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MOTU PROPRIO: "PRÉSENT"
 



 

Il me plaît de reproduire ici les articles lus dans "Présent" du 10 juillet 2007 (que j'ai acheté spécialement pour l'occasaion).
Il ne s'agit pas d'un chant de victoire, mais d'un cri de joie.
Quoiqu'on pense par ailleurs, ce sont eux qui sont en priorité concernés par ce texte, et ils ont su le recevoir comme ils le devaient.
Nous dirons donc, au moins, qu'ils ne sont pas ingrats. Et leur "merci, très Saint-Père" me fait chaud au coeur.


L'édito de Jeanne Smits

ENFIN LE MOTU PROPRIO SUMMORUM PONTIFICUM!
Au-delà de notre espérance
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Que n'a-t-on dit sur le Motu Proprio, que de conjectures ont précédé sa publication
...
Et puis le voici. Summorum Pontificum ne contient aucune des restrictions qu'une certaine presse, et même des évêques agacés, avaient annoncées. Dès le 14 septembre, « fête de la Croix Glorieuse », rappellera le cardinal Ricard lors de sa conférence de presse du samedi matin, Benoît XVI ordonne que les choses se passent ainsi: tout curé pourra répondre aux demandes des fidèles attachés aux livres liturgiques de 1962 ; chaque prêtre pourra célébrer selon le rite dit de saint Pie V ; des paroisses personnelles pourront être érigées.
Et si les curés ne veulent pas ? Aux évêques de voir comment satisfaire à la demande. Et si l'évêque n'y parvient pas (le texte ne semble pas même vouloir envisager qu'il refuse tout à trac) ? Eh bien, Rome prendra le relais : le fidèle disposera d'une véritable possibilité de recours.
La « clef de lecture » du Motu Proprio, expliquait le cardinal Ricard, il faut la chercher dans le « très important » discours du Pape à la Curie romaine du 22 décembre 2005, celui où il affirme la nécessité d'interpréter le Concile selon une « herméneutique » de la continuité et non de la rupture. De la part du président de la Conférence des évêques, c'est encore un cadeau aux prêtres et aux fidèles attachés à la tradition.

Oserai-je saluer une gentille ironie, un tour malicieux dans les paroles de Benoît XVI ? Car les cadeaux ne s'arrêtent pas là. Le Saint-Père appelle certes les « traditionnels » à reconnaître la « valeur » et la « sainteté » d'une liturgie qu'après tout il célèbre lui-même ; mais dans un même mouvement il dénonce l'esprit de « créativité » qui a « souvent » porté les « déformations » des célébrations selon les livres de Paul VI « à la limite du supportable ». C'est pourquoi même la célébration de la nouvelle forme du rite se trouve affectée par ce Motu Proprio : il s'agit d'en assurer la dignité et le caractère sacré.
Ces appréciations ne règlent pas le tout de la question, notamment pour la Fraternité Saint-Pie X. La crise de l'Eglise ne se résoudra pas en un jour ; et nous savons déjà que l'application pratique du Motu Proprio ne sera pas un chemin de roses. Mais comment ne pas sourire, lorsque le Pape souligne que les pays où l'on a trouvé d'emblée le plus de personnes attachées à l'ancienne forme du rite romain étaient ceux « où le mouvement liturgique avait donné à de nombreuses personnes une remarquable formation liturgique, ainsi qu'une familiarité profonde et intime avec la Forme antérieure de la Célébration liturgique ».
Devrait-on parler dès lors d'une liturgie de « connaisseurs » (et même de jeunes « connaisseurs », puisque Benoît XVI prend soin de souligner que c'est à cause de ces "personnes jeunes" qu'il faut un "règlement juridique plus clair" ?
Benoît XVI ne prévoit pas une ruée vers le missel de saint Pie V: "L'usage de l'ancien Missel présuppose un minimum déformation liturgique et un accès à la langue latine ; ni l'un ni l'autre ne sont tellement fréquents. De ces éléments préalables concrets découle clairement le fait que le nouveau Missel restera certainement la Forme ordinaire du Rite Romain, non seulement en raison des normes juridiques, mais aussi à cause de la situation réelle dans laquelle se trouvent les communautés de fidèles. "
Est-ce donc un bien que le gros des fidèles ne possède pas le « minimum de formation liturgique » qui lui permette de goûter un rite ancien ? Quoi qu'il en soit, ce qui apparaît ici, c'est bien le souci pastoral, pour les uns comme pour les autres.
Mais n'est-ce pas un baume pour nos coeurs d'entendre clairement exprimée cette vérité ? « Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l'improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de
l'Eglise, et de leur donner leur juste place. »
C'est pourquoi nous débordons de reconnaissance, non seulement envers ce Pape qui, bravant les loups, a posé un de ces actes d'autorité essentiels au voyage de la Barque de Pierre, mais envers toutes ces hautes figures qui, par « amour » et « passion » pour les anciens livres liturgiques, ont contribué à préserver ce trésor de l'Eglise : Madiran et Salleron, l'abbé Berto et Mgr Lefevre, Dom Gérard et tant d'autres...
Nous débordons de reconnaissance, encore, parce que l'ancien rite est de nouveau considéré comme vivant. De nouveaux saints pourront être honorés selon la liturgie qui les a sanctifiés. Nous brûlons de fêter saint Maximilien Kolbe, saint Padre Pio, sainte Jeanne Beretta-Molla... Et le Dimanche de la Miséricorde. Ce sont les nouveaux cadeaux que nous attendons désormais de notre Sainte Mère l'Eglise.
Car elle n'en finit jamais de déverser la Grâce.


"Tribune" de Présent

A travers la caricature médiatique
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Ils ont osé, tous ! Samedi 7 juillet 2007, en annonçant au journal télévisé de France 2 de 13 h la promulgation par le pape Benoît XVI du Motu Prorio sur l'autorisation de dire librement la messe tridentine sans agrément préalable de l'évêque du lieu, nous avons eu droit au déversement des habituelles caricatures sur « la messe en latin », « les catholiques traditionalistes » ou « intégristes »,« un droit accordé à une minorité », la plus assassine étant celle qui clôtura la diatribe contre la tradition, qualifiant « ces catholiques si attardés », « catholiques d'extrême droite »...
Si je dis que tous ont osé, c'est que dans ce déferlement de mépris et de haine à peine feutrée, nous avons eu droit, selon le scénario type des montages contre -informatifs diffusés de façon courante par les médias, aux paroles de commentateurs, sorties du moule idéologique régnant, alternées avec celles d'un « théologien de JeanPaul II », d'un révérend père français, et du représentant de FR 2 à Rome.
Il y eut l'image du décret pontifical défilant à l'écran, sur commentaire annonçant sa sortie, mais parlant bien sûr de « la messe en latin », élément de brouillage des cartes utilisé par l'intox officielle pour détourner l'attention de la réalité qui est la défense de la liturgie catholique authentque, parrapport à la « nouvelle messe ». Le fin du fin fut de montrer un prêtre disant la messe en latin en collant le commentaire volontairement dévalorisant disant que le Pape « rétablit une liturgie du XVIe siècle », voulant visiblement signifier le caractère archaïque d'une telle messe... Ensuite, le théologien « sélectionné » vint dire que la seule messe est celle de Vatican II ; le révérend père déplora le fait que le prêtre tourne le dos au peuple dans la « messe en latin », et qu'ainsi le « prêtre disparaît » ! ...
Ce 8 juillet, toujours au 13 h, ce fut une autre forme de caricature, tout aussi dévalorisante. Nous avons eu droit à un leitmotiv martelant que « la messe en latin ne concerne qu'une minorité »... Cela fut dit par Mgr Ricard et par un prêtre. Le commentaire continua à minorer l'intérêt du Motu Proprio en glosant sur le fait que les prêtres actuels ne savent plus parler latin et que ses adeptes sont peu nombreux ... Une paroissienne de Bordeaux questionnée sur « le retour de la messe en latin » dit avec un grand sourire: « C'est ce qui leur manquait, pour le reste nous sommes pareils, alors pourquoi pas ? », avis choisi relativisant à l'extrême l'importance du rétablissement de la messe tridentine. L'apparition de l'abbé Laguérie fut brève. Il se réjouit de la parution de cet acte important du Pape, ce qui sans doute fut sans valeur pour les ignorants de la réalité du drame liturgique catholique.
Ramenons cette question à son sens profond par rapport à Benoît XVI, sans nous laisser mener par les montages de propagande, en portant à la connaissance de bien des esprits, si nombreux à se sentir perdus dans cet imbroglio installé par l'épiscopat, le jugement écrit par... le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, vers 1988, aux côtés de Mgr Wilhem Nyssen et du cardinal Alphonse Stidder, en introduction au livre retentissant... (sauf en France, « mur du silence » oblige), écrit par Mgr Klaus Gambler, et dont le titre en dit long sur la réflexion faite par l'auteur : La Réforme liturgique en questionn. En préface, c'est le cardinal Oddi qui apprécie le livre, disant : « Ce livre est un événement de première importance. »... Mais que dit le cardinal Ratzinger pour sa part ? Voici : « Ce qui s'est passé après le Concile signifie tout autre chose : à la plage de la liturgie,fruit d'un développement continu, on a mis une liturgie fabriquée. On est sorti du processus vivant de croissance et de devenir pour entrer dans la fabrication. Gamber, avec la vigilance d'un authentique voyant et avec l'intrépidité d'un vrai témoin, s'est opposé à cette falsifcation. »
Alexandre Lauro


Motu Proprio: la "une" de l'Osservatore Romano | MP: la lettre de Mgr Fellay