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INTERVIEW (11)

Questions plus personnelles

Question : Très Saint Père, parlons de vos voyages. Vous êtes au Vatican, cela vous coûte peut-être d’être un peu loin des personnes, coupé du monde, ici aussi dans le très beau cadre de Castelgandolfo. Mais vous allez avoir bientôt 80 ans. Pensez-vous, avec l’aide de Dieu, pouvoir faire encore de nombreux voyages? Avez-vous une idée de ceux que vous aimeriez faire? En terre Sainte, au Brésil? Avez-vous déjà décidé?

Benoît XVI : A vrai dire je ne suis pas si seul que cela.
Naturellement il y a – pour ainsi dire – les murs qui rendent l’accès difficile, mais il y a une « famille pontificale », je reçois chaque jour de nombreuses visites, surtout quand je suis à Rome. Il y a les évêques qui viennent, il y a d’autres personnes, il y a les visites d’Etat, de personnalités qui veulent parler avec moi personnellement et non seulement de questions politiques. Dans ce sens il y a une multiplicité de rencontres qui grâce à Dieu me sont données sans cesse. Et il est aussi important que le siège du Successeur de Pierre soit un lieu de rencontre – n’est-ce pas? Depuis l’époque de Jean XXIII d’autre part, le pendule s’est déplacé aussi dans l’autre direction: les papes ont commencé à rendre visite eux aussi.
Je dois dire que je ne me sens pas assez fort pour programmer de nombreux grands voyages, mais je voudrais aller là où je pourrai apporter un message ou – pour ainsi dire – répondre à un vrai désir ; je voudrais y aller, en « dosant » ce que je peux faire.
Certaines choses sont déjà prévues: l’année prochaine au Brésil se déroulera la rencontre du CELAM, le Conseil épiscopal Latino Américain, et je pense qu’il est important que j’y sois dans le contexte actuel que l’Amérique du Sud vit intensément, et pour renforcer l’espérance qui est vive dans cette région. Puis je voudrais aller en Terre Sainte, et j’espère pouvoir la visiter en temps de paix, et pour le reste nous verrons ce que la Providence me réserve.


 

Question : Permettez-moi d’insister. Les Autrichiens parlent eux aussi l’allemand et ils vous attendent à Mariazell.

Benoît XVI : Oui, des accords ont été pris. Moi je l’ai tout simplement promis, d’une manière un peu imprudente. C’est un lieu qui m’a tant plu et j’ai dit: Oui, je reviendrai à la Magna Mater Austriae. Naturellement cela s’est transformé immédiatement en promesse, que je maintiendrai, et je le ferai volontiers.

Question : J’insiste encore. Je vous admire tous les mercredis, quand vous présidez l’audience générale. Il y a 50.000 personnes.
Cela doit être fatigant, très fatigant. Vous arrivez à résister?

Benoît XVI : Oui, le Bon Dieu me donne la force nécessaire. Et quand on voit la cordialité de l’accueil, naturellement c’est encourageant.

Question : Très Saint Père, vous venez de dire que vous avez fait une promesse une peu imprudente. Entendez-vous dire que malgré votre ministère, malgré les nombreuses contraintes protocolaires, vous ne perdez pas votre spontanéité?

Benoît XVI : En tous les cas, j’essaye de ne pas la perdre. Parce que, même si les choses sont établies, je voudrais essayer de garder et de réaliser aussi quelque chose de purement personnel.


 

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