Dès ce dimanche, place Saint Pierre de Rome, le pape a célébré avec un jour d'avance son anniversaire. Et cette semaine sera marquée par son premier livre en tant que souverain pontife et ses deux ans d’un pontificat plus dogmatique et moins médiatique.

Une popularité chez les fidèles qui faiblit
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"La clarté du témoignage chrétien est au centre de votre vie". Ces mots sont signés de la chancelière allemande, protestante pratiquante, qui dans son message de félicitations a également loué la "force de rayonnement théologique" et la "conviction personnelle" de Benoît XVI. Et d’assurer à propos du souverain pontife né en Bavière la "force profonde de (sa) foi". "Vous façonnez depuis des décennies l'Eglise catholique et la société. Cela vous vaut une grande reconnaissance et un grand respect". Ce dimanche, celui qui est né à Marktl Am Inn le 16 avril 1927 a bénéficié d’une messe célébrée en son honneur, sur les marches de la basilique Saint-Pierre décorées de fleurs jaunes et blanches. Face à plusieurs dizaines de milliers de fidèles, Benoît XVI a exprimé ses remerciements à ceux qui étaient venus et du "fond du coeur, à l'Eglise entière, qui, comme une vraie famille, particulièrement en ces jours, (l)'entoure de son affection". Il est apparu réjoui par l'enthousiasme de la foule et a applaudi alors qu'il traversait la place en voiture. Pendant ce temps, à Berlin, une messe a également été célébrée en la cathédrale Sainte Hedwige en présence de la chancelière allemande Angela Merkel et de l'archevêque de Cologne Joachim Meisner qui a rendu hommage au "Mozart des théologiens". La messe Missa Solemnis "Tu es Petrus", composée expressément par l'organiste allemand Wolfgang Seifen pour les 80 ans du pape, a été jouée pour la première fois*. Alors que la maison natale de Benoît XVI était ouverte au public.

Le livre sur Jésus d’un homme de dogme. Ce lundi, jour de son anniversaire, est aussi celui de la sortie en librairie du premier livre de Benoît XVI en tant que pape : "Jésus de Nazareth". Cet ouvrage de 448 pages sera disponible en allemand, italien, et polonais, avant une édition anglaise à paraître le 15 mai et des traductions prévues dans 16 autres langues.
Celui qui s’était notamment distingué à la tête de la puissante congrégation de la doctrine de la foi présente ses réflexions personnelles sur les enseignements de Jésus et critique la "cruauté" du capitalisme et du colonialisme ainsi que le pouvoir des riches sur les pauvres. Et en ouverture, le pape précise qu'il a commencé à écrire en 2003 quand il était encore le cardinal Joseph Ratzinger, ce livre n'étant donc en aucun cas une partie intégrante de la doctrine officielle de l'Eglise.
Toujours ce lundi, en cadeau au pape bavarois, une station de radio allemande diffusera une heure en latin. Pour démontrer à tous qu'il ne s'agit pas "d'une langue morte". Une initiative symbolique offerte à celui qui pourrait remettre à l’ordre du jour dans les prochaines semaines la messe en latin. Au bénéfice des intégristes adeptes de l'évêque français décédé Mgr Marcel Lefebvre et au grand dam des défenseurs du concile Vatican II sur l'ouverture de l'Eglise au monde contemporain. Après les 26 ans de règne de Jean Paul II, son successeur et ancienne éminence grise a déçu ceux qui, malgré sa réputation de gardien du dogme, espéraient des réformes dans l'Eglise. Et dans sa première "exhortation apostolique" publiée en mars dernier, Benoît XVI a figé pour longtemps toute évolution sur le célibat des prêtres et la morale individuelle des catholiques (mariage, divorce, avortement).
Plus généralement, "il développe une vision pessimiste du monde", a confié à l’AFP un diplomate en poste au Vatican. "Son récent discours sur l'Europe, accusée +d'apostasie+ a choqué", ajoute-t-il. Le pape a salué le 24 mars les 50 ans du traité de Rome par des mots d'une rare sévérité, accusant l'Europe d'oublier son héritage chrétien et de "privilégier systématiquement le compromis" sur la défense "des valeurs humaines essentielles".

Conséquence de ce conservatisme affirmé, les célébrations liturgiques et les audiences de Benoît XVI au Vatican ont attiré moins de monde lors de la deuxième année de son pontificat, a révélé samedi la Préfecture de la maison pontificale. 3.368.220 personnes ont assisté aux audiences générales ou particulières, aux célébrations liturgiques ou aux Angélus dominicaux sur la Place Saint-Pierre entre avril 2006 et avril 2007, contre 4.078.600 personnes pour les douze mois précédents, selon ces statistiques officielles.

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