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 LE THÉOLOGIEN
De A à Z

EGLISE(2)
 

"Le sel de la terre", Peter Seewald, page 262


 

L'Église n'est pas une organisation parmi d'autres ou une sorte d'État dans l'État, qui devrait ensuite être formé exactement comme celui-ci, selon les mêmes règles démocratiques. Elle est quelque chose d'autre, une force spirituelle. Elle a sa forme sociale, son rôle d'organisatrice, mais elle est essentiellement une source de force qui fournit ce que l'État par lui-même ne peut avoir.
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On aborde du même coup une question ..- celle de la démocratie dans l'Église. Si l'on considère que l'Église devrait être une imitation de l'État, on méconnaît l'essence même de l'Église.
Car nous savons bien que la démocratie elle-même est, disons, un essai hasardeux, que décider selon le principe de la majorité ne peut régler correctement qu'un cadre défini de choses humaines. Étendre ce principe à des questions concernant la vérité, le bien, devient une absurdité, et une absurdité encore si cela force constamment une minorité, qui peut être très grande, à ne faire qu'obéir - on en arrive ainsi à créer une sorte d'oligarchie, de domination d'un groupe. La démocratie ellemême appelle donc des réalités qui la complètent, qui donnent sens à ses mécanismes - réalités dont la nature, à leur tour, doit correspondre à la mission intérieure de la démocratie.
Pour l'Église, il est donc très important de ne pas se considérer de manière élémentaire comme un corps qui s'auto-administre, qui offre de rendre certains services; elle doit savoir qu'elle vit de quelque chose qu'elle n'a pas fait elle-même, qu'elle le vit avec fidélité, dynamisme, et donne ainsi à tout le corps de l'humanité ce qu'il ne peut avoir par sa propre décision. Elle ne peut pas donner d'ordres au monde, mais elle peut, en cas de désarroi, tenir des réponses à sa disposition.


 

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