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UNE GRANDE LEÇON DE COMMUNICATION
 

Rien de convenu, dans l'étreinte d'hier

Dans la culture du pays, ouvrons de nouveaux passages
Dino Boffo, Avvenire, 2 juin 2006

Il y a ceux qui aspirent à une "culture" des murs, qui repoussent volontiers ceux qui ne se laissent pas absorber par le système. Et puis ceux qui, au contraire, voudraient une culture enrichie par une multitude de contacts, et même traversée de ponts qui permettraient le dialogue entre les idéologies les plus éloignées.
La première attitude est un cauchemar, la seconde, un but, une aspiration, un rêve. Depuis hier, pour nous, c'est aussi une mission, et c'est le Pape qui nous l'a confiée lors de l'audience extraordinaire qu'il a accordée aux journalistes et aux techniciens d'Avvenire, Sat2000, InBlu, et SIR, et à leurs familles.




 
 

Extraordinaire est un adjectif banal, mais où en trouver un qui soit mieux adapté?
Même qui est totalement étranger au Palais Apostolique, ne pouvait pas ne pas être ému et stupéfait en réalisant combien était peu routinière cette rencontre.
Papa Benedetto ne semblait pas pressé. Il s'arrêtait à chaque pas pour serrer le plus de mains possibles, rencontrer les yeux, écouter les prières susurées ou à peine murmurées, et les faire siennes, les porter avec lui.
C'était déjà là une formidable leçon de communication.


Pourtant, nous expliquait-il, il vous revient de faire cela, suivre les faits, les idées, et les personnes, pour les regarder avec les yeux-mêmes du Seigneur, sans vous arrêter aux apparences. Chaque personne revêt un caractère unique. Et vous êtes tous mandatés, a-t'il précisé, pour continuer l'engagement des catholiques italiens vers l'ensemble de la nation.

Oui, car ce qu'il y a de beau dans le discours d'hier, c'est qu'il s'insère dans dans le discours plus vaste que Benoît XVI développe sur le catholicisme dans notre pays, "dont les signes de vitalité renouvelée sont visibles à tous". Pour amplifier ces signes, ils faut des communiquants capables d'un constant discernement "vers tout ce qui est vrai, noble, juste, pur, aimable, dans la culture des peuples."
Un indication qui n'est pas inédite, si l'on veut, puisqu'elle nous vient de Saint-Paul. Et pourtant, à répéter encore et toujours, parce que les murs peuvent surgir, presque seuls, en l'espace d'une mattinée, et même à l'intérieur de la communauté écclésiale.
D'où l'invite à "faire prendre conscience, par les nouvelles expériences chrétiennes, de leurs racines écclésiales", et du rôle qu'elles sont appelées à jouer dans la société et la culture italienne.
Nul n'est indépendant, nul ne peut se satisfaire du mur de "référence à soi-même" construit autour de soi. Là sont les limites d'une écclésialité infantile, et une saine communication peut faire office d'antidote valable.

Mais le murs les plus solides, les plus pénibles, sont ceux avec lesquels un certain laïcisme entend entourer l'Eglise, une sorte de cordon sanitaire, que parfois les catholiques eux-mêmes finissent par accepter, et même désirer. Et puis les murs, même s'ils sont érigés au nom de la liberté, finissent par rendre prisonniers ceux qui sont derrière. "Ne vous lassez pas -nous rappelle le Papa- de construire des ponts de compréhension et de communication entre l'expérience ecclésiale et l'opinion publique. En nous rencontrant sur ces ponts, il arrivera parfois que nous soyions en désaccord. L'important, pourtant, est que cette rencontre laisse ouvert le passage à la contagion du bien, du vrai et du beau. "Au service de l'homme"- nous rappelle Benoît XVI- "Non d'un pouvoir, ou d'un intérêt, ni même d'une idée abstraite. Mais de la personne".

Padre Santo, l'émotion et la joie d'hier resteront scellées dans notre coeur. Dans ce journal, nous sommes déjà au travail, sur le pont, si seulement nous pouvions en projeter d'autres vers ceux qui comme nous en ressentent le besoin.


 

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