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BENOÎT XVI PARLE AUX MEDIAS

Réflexion sur les medias (1er février)

Benoît XVI parle aux médias
(source: Michel Janva, Le Salon Beige)

Ce jour, fête de saint François de Sales, patron des journalistes, a été rendu public le premier message de Benoît XVI pour la Journée mondiale des communications sociales (28 mai) : "Les médias, réseaux de communication, communion et coopération" :

"Informer les consciences des individus et aider à former leur pensée n'est jamais une tâche neutre. La communication authentique demande un courage inspiré à des principes et une ferme résolution. Cela exige la détermination de ceux qui travaillent dans les médias pour ne pas se laisser écraser sous le poids de tant d'information ni même d'être satisfaits de vérités partielles ou provisoires.
Au lieu de cela
il est nécessaire de chercher et de transmettre ce qui est le fondement et le sens ultime de l'être humain, de l'existence personnelle et sociale."

"L'appel aux médias d'aujourd'hui à être responsables, à être les protagonistes de vérité (...) implique plusieurs défis. (...)
Certaines tendances dans les médias font naître un genre de monoculture qui réduit le génie créatif, restreint la subtilité d'une pensée complexe et sous-estime le spécificité des pratiques culturelles et de la particularité des croyances religieuses.
Ce sont des distorsions qui se produisent quand l'industrie médiatique devient un organe d'auto-promotion ou uniquement inspirée au profit, au point de perdre le sens de la responsabilité au bien commun".


"Il faut donc sans cesse encourager à rendre compte avec exactitude des événements, d'expliquer de manière complète les questions d'intérêt public, et d'illustrer honnêtement tous les différents points de vue.
La nécessité de soutenir et de mettre en valeur le mariage et la vie de la famille est d'importance particulière, précisément parce qu'ils concernent les fondements de chaque culture et société. (...)
Précisément parce que les médias contemporains façonnent la culture populaire,
ils doivent surmonter toute tentation de manipuler, surtout les jeunes, et par contre poursuivre le désir de former et de servir."

Je ne peux m'empêcher de mettre cette information en parallèle avec le compte-rendu par ces mêmes media du "Discours sur l'Etat de l'Union", prononcé hier par George Bush, personnalité qu'un certain milieu trouve de bon ton de brocarder.
La presse écrite et les media audiovisuels français ont presque uniquement mis l'accent sur sa volonté de rendre l'Amérique plus indépendante vis-à-vis du pétrole comme source d'énergie, à l'horizon de 2025, en particulier en finançant la recherche sur les énergies de substitution. Le titre des articles ou reportages était typiquement "Bush veut réduire la «dépendance» au pétrole du Moyen-Orient"
Comme si on voulait déplacer le centre de gravité du Monde vers les seuls problèmes économiques (c'est d'une netteté aveuglante, dans notre pays, on l'a encore vu lors du referendum sur la Constitution européenne), reléguant la morale au second plan, voire au fin fond des consciences endormies.

Bush entre pétrole et terrorisme
NOUVELOBS.COM | 01.02.06 | 11:59

Dans son discours sur l'état de l'Union, le président a justifié sa lutte contre le terrorisme et annoncé la réduction de la dépendance au pétrole du Moyen-Orient.

" L'Amérique est dépendante du pétrole". Face à ce constat, le président américain George W. Bush a déclaré mardi 31 janvier que les Etats-Unis devaient, pour maintenir leur leadership mondial, "remplacer plus de 75% de leurs importations de pétrole du Moyen-Orient d'ici 2025", et pour ce faire développer la recherche sur les énergies de substitution.

Certes, c'est important, mais est-ce vraiment ce qu'il y a de plus important? D'autant plus que 2025, c'est bien loin, et que d'ici-là, la situation géopolitique du monde risque d'avoir subi de profonds bouleversements.

En fait, voilà d'autres propos tenus par le Président des Etats-Unis (source: le Salon Beige)
Et ceux-là contiennent des vérités intemporelles (qui ne sont pas sans rappeler celles énoncées par notre Saint-Père), et par là-même, dérangeantes.

Ces dernières années, l'Amérique est devenue une nation avec plus d'espoir. [...] Il y a moins d'avortements en Amérique qu'à n'importe quel moment ces trente dernières années, et le nombre d'enfants nés de mères adolescentes a décru année après années depuis douze ans. (Applaudissements.)

Ces progrès sont le signe d'une transformation silencieuse - une révolution de la conscience, dans laquelle une génération montante découvre qu'une vue faite de responsabilité personnelle est une vie d'accomplissement.
Le gouvernement a joué un rôle. Des mesures sages, telles que la réforme de l'Etat-providence, l'éducation sur la drogue et le soutien à l'abstinence et à l'adoption ont fait une différence dans le caractère de notre pays. [...]

Une société d'espoir a des institutions scientifiques et médicales qui ne prennent pas de raccourcis en matière éthique, et qui reconnaissent la valeur inégalée de chaque vie.

Ce soir, je vous demande d'adopter des lois pour interdire les abus les plus flagrants de la recherche médicale : le clonage humain sous toutes ses formes, la création ou l'implantation d'embryons à des fins d'expérimentation, la création d'hybrides humain-animal, et l'achat, la vente ou la mise sous brevet d'embryons humains.
La vie humaine est un don de notre Créateur - un don qui ne devrait jamais être jeté, dévalué ou mis en vente. (Applaudissements.)

Comme ils le font avec le discours du Pape, nos media ont désormais fait le choix d'écarter de l'information tout ce qui fait obstacle à l'idéologie dominante, tout ce que Benoît XVI dénonce dans son encyclique, tout ce que Jean-Paul II n'a cessé de dénoncer lui-même au long de son pontificat.
Il n'y a même plus de débat, c'est plus simple.
Ces media ont sans doute trouvé qu'il y a plus d'inconvénients à pointer du doigt les sujets qui fâchent, fût-ce pour les moquer, que de les évoquer, au risque d'attirer la sympathie, même d'une minorité.
Et si l'on n'a pas la chance de lire les langues étrangères, et, pis encore, pas d'accès à Internet, on ne sait rien que ce qu'ils veulent qu'on sache (on comprend dès lors l'inquiétude qu'inspire à ces gens ce qu'ils appellent "la blogospère").
Je ne parle même plus de déontologie, mais de démocratie. Où est la démocratie, là-dedans?
Il y a peut-être liberté de la presse (au moins pour ceux qui la font), dans nos pays, mais lorsque l'ensemble des media confisquent l'information, ou, si l'on préfère, relaient les mêmes sujets en les déformant, il n'y a plus beaucoup de liberté pour ceux qui, comme nous, conjuguent, par obligation, le verbe informer à la forme passive.


 

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