« Leur extension signale aussi des vides et des carences dans notre propre annonce et notre propre praxis. Par exemple, l'eschatologisme radical, le millénarisme qui caractérisent nombre de ces sectes peuvent aussi se frayer un chemin du fait de la disparition de cet aspect du catholicisme authentique dans une grande partie de la pastorale. Il y a dans ces sectes une sensibilité (qui chez elles est poussée à l'extrême, mais qui, quand elle est équilibrée, est authentiquement chrétienne) aux périls de notre temps, et donc à une possibilité de fin imminente de l'Histoire. Une mise en relief correcte de messages comme celui de Fatima peut être pour nous un certain type de réponse : l'Église, écoutant le message vivant du Christ donné par l'intermédiaire de Marie à notre temps, sent la menace de la ruine de chacun et de tous, et répond par une pénitence et une conversion résolues. » ... Il faut ensuite rappeler que ces groupes trouvent du crédit également parce qu'ils proposent aux gens, de plus en plus seuls, isolés, incertains, une sorte de "foyer de l'âme", la chaleur d'une communauté. C'est justement cette chaleur, cette vie qui, hélas, semblera souvent manquer parmi nous : là où les paroisses, ces noyaux fondamentaux, indispensables, ont su reprendre vie et offrir le sens de la petite église vivant en union avec la grande Église, là les sectaires n'ont pas réussi à percer vraiment. D'ailleurs, la catéchèse se doit de démasquer le point sur lequel ces nouveaux "missionnaires"' mettent l'accent : ils donnent l'impression que l'Écriture est lue par eux de façon "littérale", alors que les catholiques l'auraient affaiblie ou bien oubliée. Cette littéralité est souvent trahison de la fidélité. Isoler de simples phrases ou des versets conduit à dévier et à perdre de vue la totalité : lue dans son ensemble, la Bible est vraiment catholique, mais il importe que ceci soit démontré au moyen d'une pédagogie catéchétique qui redonne l'habitude de lire l'Écriture dans l'Église et avec l'Église. »
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