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HOMÉLIE À PAVIE
 

J'ai regardé ce matin, sur la RAI, le reportage sur le voyage apostolique du Saint-Père en Lombardie, avec la messe à Pavie; et j'ai écouté son extraordinaire homélie dressant le portrait de Saint-Augustin, son ami, son frère jumeau, son double spirituel. C'est un véritable auto-portrait, mais tout en retrait, comme on peut l'attendre de sa modestie.
Il se livre vraiment, pour qui se donne la peine de l'écouter. Augustin, c'est lui. D'une certaine façon, il y a quelque chose d'assez déchirant dans cette nouvelle "confession". Car on mesure tout ce à quoi Joseph-Augustin a renoncé, pour devenir ce qu'il est: la 'bête de somme' du Seigneur.
En attendant que le Vatican mette en ligne la totalité de l'homélie, voici quelques extraits, reproduits par l'agence ASCA, et que j'essaie de traduire, non pour faire un scoop, mais pour le plaisir absolu de comprendre ses mots; rien, cependant, ne peut remplacer le timbre passionné de sa voix, tandis qu'il évoque pour nous son grand ami .




 
 

Saint-Augustin reste un modèle de conversion à Dieu et à la vérité, et, plus particulièrement, un homme de misércorde et d'humilité.

C'est ainsi que Benoit XVI a présenté le Saint évêque d'Hippone, un des plus grands Pères de l'Eglise, dont les restes sont conservés à Pavie, lors d'une visite pastorale d'une grande élévation spirituelle.
La messe, célébrée ce matin dans les jardins Saint Charles Borromée, en présence des évêques de Lombardie, des prêtres et religieux agostiniens, a été présentée par le Saint-Père comme le point culminant de la visite pastorale commencée hier à Vigegano, et qui se conclura cet après-midi par une nouvelle homélie dans la Basilique Saint-Pierre-au-Ciel-d'or, où est conservée la dépouille mortelle de Saint-Augustin.


 
 

Papa Benedetto a présenté Saint-Augustin comme un des plus grands convertis de l'histoire du Christianisme, avec les apôtres Pierre et Paul. Le saint a connu non tant une conversion immédiate qu'un chemin de conversion, caractérisé par trois étapes de sa vie:

- la première à la recherche de la vérité. A peine baptisé, Augustin "voulait trouver la vérité". Ce n'est pas un hasard si "la passion de la vérité est la passion-clé de sa vie", mais cette recherche de la vérité avait un objectif "comprendre mieux, et en profondeur, Jésus".
"Il avait toujours cru- par moments, vaguement, par moments, plus clairement, que Dieu Existe, et qu'Il prend soin de nous. Mais connaître vraiment ce Dieu, se familiariser vraiment avec ce Jésus, et parvenir à lui dire 'oui', avec toutes ses conséquences - tel était le combat intérieur de ses jeunes années.
Il nous raconte comment, à travers la philosophie platonicienne, il avait appris et reconnu qu'"au commencement était le Verbe", le Logos, la raison créatrice. Mais la philosophie ne lui indiquait aucun chemin pour atteindre ce but. Ce Logos demeurait lointain et intangible.
Ce n'est que dans la foi de l'Eglise qu'il trouva plus tard la seconde vérité essentielle: le Verbe s'est fait chair. Et ainsi, il nous touche, nous le touchons. A l'humilité de l'incarnation de Dieu, doit correspondre l'humilité de notre foi, qui abandonne la vanité et s'incline pour entrer dans la communauté du Corps du Christ; qui vit avec l'Eglise, et ainsi entre dans une communion concrète, voire charnelle, avec le Dieu vivant.
Je n'ai pas besoin de dire à quel point tout cela nous concerne tous: rester des personnes qui cherchent, ne pas ce contenter de ce que tous disent, et font. Ne pas détourner le regard du Dieu éternel, et de Jésus-Christ. Apprendre toujours de nouveau l'humilité de la foi dans l'Eglise, corps de Jésus-Christ.

- La seconde conversion est celle qui le conduisit à choisir d'abord la vie monastique, et puis à accepter de devenir prêtre, puis évêque d'Ippone, car les gens le réclamaient à grands cris pour remplir cette fonction.
Le beau rêve de la vie contemplative s'était évanoui, la vie d'Augustin s'en est trouvée fondamentalement changée. A présent, il devait vivre avec le Christ, pour tous. Il devait traduire ses connaissances, et ses pensées sublimes, dans la pensée et le langage des gens simples de sa ville.
La grande oeuvre philosophique de toute une vie, dont il avait rêvé, resta non écrite. A sa place, il nous donna quelque chose de plus précieux: l'Evangile traduit dans le langage de la vie quotidienne. Et ce fut la seconde conversion: 'ce que cet homme, souffrant et luttant, dut continuellement réaliser: toujours, à nouveau, être là pour tous; toujours, et de nouveau, avec le Christ, donner sa propre vie, afin que les autres puissent LE trouver, la vraie Vie.

- Mais c'est la troisième conversion d'Augustin qui apparaît la plus singulière dans la réflexion de Benoît XVI. Celle qui a mûri dans les "Rétractations", un livre écrit 20 ans après être devenu évêque, quand il n'était plus jeune, où il dresse le bilan de sa vie et de ses oeuvres. Dans ce livre "il passe en revue de façon critique les oeuvres écrites jusque là, apportant des corrections là où, entre temps, il avait appris des choses nouvelles.
Concernant l'idéal de la perfection, dans son homélie ayant pour thème le sermon sur la montagne, il remarque: "Durant ce temps, j'ai compris qu'Un seul est vraiment parfait, et que les paroles du sermon sur la montagne sont seulement raliséses en Un seul, en Jésus-christ lui-même. Toute l'Eglise, au contraire -nous tous, y compris les apôtres- nous devons prier chaque jour: 'pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés'. "
Augustin avait appris le dernier degré de l'humilité - pas seulement l'humilité d'insérer sa grande pensée dans la foi de l'Eglise, pas seulement l'humilité de traduire ses grandes connaissances dans la simplicité de l'Annonce, mais aussi l'humilité de reconnaître qu'à lui en particulier, et à l'Eglise toute entière, la bonté miséricordieuse d'un Dieu qui pardonne demeurait nécessaire; et nous, nous nous rendons le plus possible semblable au Christ, le Parfait, quand nous devenons, comme lui, des personnes miséricordieuses. "
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L'article se conclut ainsi:
Cette homélie sur Augustin rend actuel non seulement le grand Père de l'Eglise, mais donne aussi le fil conducteur du magistère du Pape Benoît. Lui aussi évêque prédicateur de la parole de Dieu, chercheur de la Vérité, en dialogue avec la cultrure contemeporaine.




Pour mémoire: devant les séminaristes de Rome




 

Rencontre avec les séminaristes - février 2007


Les "unes" festives de l'Osservatore Romano | Commentaire sur l'homélie de Pavie