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 LE THÉOLOGIEN
De A à Z

EGLISE
 

« Pour les catholiques, l'Église est certes composée d'hommes qui en forment le visage extérieur; mais, derrière cela, les structures fondamentales sont voulues de Dieu Lui-même, et sont donc intouchables.

Derrière la façade humaine se trouve le mystère d'une réalité surhumaine sur laquelle réformateur, sociologue et organisateur n'ont aucune autorité pour intervenir.

[..] sans une vision qui soit aussi surnaturelle et pas seulement sociologique du mystère de l'Église, la christologie elle-même perd sa référence au Divin : à une structure purement humaine finit par correspondre un projet humain.
L'Évangile devient le projet-Jésus, le projet libération-sociale, ou tels autres projets qui ne sont qu'historiques et immanents, qui peuvent sembler encore religieux mais sont en fait athées dans leur substance. »


« Ce n'est pas notre Église, mais Son Église »

[..] « seule l'Église en ce monde dépasse même la limite infranchissable par excellence de l'homme : la frontière de la mort.
Qu'ils soient vivants ou morts, les membres de l'Église vivent unis dans la même vie qui découle de l'intégration de tous au Corps du Christ. »
[..] C'est aussi précisément ce lien mystérieux et pourtant réel, c'est cette union dans la Vie qui fait en sorte que l'Église n'est pas notre Église, dont nous pourrions disposer à notre gré, mais qu'elle est plutôt Son Église. Tout ce qui n'est que notre Église n'est pas l'Église au sens profond du mot, cela relève de son aspect humain, par conséquent accessoire et transitoire. »

[L'oubli ou le refus de ce concept catholique d'Église a des conséquences qui rejaillissent jusque sur la hiérarchie de l'Église ]
C'est là l'origine de la chute du concept authentique d"`obéissance" qui, selon certains, ne serait même plus une vertu chrétienne, mais l'héritage d'un passé autoritaire et dogmatique, donc à dépasser. Car si l'Église est notre Église, si l'Église n'est que nous, si ses structures ne sont pas celles qu'a voulues le Christ, alors on ne conçoit plus l'existence d'une hiérarchie au service des baptisés, instaurée par le Seigneur Lui-même. On rejette alors le concept d'une autorité voulue par Dieu, autorité qui a sa légitimation en Dieu et non pas - comme il arrive dans les structures politiques - dans l'accord de la majorité des membres de l'organisation.
Or l'Église du Christ n'est pas un parti, elle n'est pas une association, elle n'est pas un club : sa structure profonde et intouchable n'est pas démocratique, mais sacramentelle et donc hiérarchique ; parce que la hiérarchie, basée sur la succession apostolique, est une condition indispensable pour atteindre à la force, à la réalité du sacrement. L'autorité ici n'est pas fondée sur le vote à la majorité, elle est fondée sur l'autorité du Christ Lui-même, qui a voulu la communiquer à des hommes qui seraient ses propres représentants, jusqu'à son retour définitif.


 

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