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MACIEJ GIERTYCH
 

"L'archevêque Stanislaw Wielgus est un prélat sérieux qui est connu pour ses idées théologiques conservatrices...
Il faut savoir que pendant les temps communistes, tous ceux qui avaient une place quelconque furent obligés d'avoir des contacts avec les Services Secrets. Ceux-ci étaient nécessaires quand il s'agissait d'une demande de passeport pour voyager à l'étranger, ou quand on était considéré pour être nominé à une place de quelque importance. Toute personne, surtout les prêtres, qui souhaitaient construire une église ou faire des réparations majeures à un bâtiment, avaient besoin de permis qui dépendaient du bon vouloir des autorités; et pour obtenir ces permis, des contacts avec les services secrets s'imposaient. Tout le monde essayait de réduire ces contacts à un minimum d'une manière qui n'offenserait pas les autorités. Ainsi de tels contacts et quelques promesses vagues furent la norme et ne disqualifiaient personne. Naturellement, les Services Secrets essayaient d'intégrer le plus de collaborateurs possibles, en utilisant souvent le chantage basé sur ce qu'ils arrivaient à savoir sur la personne concernée. Quelques personnes acceptaient de coopérer. Quelques-uns signaient un document quelconque à cet effet. Beaucoup ont fait ceci pour quelque profit courant (par ex. l'obtention d'un passeport), mais ne coopéraient pas véritablement. D'autres coopéraient, en faisant parvenir des rapport aux Services Secrets sur des questions qui les intéressaient, par exemple des informations négatives sur d'autres gens qui pourraient être utilisées comme chantage contre eux. C'est seulement l'envoi de rapports secrets qui est considéré comme preuve de coopération en Pologne.
Malheureusement, selon les accords de la 'Table Ronde' de 1989, il a été décidé de garder les fichiers secrets fermés, et beaucoup de matériel fut - ou était supposé d'être - détruit. Aujourd'hui ceux qui ont accès à ces documents, font usage de leur connaissance quand cela devient politiquement utile. Ce qui se passe, c'est que même si les documents en question n'existent plus, des microfilms réapparaissent aux moment les plus inconvénients. En ce qui concerne le Père Wielgus, nous savons aujourd'hui que, quand il demandait un passeport pour étudier à l'ouest en 1973 et 1978, il a accepté de coopérer et a signé quelques documents à ce sujet. Cependant, autant que nous savons, il n'a pas coopéré. Quand les premières nouvelles paraissaient dans les média, disant qu'il avait eu des contacts avec les Services, et plus tard qu'il avait signé des accords pour coopérer avec eux, il a démenti. Comme je l'entends, il se fiait à une information dont il disposait peut-être disant que ces documents avaient été détruits. Pourtant, des microfilms contenant ces documents apparaissaient. Il fut dévoilé comme menteur... Le samedi 6 janvier, le jour de la fête de l'Epiphanie, une lettre de l'archevêque Wielgus fut lue dans toutes les églises pendant la messe dans laquelle il explique tous les détails de ses contacts avec les Services Secrets. S'il avait fait cela un mois auparavant quand son nom apparut pour la première fois comme choix possible pour l'archidiocèse de Varsovie, il n'y aurait pas eu d'affaire. Mais puisqu'il a démenti d'abord tout contact, et ensuite d'avoir signé quoi que ce soit, ses confessions actuelles ne se réfèrent qu'à des choses déjà mises à l'évidence par ceux qui avaient étudié les preuves disponibles (microfilms). Des doutes restent qu'il a peut-être écrit des rapports qui pourraient faire surface plus tard (par ex. dans les dossiers des personnes concernées). La véracité (crédibilité) de l'archevêque disparut, et Varsovie est un poste trop important pour y laisser quelqu'un avec une autorité tachée. Le pape lui a donc demandé de donner sa démission, ce qu'il a fait le 7 janvier, quelques instants seulement avant son intronisation déjà programmée. Naturellement les attaques contre lui venaient du côté des média libéraux et des journalistes libéraux. Il me semble évident que, si un prélat libéral est nommé à Varsovie, aucun microfilm ne fera surface. Ceci est une leçon sérieuse pour les évêques polonais. Tout du passé fera surface au moment le moins propice pour l'Eglise....."


 

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