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 LE THÉOLOGIEN
De A à Z

LAÏCITÉ
 

"Le sel de la terre", Peter Seewald, page 151 et suivantes .
Ses propos concernaient à ce moment plus particulèrement l'Allemagne, mais ils sont plus que jamais d'actualité.


 

La question de savoir comment on doit établir une juste relation entre Église et État doit naturellement être posée ...
Tant qu'il y a un consensus social sur le fait que les valeurs fondamentales du christianisme sont aussi des données permettant de légiférer, on peut maintenir cette liaison relative entre l'État, la société et l'Église, elle donne du sens et ne s'oppose pas à la liberté de religion. Mais quand cela n'est plus sous-tendu par des convictions, une trop forte présence de l'Église dans la Constitution peut naturellement devenir un danger.

Aussi ne suis-je pas fondamentalement opposé, si la situation est telle, à ce que l'on s'inspire de modèles où la séparation est plus marquée.... Les liaisons trop fortes sont toujours mal reçues.

Avoir Dieu dans la Constitution me semble quelque chose de très important, car cela n'est pas inspiré par une profession de foi précisément chrétienne.

Si l'on renonce totalement à reconnaître qu'il y a une loi et un Seigneur au-dessus de nous, alors il faut mettre des idéologies à la place, ou laisser peu à peu tout se défaire. Un théologien aussi critique que Bultmann a dit un jour: « Un État non chrétien est possible, mais pas un État athée, non. » Je crois qu'il a raison sur le principe. Là où il n'y a pas de loi au-dessus de nos propres opinions du moment, c'est l'arbitraire qui règne - et l'être humain décline.

J'ai été indigné [par le jugement du tribunal constitutionnel de Karlsruhe, qui a déclaré anticonstitutionnelle la présence des crucifix dans les salles de classe] , car les motifs invoqués, à mon avis, étaient très contestables, et parce que j'étais et suis persuadé qu'il subsiste chez nous encore assez de communauté chrétienne pour que ce signe ait vraiment un sens dans nos écoles.
Indigné aussi, parce que je crois que le consensus de la majorité doit être pris en considération. Même du point de vue démocratique, ce jugement est fondé sur une base trop faible. Eh bien, la réaction a montré qu'il y a une conscience chrétienne fondamentale dans notre pays. C'est très différent selon les Lander. Je me suis laissé dire que, dans la conférence épiscopale, les évêques bavarois ont ressenti cela autrement que, par exemple, les évêques de Mecklembourg-Poméranie occidentale. Là, il n'y a plus de crucifix depuis longtemps aux murs, ni non plus dans de grandes parties d'Allemagne du Nord. On voit aussi que ce n'est pas une question de dogme. Mais que nous nous laissions arracher à la légère ce signe qui nous réunit encore, je ne trouverais absolument pas que c'est juste. D'autant plus que la Constitution bavaroise est toujours incontestée, et, pour autant que je sache, elle indique de façon tout à fait claire que le christianisme est la base de l'éducation.


 

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