J'ai déjà souligné dans ces pages ( ici ) que le Saint-Père est très proche des gens, de leurs préoccupations quotidiennes. Il n'est pas du tout enfermé dans une "bulle" intellectuelle, il est au contraire très présent à nos côtés.
Témoin, encore, cette déclaration de lui, reproduite aujourd'hui sur l'Agence italienne ANSA , extraite du message qu'il a adressé au Forum sur les Jeunes et le travail, promu par le Conseil Pontifical pour les laïcs.(traduction)

(ANSA) - CITTA' DEL VATICANO, 30 APR -
Papa Ratzinger a dénoncé les "formes inquiétantes d'exclusion et d'exploitation" des jeunes sur la marché du travail. Ce qui - a-t'il dit - engendre un "inquiétant sentiment d'insécurité, avec d'indubitables répercussions sur la capacité non seulement d'imaginer et de mettre en oeuvre un projet pour le futur, mais même de s'engager dans le mariage et dans la formation d'une famille".
Le Pape a aussi réclamé "avec force" , dans le monde d'aujourd'hui "toujours davantage caractérisé par le libéralisme et la pression du marché", la nécessité de "valoriser la dimension humaine du travail".

Il est de bon ton dans un certain milieu dit "de droite" (car chez nous, chacun sait que la notion de "droite" relève uniquement de considérations économiques!) de considérer la flexibilité de l'emploi comme le remède à tous nos maux, notamment le "fléau" du chômage. Les plus ardents zélateurs de ce modèle sont évidemment ceux qui ne sont concernés ni par le chômage, ni par son remède-miracle!
Mais imagine-t'on un seul instant les conséquences tout aussi dramatiques pour la société de cet autre fléau, qui est l'instabilité, l'insécurité, l'incertitude (c'est le côté réaliste, donc sombre de la flexibilité, si on abandonne la novlangue du politiquement correct) , dès lors qu'il est imposé comme un système? Les familles éclatées, "la" Famille détruite, en tant qu'institution, et « facteur d’équilibre social et de développement économique » ( Zenit ), des générations de déclassés et d'aigris -on sait que ce sont les aigris qui font les révolutions, voir la France de 1789 (et ses "lumignons") et la Russie de 1917. Que peut-on vouloir construire, si l'on n'est sûr de rien pour demain? Par un effet boomerang, cela pourrait même avoir un impact économique direct, avec les réactions en chaîne que l'on peut imaginer.
Une fois encore, la voix de l'Eglise s'élève avec sagesse, elle propose le chemin d'un avenir responsable, elle n'est instrumentalisée par aucun parti, et Benoît XVI apparaît comme un homme vraiment libre. Ce qu'il veut, et toute sa pensée sur ce point s'organise harmonieusement comme les pièces d'un vaste puzzle, c'est une véritable "écologie humaine"