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PROPAGANDE CATHOPHOBE

Propagande "cathophobe" et blasphème

Il faut oser!!!
(19 juin)

"Le troisième secret" (The third secret), Steeve Berry

Parmi l'innombrable littérature exploitant sans vergogne la vague commercialement très porteuse de Dan Brown, et son Da Vinci Code, ce pavé américain a fait pour le moment peu de dégât en France, où il été traduit, mais pas encore remarqué, bien qu'on le trouve, bien en évidence, sur les présentoirs des grands distributeurs.

Accompagnée d'une critique élogieuse du New York Times, la quatrième de couverture annonce qu'"il a figuré sur la liste des best-sellers dès sa parution aus Etats-Unis" - curieux! les livres vendus dans les grandes surfaces sont apparemment "décrétés" best-sellers) ...

Avec ce thriller qui, selon The New York Times, « porte le genre à sa perfection », Steve Berry tisse une toile machiavélique autour du secret le mieux gardé de l’Église catholique : le troisième secret de Fatima.
1917, Fatima, Portugal. La Vierge apparaît à la jeune Lucia et lui confie trois secrets. Les deux premiers sont rendus publics par le Vatican. Rien ne filtre sur le troisième secret, avant que Jean Paul II n’en livre en 2000 une « version officielle » immédiatement mise en doute.
2005, Rome, Vatican : le souverain pontife envoie son homme de confiance, monseigneur Michener, au fin fond de la Roumanie, afin de transmettre un message confidentiel à un vieux prêtre, le père Andrej Tibor. Michener découvre que celui-ci est l’homme qui a traduit pour le Vatican le troisième secret de Fatima. Michener, accompagné de la belle journaliste Katerina, devra dès lors faire preuve de toute son habileté pour déjouer la conspiration qui se trame et échapper à ceux qui, à l’ombre du Vatican, veulent à tout prix garder secrète la terrible vérité… Car, si elle était dévoilée, les fondements mêmes de l’Église en seraient menacés.


Aux Etats-Unis, il se serait vendu à 1 000 000 d'exemplaires. Peut-on chiffrer AUSSI les dégâts?
Ce marketing culturel n'a d'autre but que d'apporter un pierre de plus à l'édifice de la frénétique campagne anti-famille contre laquelle le Saint-Père essaie de mobiliser le monde catholique.
Côté manifestations publiques, il y a les gay-pride, puis les documents "sérieux", les articles dans la presse "respectable", les conférences et séminaires, et, côté divertissement, les films, les téléfilms... et même les "best-sellers", le tout permettant d'élargir au maximum la cible à atteindre.

Ce n'est pas un livre, mais un "produit", et un support de propagande.
Il met en scène un pape qui se suicide (!!!), une Curie romaine corruptible parce que corrompue, et qui choisit pour son successeur un cardinal auprès duquel les papes Borgia feraient figures de Saints, des prêtres rompant allégrement leur voeu de chasteté, ou carrément assassins, .

Voici donc le fameux "troisième secret" auquel on accède après 400 pages d'un pensum laborieux, écrit dans un style d'une pitoyable platitude.

Écoutez ma parole.
Pourquoi persécuter ceux dont l'amour prend un chemin différent ? Ces persécutions irritent le Seigneur. Sachez que le mariage est offert à tous sans restrictions. Si restrictions il y a, ce sont des folies de l'homme et non la volonté de Dieu.
Les femmes tiennent une place d'honneur auprès du Seigneur. On les empêche de le servir depuis trop longtemps, et le Ciel s'en émeut.
Les représentants du Christ sur terre doivent rayonner de bonheur et de générosité. Les enfants portent en eux l'amour et la joie, et
les prêtres y ont droit comme tout le monde. Le Saint-Père devrait le comprendre le premier.
Écoutez bien mes derniers mots, ce sont les plus importants.
J'ai choisi librement d'être la mère de Dieu. C'est aux femmes que revient la décision de donner la vie, et les hommes n'ont pas à s'interposer.
Va maintenant répandre ma parole et proclamer l'infinie bonté du Seigneur. Sache que je serai toujours près de toi. (page 403)

Au cas où des lecteurs ignares, ou particulièrement récalcitrants n'auraient pas compris le message, l'"auteur" a cru bon de mettre les points sur les "i" trois pages plus loin.

Deux mille ans de doctrine catholique réfutés par une petite Portugaise illettrée. Des femmes ordonnées prêtres ? Des prêtres mariés, et avec des enfants ? L'homosexualité ne serait pas un péché ? Les femmes libres de disposer de leur corps ?


et d'en rajouter encore une couche un peu plus loin:

La portée de ces deux messages était dévastatrice.
Le service de l'Église n'a pas vocation à être uniquement masculin. L'Église restait inflexible sur l'ordination des femmes. Depuis l'époque romaine, les papes avaient réuni des conciles pour imposer cette doctrine. Le Christ avait été un homme, il fallait donc que les prêtres en soient aussi !
Les représentants du Christ sur terre doivent rayonner de bonheur et de générosité. Les enfants portent en eux l'amour et la joie, et les prêtres y ont droit comme tout le monde. Le célibat était une notion inventée par l'homme et imposée par l'homme. On voulait croire que le Christ ne s'était pas marié. Alors que les prêtres restent célibataires !
Pourquoi persécuter ceux dont l'amour prend un chemin différent ? Selon la Genèse, homme et femme doivent former une seule chair pour se multiplier, c'est pourquoi l'Église proclamait depuis longtemps que toute union infertile était synonyme de péché.
Tout comme le Seigneur m'a confié son fils, il vous confie à toutes vos enfants à venir. C'est à vous de prendre les décisions qui conviennent. L'Église s'était fermement opposée à toute forme de contraception. Les papes avaient maintes fois décrété que l'embryon avait une âme, qu'il s'agissait d'un être humain aspirant à la vie, et que cette vie devait être préservée, même aux dépens de la mère.
Ce que l'homme avait fait de la parole divine n'avait plus grand-chose à voir avec celle-ci. Pire encore, au fil des siècles, le dogmatisme avait revêtu le sceau de l'infaillibilité papale qui par définition était un leurre, aucun pape n'ayant exaucé les souhaits du divin.

A moins d'être sourd et aveugle, on ne peut pas ignorer l'intention militante d'une telle publication.
Mais quand même, faire dire de telles énormités à la Sainte Vierge, outre leur caractère blasphématoire, il faut oser!!!

Ce qui est choquant, ce n'est pas tant qu'un tel livre ait été écrit, mais bien plutôt qu'il soit publié, qu'il le soit avec l'appui d'un tel support de marketing, et du réseau mondial d'une presse politiquement correcte toute auréolée de sa "respectabilité" auto-proclamée.
A propos de marketing, le post-scriptum délivré par l'auteur lui-même, en guise de dernier chapitre, nous livre ingénument (ou cyniquement?)tous les secrets de fabrication du "produit"!

J'ai comme d'habitude
bien des personnes à remercier. D'abord, Pam Ahearn, mon agent, pour ses conseils toujours épatants. Ensuite, toute l'équipe de Random House : Gina Centrello, merveilleuse éditrice qui s'est démenée comme un beau diable pour ce roman (note: c'est le cas de le dire!!! est-ce un aveu?); Mark Tavani, grâce à qui mon manuscrit imparfait est devenu un livre; Cindy Murray, chargée de la publicité, qui a patiemment supporté mes petites manies; Kim Hovey, qui gère le marketing avec précision et efficacité; Beck Stvan, qui a réalisé cette couverture magnifique; Laura Jorstad, réviseuse hors pair; Carole Lowenstein, la reine du style; enfin, le département entier de la promotion et des ventes, grâce à qui tout finit par arriver. Je ne voudrais pas oublier non plus Fran Downing, Nancy Pridgen et Daiva Woodworth

Pour être complet sur le sujet, voici sur le site marchand FNAC.com, les réactions des seuls internautes ayant formulé un jugement sur le livre: il est clair qu'eux, au moins, ont bien reçu le message!


 



 

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