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DIALOGUE INTER-RELIGIEUX
 
Jeudi 1er février 



Dépêche d'agence (20 minutes)

Le pape appelle juifs, chrétiens et musulmans au dialogue

Le pape Benoît XVI a appelé juifs, chrétiens et musulmans à approfondir leur dialogue «dans le respect de leurs différences» pour donner au monde «un message de concorde et de sérénité».
Il a reçu jeudi au Vatican une délégation interreligieuse internationale.

«Nous sommes appelés, juifs, chrétiens et musulmans, à reconnaître et développer les liens qui nous unissent», a déclaré le souverain pontife. «Les hommes d'aujourd'hui attendent de nous un message de concorde et de sérénité, et la manifestation concrète de notre volonté de les aider à réaliser leur aspiration à vivre dans le justice et la paix», a-t-il ajouté.

Une dizaine de dignitaires religieux, membres de la Fondation pour la recherche et le dialogue interreligieux et interculturels, étaient venus remettre à Benoît XVI une édition rassemblant les trois livres sacrés (Torah, Bible et Coran) des trois religions monothéistes.

Le pape a rappelé que lorsqu'il était encore le cardinal Joseph Ratzinger, il avait participé à la création de la Fondation avec le prince Hassan Bin Talal de Jordanie et l'ancien grand rabbin de France René-Samuel Sirat, qui faisaient partie de la délégation de jeudi.

Benoît XVI a salué cette édition conjointe des livres saints, «un instrument de référence aidant à surmonter les malentendus et les préjugés». Cette rencontre, un nouveau geste d'ouverture du pape en direction des religions non chrétiennes, intervient près de cinq mois après l'énorme émotion provoquée dans le monde musulman par un discours de Benoît XVI sur les rapports entre foi et raison.


Une priorité

Le dialogue entre les religions est vraiment une priorité pour le Saint-Père, qui voit certainement sur ce point beaucoup plus clair et plus loin que nous. Aucun de ses actes, aucune de ses déclarations sur ne sujet ne relèvent de l'improvisation, encore moins de la "gaffe"! Il s'agit d'un dialogue basé sur le courage d'affronter la vérité, et la fermeté (le Saint-Père ne perd pas une occasion de rappeler aux musulmans la nécessité de la réciprocité et du rejet de toute forme de violence), et nullement d'une concession au syncrétisme, bête noire des intégristes catholiques, qui avaient crié au blasphème après la visite à la mosquée d'Istanbul, et qui sont tout prêts à recommencer à propos de l'édition des trois livres sacrés offerte hier au Pape.

A ce propos, le Père Lelong, un prêtre, qui fut dans les années 90 co-fondateur du groupe d'amitiés islamo chrétien, qui anime actuellement le Groupe de Réflexion entre Catholiques (GREC). et qui est sur le point de publier un livre intitulé Prêtre de Jésus-Christ parmi les musulmans, a répondu aux questions des lecteurs du Forum catholique à l'occasion d'une de leur "rencontres" (voir ici).
A quelqu'un qui lui demandait ce qu'il pensait du discours de Ratisbonne, voici ce qu'il a dit:


 

Je réponds très volontiers à votre question, d'autant plus que les médias ont présenté et commenté ce discours de façon aussi fantaisiste que regrettable.
En réalité, le Saint Père a fait à Ratisbonne une conférence sur le thème des relations entre la Foi et la Raison.
Il a dénoncé le risque de se contenter de la raison en rejetant la Foi en Dieu et le risque d'une foi religieuse qui ne soit pas vécu avec l'apport de la raison humaine, cette raison étant donnée elle-même par Dieu.
Benoit XVI, à ce sujet, a insisté sur le péril qui menace actuellement l'Occident quand il refuse la dimension religieuse de l'existence.
Il a également parlé de l'Islam et ses propos ont laissé entendre que contrairement à l'Eglise catholique, l'Islam et d'ailleurs aussi le Protestantisme, ne sont pas parvenus à établir une complémentarité entre Foi et Raison.
Ses propos ont suscité des réactions condamnables et même sectaires de la part de quelques groupes extrémistes très minoritaires dans le monde musulman. Mais ils ont eu l'avantage de susciter aussi une longue et très intéressante réponse d'une trentaine de personnalités musulmanes particulièrement représentatives et appartenant à un grand nombre de pays d'Orient et d'Occident.
Dans cette réponse, ces personnalités musulmanes disaient leur estime et leur confiance envers le pape, ainsi que leur soutien à son action pour la sauvegarde des valeurs spirituelles et pour la paix dans le monde
. Ils exprimaient aussi leur désaccord avec la façon dont le pape avait abordé le problème Foi et Raison dans l'Islam et ils proposaient à Benoit XVI de poursuivre le dialogue avec lui.
Le Saint Père a répondu très favorablement à cet appel, d'abord dans un important discours à Rome le 25 septembre 2006, discours dans lequel il déclare : "Nos contemporains attendent de nous, chrétiens et musulmans, un témoignage éloquent pour montrer à tous la valeur religieuse de l'existence."
Enfin, lors de son voyage en Turquie, comme on le sait, le pape a renouvelé sa volonté d'établir des relations sereines avec les musulmans.
Je me permettrais de vous donner ici mon point de vue, tout en sachant que plusieurs de mes amis du GREC voient les choses autrement. En ce qui me concerne, j'ai trouvé normal que Benoit XVI se recueille à la Grande Mosquée : contrairement à ce que certains commentateurs ont prétendu, il n'a pas cédé à un quelconque syncrétisme, mais comme il l'a expliqué lui-même, il a tenu à se recueillir en silence devant Dieu, à côté des croyants musulmans qui l'accueillaient.
J'ai lu, à ce propos, les commentaires du Chardonnet et j'ai regretté leurs tons polémiques contre Benoit XVI, que les catholiques attachés à la Tradition devraient, me semble t-il, soutenir au lieu de le critiquer. J'ai aussi entendu, sur le même sujet, au cours de notre dernière réunion du GREC, le point de vue de l'abbé Lorans et j'ai été très heureux de constater que tout en émettant d'importantes réserves, il a parlé du Saint Père avec beaucoup de respect et de confiance. Cela montre bien qu'au sein de l'Eglise, on peut parfaitement ne pas être pleinement d'accord tout en sachant s'écouter et se respecter.


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