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RATZINGER ET SAINT-AUGUSTIN
 

Mais sa piété est tout sauf naïve.
Elle a atteint son plein épanouissement quand le jeune théologien s'est adonné intensément à l'étude de Saint-Augustin, le théologien le plus exceptionnel dont l'Eglise se soit dotée; et aussi un de ses plus grands saints. Il fut un pasteur touché par la grâce, et il vécut à une époque de bouleversements. Il mourut en 430, alors que les goths assiégeaient sa ville d'Hippo.
Ratzinger fut toujours fasciné par lui: un évêque qui était aussi un théologien, un pasteur prenant grand soin de son troupeau, et qui, en même temps, cherchait à pénétrer les plus grands mystéres de Dieu.
Trois aspects de son profile théologique ont profondément influencé Ratzinger. Le premier était la mystique christique. Augustin était à la recherche de Dieu, qui savait que nous devrions tous vivre en le Christ pour trouver Dieu. On pense à l'homélie de Benoît le jour de la messe inaugurale, avec sa référence passionnée au Christ ressuscité. Là réside une différence évidente avec Jean-Paul II, dont la première encyclique commençaient avec ces mots qui constituaient un programme “Redemptor hominis” -se référant au Christ, bien sûr, mais avant tout au Sauveur de l'Humanité. La phrase-clé de ce document est que le premier chemin de l'Eglise est l'Homme lui-même. Et Marie y tient une place centrale, comme le prototype de l'homme qui a été racheté.

Le successeur de Jean-Paul II, d'un autre côté, voudrait que tout commence avec Jésus lui-même, Jésus tout entier, ainsi qu'Augustin l'a perçu, comme tête de l'Eglise. Et si la tête émerge, le corps suit.
C'est pourquoi même alors qu'il a si souvent défini, et de manière si éloquente les crises affrontées par l'Eglise d'aujourd'hui, Ratzinger peut aussi dire sans peur "
l'Eglise est vivante, l'Eglise est jeune, c'est une Eglise de jeunes".
Jean-Paul et Benoît se rejoignent dans leur attention missionaire vers la foi; mais ils divergent dans son approche.



 

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