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FRÈRES ET SOEURS DE JÉSUS |
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Les "frères et soeurs de Jésus" sont pratiquement un marronier dans la presse et l'édition anti-catholiques. Jacques Duquesne (!!) a écrit un livre -que j'avoue ne pas avoir lu, car je n'ai pas de temps à perdre- sur Marie, et la seule raison qui justifie sa présence continuelle dans les medias (qui s'en moquent, ne croyant à rien, et n'y connaissent pas grand'chose, mais lui non plus, de son propre aveu) est son insistance à présenter Marie comme mère de famille nombreuse, à l'encontre, selon lui, des thèses imposées par l'Eglise (ce qui justifierait sa réputation de "courage"!). Or, on peut constater en lisant cette réponse de Joseph Ratzinger à Peter Seewald (Entretiens sur la foi, page 166) que le "gardien du dogme" aborde le sujet avec un grand naturel, de façon vraiment scientifique, et sans aucune crispation.
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Un jour Jésus a rendu visite à son village d'origine ; les gens chuchotaient entre eux comme font habituellement les gens curieux : « N'est-ce pas le fils du charpentier ? D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N'a-t-il pas pour mère la nommée Marie, et pour frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sceurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? » Dans ce passage sont nommés seuls quatre frères et un nombre indéterminé de soeurs. Si je me souviens bien, l'Église n'a-t-elle pas toujours parlé d'un fils unique de la Vierge Marie ?
Dans une petite localité comme Nazareth tout le monde se connaît évidemment. Quelqu'un qui a vécu jusque-là tranquillement comme tout le monde, et qui se présente subitement en public avec une telle prétention, provoque naturellement l'étonnement. Et lorsqu'on le connaît de si près, on a de la peine à le croire. C'est comme s'il y avait une contradiction avec ce qu'il était auparavant, cet homme ordinaire, à quoi on veut le ramener. C'est pourquoi Jésus répond : « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie ! » Sur la question des frères et soeurs de Jésus, l'Église croit aujourd'hui encore que la Vierge Marie l'a mis au monde, lui et personne d'autre. Par lui, elle appartenait à Dieu et ne pouvait pas, pour ainsi dire, retourner à une vie familiale normale. L'usage du terme « frères et soeurs de Jésus » s'explique simplement à partir des structures familiales de l'époque. Et il y a assez d'indications montrant que ces enfants ne sont pas attribués à Marie. Il est aussi question ici d'une autre Marie et de bien d'autres choses. Il n'y a que des allusions sur les relations familiales spécifiques. On sait toutefois que plusieurs familles appartiennent ensemble et forment un tout. Quand Jésus confie Jean à sa mère au pied de la Croix, comme son fils, nous voyons bien qu'elle est une figure particulière et qu'elle est reliée à lui d'un lien particulier. Du point de vue historique, la question reste insoluble. On ne peut pas prouver que Marie n'était mère qu'une seule fois. Mais on ne peut pas plus prouver que les personnes citées étaient des frères et soeurs de Jésus au sens strict. Il y a assez d'indications qui montrent que ces frères et soeurs appartiennent à d'autres familles [...] et sont désignés ainsi dans le cadre du clan familial. Par ailleurs, la désignation de « frères et soeurs de Jésus » est utilisée dans l'Église primitive, ce qui provoque des tensions entre le clan familial de Jésus, qui avait une compréhension stricte du judéo-christianisme, et d'autres mouvances dans l'Église en devenir.
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