poursuivi pendant plus d'une heure, jusqu'au séminaire, où le Pontife a pu finalement manger et se reposer.

J'aime beaucoup le blog de Luigi Accatoli. On sent que ce jounaliste du Correre della Sera, assez à contre-courant de son employeur, pour ce que je crois comprendre, à force de côtoyer Benoît XVI (qui ne doit pas être éloigné de lui par l'âge), qu'il respecte comme intellectuel, a fini par l'aimer, et même par s'identifier à lui.

Cette belle réflexion témoigne d'une profonde empathie
J'ai souvent pensé, en voyant le Saint-Père, lorsqu'il entre dans une Eglise, se diriger rapidement vers le Saint-Sacrement , s'agenouiller, et s'absorber dans une prière, même très brève, qu'il recherchait -et trouvait - la force dont il avait besoin pour continuer sa mission.

Altötting: cinq minutes de repos en Dieu
http://www.luigiaccattoli.it/blog/?p=188

Inauguration de la chapelle de l'adoration, aujourd'hui, à Altötting. A la fin, une fois le Te Deum chanté, Benoît retourne s'agenouiller et reste seul. Par deux fois, il éponge sa sueur. Il regarde l'ostensoire. Lentement, son visage las retrouve sa lumière habituelle. S'approchent alors de lui le cérémoniaire, Marini, puis son secrétaire Don Georg, puis timidement, de nouveau Marini. Alors seulement, il remue. Cinq minutes de repos en Dieu. Pour reprendre des forces, pour enseigner le silence. Et cinq minutes plus tard, le voilà à nouveau sur la place, qui se déplace, vif et svelte. Libéré de ces pesants vêtements, qui pour 200m sous le soleil, doivent ressembler à un four. De nouveau, il parle avec les enfants, serre cent mains, reçoit de petits cadeaux, embrasse un bébé dans les bras d'une belle maman.
Ces cinq minutes nous ont suffit pour comprendre que, s'il l'avait pu, il serait resté là, resté, et encore resté..."

L'un des commentaires ajoutés à ce message est très mélancolique, j'aime cependant l'idée exprimée à la fin, même si elle me fait mal, et je la trouve belle et émouvante, sans être certaine qu'elle reflète entièrement la vérité

"... les prêtres vivent et meurent seuls. le Pape aussi: lui qui a un frère au loin, et un secrétaire auprès de lui, qui ne lui est pourtant ni un fils ni un neveu. C'est un homme seul qui, au fond, demande un peu d'affection pour porter un manteau chaque jour plus lourd. Et le courage nécessaire pour le porter.

Lire la synthèse de la 3ème journée
--------------------------------------------
Et cette constatation toute simple:

"Les "spécialistes" des questions religieuses qui nous ont présenté Benoît XVI, au moment de son élection, comme quelqu'un de froid, de raide, de coincé, de peu enclin à la communication se sont trompés de A à Z.
Ceux qui ont la chance de pouvoir suivre en direct, grâce à la TV allemande, le voyage du Saint-Père en Bavière, ont pu voir un Benoît XVI souriant, simple, chaleureux.

Les premières journées à Munich, Altötting, Ratisbonne se sont déroulées dans une ambiance mélangeant harmonieusement le sérieux du protocole et la malice du tempérament bavarois si cher au coeur de Joseph Ratzinger. Nous avons découvert le pape Benoît XVI souriant, riant même, et chantant avec toute la foule les cantiques traditionnels que connaît tout catholique de Bavière.

Nous avons vu les Munichois chantant ensemble, avec les cardinaux, les évêques, les personnalités politiques, l'hymne régional dans lequel il est demandé au Seigneur de bénir et de protéger la Bavière. Le tout baignant dans une sérieuse bonhomie ponctuée d'une distinction et d'une précision typiquement germaniques.
Merci, Saint-Père, de nous avoir montré, grâce à l'aide de vos compatriotes, un visage clair et rayonnant de l'Eglise! "

> Retour