Je fréquente régulièrement la page de Yahoo Italie qui répertorie les dépêches d'agence (internationales et italiennes) en relation avec le Vatican.
Cette capture d'écran du samedi 16 septembre se passe de tout commentaire!
C'est un déferlement!!! qu'il serait intéressant de comparer avec la modeste couverture, par les même agences, du voyage Pontifical en Allemagne.
Il n'y a d'ailleurs pas que les agences. Chaque journal, chaque blog, y va de son commentaire, et cela va du pire au meilleur...

J'ai choisi de traduire cette dépêche de l'Agence italienne ANSA, un peu plus longue et plus fournie que les autres, et qui apporte de vraies informations.
L'auteur fait certainement allusions aux agences turques, et à la presse turque, mais avec la mondialisation des communications de masse, la distinction est dérisoire (d'autant plus que la France accueille une nombreuse communauté turque, qui ne s'est certainement pas abonnée au satellite pour suivre le journal de TF1 et de France3) et la critique s'applique selon moi telle quelle aux medias occidentaux.

ASCA - Ven 15 septembre

Les nationalistes turcs sont descendus dans l'arène contre la visite prévue de Benoît XVI prévue fin novembre, mais le voyage est confirmé, et même le 18 septembre prochain, les évêques catholiques de Turquie se réuniront pour mettre au point les derniers détails.
Toutefois -note aujourd'hui l'Agence Asia News- les medias qui avaient passé sous silence l'intégralité du voyage en Allemagne, publient à présent une unique citation contre l'Islam utilisé par le Pape Ratzinger, présentée comme un exemple de ce qu'il faut attendre de la visite d'un anti-islamiste en Turquie.

Aujourd'hui, la presse accorde une place au Pape, pour soutenir que le monde musulman exige ses excuses "pour avoir lié islam et violence".
D'une certaine façon, Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique en Anatolie, avait prévu ce qui arrive. "Comme pour la mort et les funérailles de Jean-Paul II, les mass-media mettent l'accent surtout sur les détails, et je crains que le sens profond et consistant de sa visite ne sera pas réellement révélé. Certainement que ceux qui ne cherchent pas le dialogue mais l'affrontement, et la confirmation de leurs idées, et de leurs calomnies, sauront toujours trouver un geste ou une expression pour rallumer la propagande anti-chrétienne qui s'est fait de plus en plus pressante ces derniers temps".
"Ainsi, du voyage en Allemagne, journaux et tv n'ont pas parlé, tandis qu'à présent, elles extrapolent sur les propos du Pape - Montre-moi ce que Mahomet a apporté de neuf, et tu ne trouveras que des choses méchantes et inhumaines, comme ses directives pour répandre au moyen de l''épée la foi qu'il prêche... pour monter une polémique sur Benoît XVI, pape conservateur et anti-islamique, et sur ce qu'il faut attendre de sa visite en Turquie".

Qui veut tuer le Pape à Istambul?
Voir ici ...

Jusqu'à présent, observe encore l'Agence missionnaire du Pime, le point culminant a été la publication d'un roman qui, sorti en catimini en mai dernier, en était déjà , fin août, à sa seconde édition, figurait dans le classement des livres les plus vendus en Turquie sur Internet, et risque très vite d'être à nouveau épuisé, - au titre significatif "Attentat contre le Pape: qui assassinera Benoît XVI à Istambul?"

Le roman de plus de 300 pages, écrit par Yucel Kaya, un auteur de "thrillers" nouvellement apparu, relate les intrigues internationales de l'Opus Dei, de la loge P2 et des services secrets turcs -tous opposés, selon l'auteur, à l'union des églises catholiques et orthodoxes - qui conduiront le journaliste italien Oriano Ciroella à assassiner le Pape durant sa première visite en Turquie. Evidemment, ce roman s'inscrit dans la lignée des nombreuses histoires d'espionnage à la "Da Vinci code", si à la mode en ce moment, mais, comme le souligne Mgr Luise Pelatre, vicaire apostolique d'Istamboul, "tout ceci est triste, et inquiétant en même temps".
Le nonce apostolique Mgr Antonio Lucibello, pratique l'apaisement: "Nous devons situer cette narration à sa vraie place. Il s'agit d'une fiction littéraire, et nous devons la prendre comme telle. Restons confiants et prudents, aussi parce que nous comptons sur le gouvernement turc pour tout faire afin de garantir une sécurité maximum au pape, organisant sa visite dans les plus petits détails".

Deux nouveautés sont annoncées pour le prochain voyage pontifical, qui est désormais officiel: la première concerne la présence pour une journée supplémentaire du Pontife sur le territoire du Croissant de Lune: il fera étape à Istambul, en fait, jusqu'au 1er décembre (le programme initial prévoyait seulement du 28 au 30 novembre), journée ajoutée juste maintenant. C'est Mgr Padovese qui en explique la raison: "Le Pape s'est rendu compte que son temps était trop resserré, et surtout qu'aucune rencontre n'avait été prévue avec les fidèles catholiques. Eux-mêmes s'étaient plaints de ce que les organisateurs du voyage n'étaient pas parvenus à placer un rendez-vous avec eux dans l'agenda bien rempli du pape. Ainsi, la matinée du Vendredi 1er décembre leur sera spécialement dédiée, ils pourront rencontrer le souverain Pontife, et participer à la messe qu'il présidera en la cathédrale du saint-Esprit à Istamboul, en présence de toutes les autorités religieuses, et des évêques de Turquie".
Seconde nouveauté : l'étape à Ephèse, et plus précisément à la maison de la Madonne, le 29 novembre. C'est Meryem Ana qui a été choisie, la petite maison sur une colline surplombant la mer Egée où la tradition veut que Marie ait passé les dernières années de sa vie, avant son assomption au ciel. Auprès de ce sanctuaire marial national, le Pontife se recueillera en prière, reprenant la tradition de ses prédecesseurs Paul VI et Jean-Paul II.

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