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 LE THÉOLOGIEN
De A à Z

CONFÉRENCES ÉPISCOPALES
 

« La nette remise en valeur du rôle de l'évêque [par Vatican II] s'est en réalité atténuée, au risque même de se trouver étouffée par l'intégration des évêques à des conférences épiscopales de plus en plus organisées, dotées de structures bureaucratiques souvent lourdes.
Nous ne devons pas oublier que les conférences épiscopales n'ont pas de base théologique, elles ne font pas partie de la structure irréfragable de l'Église telle que l'a voulue le Christ : elles n'ont qu'une fonction pratique et concrète. »

« ..L'échelon national n'est pas une dimension ecclésiale.

Il arrive qu'« une certaine perte du sens de la responsabilité individuelle, chez quelques évêques, et le fait de déléguer leurs pouvoirs inaliénables de pasteurs et maîtres aux structures de la Conférence locale, risquent de faire tomber dans l'anonymat ce qui doit au contraire rester tout à fait personnel. Le groupe des évêques réunis dans les Conférences dépend, pour ce qui est des décisions, d'autres groupes ou de bureaux créés à cette fin, qui produisent des schémas préparatoires. Il advient ensuite que la recherche du point de rencontre entre les diverses tendances et l'effort de médiation donnent souvent lieu à des documents aplatis d'où les positions nettes (quand il en est besoin) sortent émoussées. »

« En Allemagne, une Conférence épiscopale existait déjà dans les années trente : eh bien, les textes vraiment vigoureux contre le nazisme furent ceux qui émanaient d'évêques isolés, courageux. Ceux de la Conférence semblaient souvent édulcorés, trop faibles pour ce que la tragédie requérait. »

« Du reste, on comprend bien que la vérité ne puisse être engendrée par des votes. Une proposition ou bien est vraie, ou bien ne l'est pas. La Vérité, on ne peut que la trouver, non la créer.

Du reste, j'aimerais là encore renvoyer à un phénomène psychologique. Nous, prêtres catholiques de ma génération, avons été habitués à éviter les oppositions entre confrères, à toujours chercher le point d'accord, à ne point nous mettre trop en vue par des positions excentriques. Ainsi, dans beaucoup de Conférences épiscopales, l'esprit grégaire et peut être aussi l'aspiration à une petite vie calme, voire même le conformisme, entraînent la majorité à rallier les positions de minorités entreprenantes, résolues à aller dans des directions bien précises. »
« Je connais des évêques qui avouent en privé que, s'ils avaient dû se prononcer seuls, ils auraient pris des décisions autres que celles prises en Conférence. En acceptant la loi du groupe, ils se sont épargnés la peine de passer pour des "rabat-joie", pour des "retardataires", pour des gens "peu ouverts". Cela paraît bien agréable de pouvoir toujours décider ensemble. Mais, de cette façon, on risque de perdre le "scandale" et la "folie" de l'Évangile, ce "sel" et ce "levain", aujourd'hui plus que jamais indispensables au chrétien (surtout s'il est évêque, donc investi de responsabilités précises vis-à-vis des fidèles) face à la gravité de la crise. »


 

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