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INTERVIEW (12)

Place des femmes

Question : Très Saint Père, les femmes sont très actives dans diverses fonctions dans l’Eglise catholique. Leur contribution ne devrait-elle pas devenir plus clairement visible, même à des postes de responsabilité plus élevés dans l’Eglise?

Benoît XVI : Sur ce sujet naturellement on réfléchit beaucoup. Comme vous le savez, nous considérons que notre foi, la constitution du collège des Apôtres, nous obligent et ne nous permettent pas de conférer l’ordination sacerdotale aux femmes. Mais il ne faut pas non plus penser que dans l’Eglise seuls les prêtres ont un rôle à jouer. Dans l’histoire de l’Eglise il y a eu de très nombreuses tâches et fonctions. En commençant par les sœurs des Pères de l’Eglise, pour arriver au Moyen-âge, lorsque de grandes femmes ont joué un rôle déterminant, et jusqu’aux temps modernes. Qu’il suffise de penser à Hildegarde de Bingen, qui protestait avec force contre des évêques et contre le Pape; à Catherine de Sienne et à Brigitte de Suède. Ainsi même à l’époque moderne les femmes doivent – et nous avec elles – chercher pour ainsi dire leur juste place. Aujourd’hui, elles sont bien présentes aussi dans les Dicastères du Saint Siège. Mais il y a un problème juridique: celui de la juridiction, c’est-à-dire le fait que selon le Droit Canonique le pouvoir de prendre des décisions juridiquement contraignantes est lié à l’Ordre sacré. De ce point de vue il y a donc des limites, mais je crois que les femmes elles-mêmes, avec leur élan et leur force, avec leur supériorité, avec ce que je définirais leur « puissance spirituelle », sauront déblayer le terrain. Et nous, nous devrions essayer de nous mettre à l’écoute de Dieu, afin de ne pas entraver ce mouvement, mais au contraire nous réjouir que l’élément féminin obtienne dans l’Eglise la place pleine d’efficacité qui lui convient, à commencer par la Mère de Dieu et par Marie Madeleine.




 

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