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 LE THÉOLOGIEN
De A à Z

CRÉATION (DU MONDE)
 

Voici quel est notre Dieu, Peter Seewald


 

[Jean commence son Évangile par cette phrase : « Au commencement était la Parole »]
La phrase de Jean est une importante clé d'interprétation du récit de la Genèse. Elle nous permet de comprendre que les éléments particuliers du récit de la création sont des images.

[Dieu sépara la lumière des ténèbres, la terre du ciel, les oiseaux des animaux aquatiques...]
Ces images mettent en évidence que le monde est créé et qu'il provient du logos, ce terme signifiant à la fois « sens » et « parole ». Logos, c'est-à-dire la puissance signifiante, était dans le monde tant grec qu'hébraïque une notion fondamentale : il est important de savoir que le logos n'est pas seulement une idée mais aussi une parole. Autrement dit, ce Dieu n'est pas seulement idée mais encore parole et action. « Au commencement était la Parole » indique que le monde est précédé par le sens spirituel, à savoir l'idée du monde. Le monde est la matérialisation de l'idée et de la pensée première que Dieu portait en lui ; il devient ainsi le lieu où se déroule l'histoire de la relation entre Dieu et sa créature.

[La science nous apporte des connaissances qui jettent une lumière toute nouvelle sur les affirmations bibliques. Il y a des milliards d'années, me déclarait un chercheur en génétique, une sorte de livre a été écrit ou, mieux, un rouleau. Il contient toutes les informations permettant à la vie d'apparaître, peu importe que la forme soit animale ou humaine, cellule ou virus de l'herpès. Les savants ont attribué des lettres à ces liaisons chimiques : A, C, G ou T Ce qui est stupéfiant, c'est que tous les mots du rouleau sont écrits avec ces quatre lettres. Le nombre total des gènes humains ou génome est donc réellement un livre, un livre avec un nombre incalculable de phrases. Ce livre de l'histoire de la vie, continue le chercheur, « n'a été écrit qu'une seule fois il y a des milliards d'années et l'écriture est cohérente ».]
C'est certainement une des nouvelles images expressives que la science nous fournit. Par elles nous pouvons connaître la structure littérale de la création. D'ailleurs les Anciens parlaient déjà de la structure mathématique du monde, ce qui est maintenant confirmé. La parole est vraiment génératrice et la création est, d'une certaine manière, la concrétisation et le déploiement d'un programme.

[Pour donner une idée des dimensions temporelles de la réalité créée, quelqu'un a comparé la totalité du temps du monde à une année.
D'après ce modèle, la terre serait apparue le 1er janvier. Puis le 1er avril - en fait il y a 3,4 milliards d'années - apparaît la vie sur cette planète, sous forme d'organismes monocellulaires. Mais le premier poisson est apparu le 27 novembre seulement et les dinosaures le 12 décembre. Dieu devait les aimer particulièrement : ils dominèrent la Terre pendant cent cinquante millions d'années sans l'abîmer.
Les mammifères arrivent le 27 décembre et l'homme le 31, il y a entre quinze et vingt millions d'années. L'histoire de l'Homo sapiens débute il y a cent cinquante mille ans. La couronne de la création ne voit le jour que très tardivement
].
Il ne s'agit bien sûr que d'estimations, fondées, il est vrai, mais à ne pas absolutiser. Pourtant je trouve cette chronologie très juste, parce qu'elle coïncide avec ce que dit la Bible et ce que disent les Pères : la fin des temps apparaît comme étant leur but.
En particulier à propos du Christ, qui est la perfection de l'homme, il est dit qu'il est venu à la fin des temps. La Sainte Écriture emploie l'image que toute une histoire nous précède dont le sens, dans les détails, nous échappe. Elle n'est que préparation de ce qui adviendra plus tard. Car beaucoup d'éléments de cette histoire ne sont que provisoires et n'ont de sens que comme stades transitoires. Il devient également clair qu'il s'agit d'un chemin incommensurablement long et que l'aventure humaine apparaît comme une sorte de conclusion.


 

Voir aussi Genèse.


 

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