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JEUDI SAINT
 

Lors de l'audience générale de ce mercredi, le Pape a parlé du Triduum Pascal qui débute ce Jeudi-Saint. Il explique lui-même le sens des deux messes. (VIS)
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Le Jeudi Saint pendant la Messe Chrismale, a rappelé le Pape, le pasteur diocésain et les prêtres "renouvellent leurs promesses faites le jour de l'Ordination sacerdotale" et " les huiles des catéchumènes, des malades et le Saint Chrême sont bénis ".
Pendant la Messe In Cena Domini, "la communauté chrétienne revit la Dernière Cène. Au Cénacle, le Rédempteur veut anticiper dans le sacrement du pain et du vin transformés en corps et en sang, le sacrifice de sa vie, le don définitif de sa personne à l'humanité".

Après la messe, les fidèles sont invités à "rester en adoration devant le Saint Sacrement, revivant l'agonie de Jésus à Gethsémani. Ils peuvent ainsi mieux comprendre le mystère du Jeudi Saint qui comprend le triple don suprême du sacerdoce ministériel, de l'Eucharistie et du commandement nouveau de l'amour".


Messe Chrismale

Messe Chrismale, à la Basilique Saint-Pierre  Papacy and the Vatican on Yahoo  



Homélie du Saint-Père

Le texte intégral figure ici (Zenit).
Plutôt que de le reproduire en entier, ou d'en faire un commentaire hasardeux, je préfère, puisqu'elle s'adressait aux prêtre et aux religieux, citer l'extrait qu'en donne le site Evangile de la vie, et son bref mais beau commentaire.


 



Messe de la Cène

Metz de la Cène et rite du lavement des pieds, Saint-Jean de Latran  Homélie ici (Zenit) 
Papacy and the Vatican on Yahoo   



 

A propos de la messe In Cena Domini, ce commentaire lu sur Zenit, qui illustre bien le charisme personnel du Pape, dont la seule attitude parvient à ramener au silence et à la concentration les foules impressionnantes et pas toujours disciplinées qui le suivent:
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... à l’issue de l’Eucharistie, le pape a porté le Saint-Sacrement au reposoire installé dans une chapelle latérale. Il s’y est recueilli en adoration pendant de longues minutes, le temps du chant du « Tantum ergo » et ensuite en silence, un silence contagieux.
Car, dans l’assemblée, la cohue qui avait traduit visiblement pendant près de deux heures, toute la difficulté de mettre en pratique l’invitation de l’Evangile du jour – « Aimez-vous les uns les autres » -, la lutte pour les centimètres d’espace vital ou pour gagner du terrain vers les positions stratégiques où l’on « verrait le pape » (en l’absence d’écrans géants comme à Saint-Pierre), sous le regard d’un service d’ordre admirable de patience,
faisait finalement place au recueillement.
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Messe 'in Cena Domini' (photos)


 

Le Pape et le savant

Extrait de l'homélie:
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C'est cette cène aux multiples significations que Jésus célébra avec les siens le soir avant sa Passion. Sur la base de ce contexte nous devons comprendre la nouvelle Pâque, qu'Il nous a donnée dans la Sainte Eucharistie. Dans les récits des évangélistes il existe une contradiction apparente entre l'Evangile de Jean, d'une part, et ce que, de l'autre, nous communiquent Matthieu, Marc et Luc.
Selon Jean, Jésus mourut sur la croix précisément au moment où, dans le temple, étaient immolés les agneaux pascals. Sa mort et le sacrifice des agneaux coïncidèrent. Cela signifie cependant qu'Il mourut la veille de Pâques et qu'il ne put donc pas célébrer personnellement la cène pascale — c'est tout au moins ce qu'il semble. En revanche, selon les trois Evangiles synoptiques, la Dernière Cène de Jésus fut une cène pascale. Dans la forme traditionnelle de cette cène il a inséré la nouveauté du don de son corps et de son sang. Cette contradiction semblait insoluble jusqu'il y a quelques années encore. La plupart des exégètes était de l'avis que Jean n'avait pas voulu nous communiquer la véritable date historique de la mort de Jésus, mais avait choisi une date symbolique pour rendre ainsi évidente la vérité la plus profonde: Jésus était le nouvel et véritable agneau qui a répandu son sang pour nous tous.

La découverte des écrits de Qumran nous a entre-temps conduits à une possible solution convaincante qui, bien que n'ayant pas encore été acceptée par tous, est hautement probable. Nous sommes à présent en mesure de dire que ce que Jean a rapporté est historiquement précis. Jésus a réellement versé son sang la veille de la Pâque, à l'heure de l'immolation des agneaux. Il a cependant célébré la Pâque avec ses disciples probablement selon le calendrier de Qumran, donc au moins un jour avant — il l'a célébrée sans agneau, comme la communauté de Qumran, qui ne reconnaissait pas le temple d'Hérode et qui était en attente du nouveau temple. Jésus a donc célébré la Pâque sans agneau - non, pas sans agneau : au lieu de l'agneau il s'est donné lui-même, son corps et son sang. Il a ainsi anticipé sa mort de manière cohérente avec sa parole : « Personne n'a pu me l'enlever [ma vie] : je la donne de moi-même » (Jn 10, 18). Au moment où il présentait à ses disciples son corps et son sang, Il accomplissait réellement cette affirmation. Il a offert lui-même sa vie. Ce n'est qu'ainsi que l'antique Pâque atteignait son véritable sens.
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Le blog du Salon Beige, citant cette mise au point historique de Benoît XVI, note qu'il est "inhabituel pour un pape de soulever un point d'histoire biblique controversé dans le cadre de son ministère pastoral".
Sans doute. Cela me paraît surtout prouver que le Saint-Père ne redoute nullement de se mesurer aux "vérités" de la recherche historique, mais au contraire accepte une lecture toujours vivante des Textes Sacrés, ainsi qu'il nous l'a dit lui-même dans la préface de son livre à paraïtre sur Jésus:
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... si [..] à partir de cette conviction de foi, on lit tous les textes en se servant de la méthode historique..., alors ces textes "s'ouvrent", pour nous montrer un chemin et une figure qui sont dignes de notre foi
[..]
J'espère que le lecteur comprendra que
ce livre n'a pas été écrit contre l'exégèse moderne, mais avec une grande reconnaissance pour tout ce qu'elle nous a donné et qu'elle continue à nous apporter. Elle nous a fait connaître une grande quantité de sources, et de concepts à travers lesquels la figure de Jésus peut nous devenir plus présente, avec une vie et une profondeur que nous ne pouvions même pas imaginer il y a quelques décennies. J'ai seulement cherché à aller au-delà de la simple interprétation historico-critique, en appliquant les critères méthodologiques actuels, qui nous permettent une interprétation vraiment théologique de la Bible, et qui naturellement requièrent la foi, sans pour autant vouloir ou pouvoir renoncer au sérieux historique.


Une médiation de Benoît XVI | Le livre sur Jésus