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 LE THÉOLOGIEN
De A à Z

VATICAN II
 

« Je suis convaincu que les dégâts que nous avons subis en ces vingt années ne sont pas dûs au "vrai" Concile, mais au déchaînement, à l'intérieur de l'Église, de forces latentes agressives et centrifuges ; et à l'extérieur, ils sont dus à l'impact d'une révolution culturelle en Occident : l'affirmation d'une classe moyenne supérieure, la nouvelle "bourgeoisie du tertiaire", avec son idéologie libéralo-radicale de type individualiste, rationaliste, hédoniste. »
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« Défendre aujourd'hui la vraie Tradition de l'Église signifie défendre le Concile. C'est aussi notre faute si nous avons parfois donné prétexte, tant à la "droite" qu'à la "gauche", à penser que Vatican II ait pu constituer une "rupture", un abandon de la Tradition. Il y a au contraire une continuité qui ne permet ni retours en arrière, ni fuites en avant, ni nostalgies anachroniques, ni impatiences injustifiées. C'est à l'aujourd'hui de l'Église que nous devons rester fidèles, non à l'hier ni au demain : et cet aujourd'hui de l'Église, ce sont les documents de Vatican II dans leur authenticité, sans réserves qui les amputent, ni abus qui les défigurent. »
Au "vrai" Concile, « déjà, lors des séances, puis de plus en plus durant la période qui a suivi, s'est opposé un prétendu "esprit du Concile" qui, en réalité, en est un véritable "anti-esprit". Selon ce pernicieux Konzils-Ungeist, tout ce qui est "nouveau" (ou présumé tel combien d'anciennes hérésies ont réapparu en ces années, présentées comme des nouveautés!) serait toujours, quoi qu'il en soit, meilleur que ce qui a été ou que ce qui est. C'est l'anti-esprit selon lequel l'histoire de l'Église devrait commencer à partir de Vatican II, considéré comme une espèce de point zéro. »
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[..] Chez beaucoup de catholiques, il y a eu en ces années-là une ouverture sans filtres ni freins au monde, c'est-à-dire à la mentalité moderne dominante, tandis qu'on mettait simultanément en discussion les bases mêmes du depositum fidei qui, pour un grand nombre, n'étaient plus claires. »


Restauration?

« Si, par "restauration", l'on entend un retour en arrière, alors aucune restauration n'est possible. L'Église marche vers l'accomplissement de l'histoire, elle regarde en avant vers le Seigneur qui vient.
Non, on ne retourne pas en arrière et on ne peut y retourner : aucune "restauration", donc, en ce sens-là.
Mais si, par "restauration", on entend la recherche d'un nouvel équilibre après les exagérations d'une ouverture sans discernement au monde, après les interprétations trop positives d'un monde agnostique et athée, eh bien, alors, une "restauration" entendue en ce sens-là, c'est-à-dire un équilibre renouvelé des orientations et des valeurs à l'intérieur de la catholicité tout entière, serait tout à fait souhaitable et est du reste déjà amorcée dans l'Église. »


 

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