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"JOSEPH, TEL QUE JE LE CONNAIS DEPUIS TOUJOURS"
 

Georg Ratzinger parle de son frère (HS L'Avvenire)
"Maintenant, les gens connaissent Joseph tel que je le connais depuis toujours..."

Article original en italien, Hors-série de L'Avvenire, pages 10 et suivantes, Gianni Santamaria.
Ma traduction:


"Servir avec humilité: un style de famille "

Visite dans la maison du frère de Benoît XVI, à Ratisbonne, où tout laisse transparaître cette caractéristique de simplicité et de bienveillance que le Pape a su communiquer avec sa personnalité même.
"Maintenant, les gens connaissent Joseph tel que je le connais depuis toujours : un homme sincère, franc, transparent. Il dit seulement ce dont il est convaincu, et va toujours à la rencontre des autres ".

La maison rose à deux étages fait l'angle et a deux séries de fenêtres aux rideaux blancs brodés.
Monsignor Georg Ratzinger, le frère du Pape, habite en plein centre historique de Ratisbonne. Depuis la ruelle, on rejoint en quelques minutes à peine le Dôme majestueux. Ce n'est pas une rue pleine de lumière et de vitrines scintillantes. Plutôt un endroit écarté. Le typique 'winkel', le coin plein de chaleur. En face, mon attention est attirée par un signe de la vie qui, non loin de là, se déploie, frénétique : des travaux de maçonnerie en cours, des échafaudages et une odeur de ciment frais.
Dans la petite cour sur laquelle s'ouvre la porte de la maison Ratzinger, il y a deux garages et un voisin y gare sa voiture. C'est le chanoine de l'église Saint-Jean voisine, et il porte un nom très répandu par ici: Josef Maier. "Etes-vous ici pour les 80 ans du Pape? Lorsqu'il a été élu il y avait une telle affluence de journalistes... C'est le plus grand des théologiens, certes. Mais croyez moi: c'est un homme très simple. Quand il était cardinal, une fois, je l'ai raccompagné en voiture à Munich. Nous avons parlé des choses concrètes de la vie. Je lui ai raconté la mienne ici à Ratisbonne, et lui, la sienne, à Rome ", dit-il tout en cherchant derrière le siège le petit drapeau du Vatican conçu pour être fixé aux vitres des voitures pendant la visite de Benoît XVI en Bavière, en septembre dernier.

Lorsqu'enfin la lourde porte de bois de l'habitation s'ouvre, don Georg a en main une grosse loupe d'agrandissement, dont il se sert pour suppléer à sa vue défaillante. Nous lui rendons visite un vendredi, à 15 heures : le jour et l'heure où Madame Margarete Richardi, amie de famille de trente ans, vient le voir, et lui lit la correspondance. Habituellement , ce sont les garçons du Choeur de Ratisbonne, les célèbres Domspatzen, que don Georg a longtemps dirigés, qui viennent l'aider. "En ce moment, la plupart sont en congé. Dimanche on ne pourra pas les entendre", prévient-il. Tous ici l'appellent encore Domkapellmeister. Mais il ne joue presque plus du piano. "Le clavier n'est pas un problème. Ce qui l'est, c'est la lecture des partitions. Je ne connais pas tellement de morceaux par coeur... ".

Il parle comme s'il était plongé dans ses pensées; dans la pièce où il se tient, il y a, peintes sur une porte, les armoiries archiépiscopales de son frère, à Munich.
Don Georg explique le secret de la personnalité de Joseph, les traits de son caractère qui contribuent à le faire connaître et aimer : "Sa manière de se comporter devant l'opinion publique et d'accomplir sa mission - explique-t'il - ont permis aux gens de prendre conscience de sa personnalité. Ils l'ont entendu prêcher, ont fait connaissance avec son style et sa manière de parler ". De son nouveau rôle et de ses mots prononcés vers le monde depuis le balcon de la Basilique vaticane, ont émergé "sa sincérité, son absolue franchise. Le fait que ce n'est pas un calculateur. Il dit seulement ce dont il est lui-même convaincu. En outre, c'est quelqu'un qui va à la rencontre des autres, se préoccupant du bien de chacun, toujours prêt à venir en aide ".
Un style qui a prise jusque sur les nouvelles générations : "Il ne fait pas son âge. Et ainsi, il n'a même pas le moindre problème avec les jeunes. Il les écoute, les comprend, sait leur communiquer avec facilité ses convictions et ses conseils ", souligne don Georg, avec une affection évidente.
Un style mûri au long de toute une vie. En 80 ans. Dont dix passés dans cette ville. Dans la maison de Pentling, à côté du cimetière où reposent leurs parents, et leur soeur Marie.
"Quand même, il vieillit, tout comme nous", dit-il avec un sourire, élargissant les bras vers les l'assistance. Un chiffre rond que le Pape, assure son frère et confrère dans le sacerdoce( ils ont été ordonnés ensemble dans le dôme de Freising le 29 juin 1951), vit certainement avec sa manière habituelle, simple et mesurée. "En réalité - explique don Georg - nous avons toujours fêté les fêtes plutôt que les anniversaires. Certes, ceux-ci aussi sont rappelés et nous échangeons des souhaits. Mais ce sont des jours comme les autres ".
Le frère du Pape se souvient que Joseph avait plusieurs fois rappelé que Jean-Paul II ne voulait pas fêter solennellement son quatre-vingtième anniversaire : un exemple auquel lui-même, assure Georg, voulait se conformer.

Il a trois ans de plus que son frère le Pape, et aussi quelques ennuis de santé en plus. Mais il a développé sa propre philosophie pour vieillir. Très pragmatique. Ce qui revient à dire très bavaroise. Très "ratzingerienne" : "Vivre chaque jour avec ses devoirs, ses joies, ses difficultés. Essayer d'affronter chaque journée du mieux que l'on peut. Et au fur et à mesure que le temps passe, on se rend compte de choses auxquelles on ne prêtait pas attention avant. Il y a davantage de fatigue, les forces se réduisent. Mais il y a aussi l'avantage d'accumuler l'expérience. On sait ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Ceci vaut à Ratisbonne, à Freising, à Rome, partout ".
Il est temps de partir, don Georg se fatigue. À la porte, apparaît Madame Agnès, la gouvernante, soeur de Hubert Schôner, grand ami du Pape et doyen de la Alte Kapelle, non loin d'ici, là où Benoîtt XVI a bénit un orgue lors de sa visite en septembre dernier . "Elle est l'âme de la maison", l'honore frau Richardi. Elle s'esquive, et se retire furtivement à l'étage au-dessus. Il semble que tel soit le style de la maison Ratzinger: ne jamais se donner d'importance, servir les autres, presque sans s'occuper du temps qui passe.


Pour mémoire...

Ce site contient de nombreux témoignages émouvants sur le lien fraternel très fort qui unit Georg et Joseph Ratzinger.
Parmi eux, le plus beau est l'interview de Georg retransmise sur la chaïne KTO, et dont j'ai fait une petite video.
A revoir, donc: Georg Ratzinger parle de son frère

Il y a aussi des articles éparplillés dans les différentes parties du site, celle-ci, mais aussi les archives 2006 (notamment le voyage apostolique en Bavière), le site principal, et celui consacré à mon voyage en Bavière (utiliser le moteur de recherche interne pour chaque partie)



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