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 LE THÉOLOGIEN
De A à Z

SEXUALITÉ
 

"Le sel de la terre", Peter Seewald, page 97 et suivantes.
Là encore, les réponses sont très étonnantes, et la référence à Saint-Augustin bat en brèche toutes les théories, encore entenduesl ors du voyage à Valence pour la défense de la famille, sur la censure que l'Eglise aurait opposé à la sexualité humaine.


 

[...Bien sûr, il est permis à un cardinal de parler de sexe].
Il doit toujours parler de tout ce qui est humain.
Et on ne peut pas éliminer le sexe en le classant dans la rubrique « péché », c'est d'abord un don de la création. Dans mon métier actuel, je dois même beaucoup en parler. J'essaie certes d'éviter que nous réduisions la morale ou même le christianisme au sixième commandement, mais les questions que se pose la chrétienté et qui parviennent aussi jusqu'à nous nous obligent constamment à nous occuper de ce domaine de l'existence humaine.

[...La foi] nous dit que l'être humain est créé par Dieu dans sa totalité et qu'il a été créé par Lui sous forme d'homme et de femme. La sexualité n'est donc pas née après le péché, mais elle appartient vraiment au plan de création de Dieu. Car créer l'être humain comme homme et femme, cela veut dire le créer sexuellement; la sexualité est vraiment intégrée au concept originel de la création et donc à ce qui est originellement bon en l'homme...
[...mais] les grandes forces, quand elles se détachent de leur principe humain, peuvent aussi déployer la plus grande puissance destructrice. Parce que la sexualité forme tout ce qui est le corps charnel de l'être humain, homme ou femme, et à partir de là - justement parce qu'elle est si importante et que l'être humain sans elle n'est pas mûr et ne peut pas devenir lui-même - marque la personne au plus profond d'elle-même, elle peut aussi, quand elle sort de l'unité de l'être humain, déchirer et détruire les hommes.
...
Apparemment, cet arrachement de la sexualité à la totalité de la personne et au couple que doivent former l'homme et la femme est devenu possible, grâce à la technique et aux mass media, d'une manière qui n'existait pas autrefois. On peut réellement neutraliser le sexe aujourd'hui et l'offrir comme une marchandise.

[..Certes cela existe depuis deux mille ans...], mais en arrivant sur le marché, la vente directe du sexe dans une boutique ou, dans le flot d'images que cela provoque, la perception des êtres humains comme des objets sexuels, se sont développées dans de nouvelles proportions. La possibilité de faire de la sexualité une marchandise et de la répandre en masse comme une marchandise provoque une aliénation, une profanation de l'être humain qui dépassent ce que l'on connaissait jusqu'ici.

Au Moyen Âge, il y avait des bordels publics, qui étaient même dirigés en partie par le clergé local. Il y a un passage, chez saint Augustin, où il se demande lui aussi : Et maintenant, que faire ? Et il répond que puisque l'homme est ainsi fit, il vaut mieux, pour la bonne organisation de l'État, que cela aussi soit organisé. On pourrait donc sur ce point-là se référer totalement aux réflexions d'un important Père de l Église...
... Aux réflexions d'un important Père de l'Église, qui était assez réaliste pour voir que l'homme est toujours tenté et menacé dans ce domaine, et que des cultes entiers ont ainsi mal tourné. Mais je crois qu'il y a depuis lors une menace spécifique qui n'existait pas dans les temps anciens.

[On ne peut pas dire que celui qui vit selon la doctrine catholique de la sexualité est immunisé contre ces tentations] parce que l'homme n'est jamais définitivement fixé, .. il est toujours en chemin et donc toujours menacé. Il doit toujours redevenir lui-même. Il n'est jamais tout simplement là. Il est toujours libre, et la liberté n'a jamais connu de point final. Mais je pense que quelqu'un qui fait véritablement partie d'une communauté de foi vivante, où l'on se porte mutuellement, où le fait de se porter mutuellement procure un encouragement, peut vivre bien son mariage.


 

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