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LA POLÉMIQUE (3)
 

Inutile de revenir sur les lieux communs des grands medias français, du Monde au Figaro, en passant par la Croix.
Il n'y a rien d'intéressant à en tirer, ils passent leur temps à s'auto-carricaturer.
Le plus grave est que les medias audiovisuels les suivent dans leurs commentaires -et ce sont auprès d'eux que les gens puisent l'essentiel de leur information (entendu hier sur une radio périphérique: "les propos du pape risquent de rallumer (sic) une guerre (resic) de religion entre le Vatican et l'Islam" !!!). Espérons donc que l'"opinion publique" saura se montrer plus sage que ses mauvais bergers...
D'autant plus que parmi eux, ceux qui font semblant de prendre son parti le font au motif de la liberté d'expression, ce qui est en l'occurrence un contre-sens total.
Je préfère citer ici ce qui m'a plu, et m'a réchauffé le coeur. C'est-à-dire les réactions qui tendent à prouver que beaucoup de catholiques reconnaissent en Benoît XVI non seulement un grand Pape, mais encore une figure paternelle -et en période de crise, évidemment, la cellule familiale se resserre autour du père...
En toile de fond, le rôle détestable des medias occidentaux, qui se transforme une fois de plus en pompier pyromane. Je souscris entièrement à l'analyse de Patrice de Plunkett.


Lire Benoît (Yves Daoudal)

13 septembre 2006

Les propos tenus par Benoît XVI en Allemagne ne passent pas inaperçus, et l’on ne peut que s’en féliciter.
Sans doute cela incitera-t-il certains à aller voir de plus près ce que dit le pape. Et aller voir tout ce qu’il dit (cela se trouve sur Zenit ou sur le site du Vatican).
...
Je veux simplement souligner qu’il est possible de lire tout ce que dit ou écrit Benoît XVI, car il parle beaucoup moins, et de façon beaucoup plus brève, que Jean-Paul II ; et souligner que ce léger effort est très richement récompensé. Qu’il s’agisse de ses homélies, de ses messages, de ses allocutions, et même des plus brèves introductions à l’Angelus dominical, il y a toujours dans ses propos un trésor spirituel, patristique, liturgique, exégétique, philosophique, ou au moins une pépite qui éclaire l’esprit et réjouit l’âme.
Benoît XVI a semble-t-il inauguré une nouvelle forme de communication, en se livrant à des séances de questions-réponses. Il l’avait fait il y a quelques mois avec des prêtres du diocèse de Rome, il l’a fait récemment avec des prêtres du diocèse d’Albano. Ce qui est frappant est que ses réponses improvisées ont la même densité et la même profondeur que ses textes. Je voudrais donner ici un seul exemple, c’est sa réponse sur la crise de la famille ...

Article en entier sur le Blog d'Yves Daoudal: http://yvesdaoudal.hautetfort.com/


Le pape au cœur de la question (Yves Daoudal)

15 septembre 2006

Des voix nombreuses (dont certaines menaçantes) se sont élevées dans tout le monde musulman, pour dénoncer (de façon le plus souvent virulente) les propos du pape sur l’islam. Ces réactions mériteraient d’être reprises et commentées une à une, tant elles sont importantes, et montrent par contraste l’importance du propos de Benoît XVI.
...

C’est la première fois qu’un pape, dans l’histoire moderne, s’exprime sur l’islam. Même s’il s’agissait plutôt d’une conférence du professeur Ratzinger devant ses collègues de Ratisbonne, sur le thème foi et raison, et non d’un acte du magistère pontifical, le professeur Ratzinger est le pape, il a prononcé ces propos dans le cadre de sa visite pontificale en Allemagne, et il sait pertinemment que tout ce qu’il dit engage sa fonction.

La violence des réactions, qui va sans doute s’accentuer et se déplacer sur le plan politique (le Parlement pakistanais a déjà voté une motion, et le chef des Frères musulmans demande aux gouvernements des pays musulmans de rompre leurs relations diplomatiques avec le Vatican), montre à l’évidence que le pape a visé juste, et que son propos est irréfutable. Puisse-t-il ouvrir les yeux de certains musulmans, et aussi des très nombreux catholiques auxquels a été donnée une vision fausse, absurdement christianisée, de l’islam.
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Article en entier sur le Blog d'Yves Daoudal: http://yvesdaoudal.hautetfort.com


Se fier au Pape loin des médias (Le salon beige)

16 septembre 2006

L'affaire de la conférence de Ratisbonne est simple, malgré l'ampleur qu'elle prend.

Le Pape a prononcé une conférence sur les relations entre la Foi et la Raison. Il y a abordé le problème de la relation entre religion et violence. ...
Après de nombreuses manifestations d'incompréhension, le cardinal Bertone a transmis un communiqué du Saint-Père.
Ce texte ne renie rien de ce qu'avait initialement dit Benoît XVI. Au contraire, il rappelle et confirme les paroles du Pape sous forme d'explication de texte. Il ne s'y trouve ni excuse, ni retour en arrière, ni regret, ni concession. Par charité, le Pape s'est dit désolé que ses propos aient été mal compris et impose in fine aux musulmans, mais aussi aux laïcistes occidentaux, ce texte comme base de départ pour un dialogue inter-religieux dans la vérité.
La lecture de ses textes originaux, références premières pour les catholiques et autres hommes de bonne volonté, montre que Benoît XVI a réussi le tour de force de poser les termes de ce dialogue tout en agissant dans la plus grande charité.
Dans l'analyse de la situation, il nous faut fuir la désinformation ambiante tant sur la conférence elle-même, présentée comme une attaque contre l'islam, que sur le communiqué traversti en "excuses" ou "regrets" d'un Pape acculé à la défensive par un Islam conquérant. ...

Ne nous laissons pas souiller par l'intoxication médiatique : nous avons un grand Pape soutenu par la force de l'Esprit-Saint, qui a besoin de notre soutien total comme nous devons mériter par notre fidélité, d'être guidés par un tel pasteur.
Lahire
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Article en entier (et ses commentaires) sur le Salon Beige ici: http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/
Le même blog suit d'ailleurs l'affaire pratiquement heure par heure, et il n'y a rien à rajouter.



Le pape et l'islam : cacophonie médiatique

15 septembre 2006, blog de Patrice de Plunkett

Après avoir déchaîné l'opinion musulmane mondiale en publiant les caricatures contre Mahomet, nos médias la re-déchaînent en accusant Benoît XVI de calomnier l'Islam. Or tout est faux dans cette accusation. Les journalistes n'ont simplement pas compris de quoi parlait le pape...

Il fallait s'y attendre : quand on a entendu les radios dire que le discours de Benoît XVI à l'université de Ratisbonne avait "donné du fil à retordre aux journalistes", cela annonçait une cacophonie de grande ampleur. Parce que le sujet était périlleux : il s'agissait de l'islam. Et la presse avouait n'avoir rien saisi des propos philosophiques du pape.

Ca n'a pas manqué. Nos médias ont annoncé que le pape "accusait l'islam" d'être "un fauteur de violence".

Des pouvoirs politiques islamistes ont donc exigé des excuses du Saint-Siège.

Puis l'Inde a flétri l'Eglise catholique, en parlant des Croisades !

En feed-back, les médias européens moulinent actuellement la polémique : ils accusent le pape de compromettre... l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
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Ce scandale a .. été lancé, et par nos médias (une fois de plus). Ils n'ont rien compris au discours universitaire de Ratisbonne. Mais ils déchaînent l'opinion islamique dans le monde.
Rappelons qu'ils l'avaient déjà déchaînée, mais par leurs propres caricatures contre Mahomet! A ce moment-là, les médias avaient revendiqué le droit d'insulter stupidement l'islam ; aujourd'hui, ils interdisent au pape de l'analyser intelligemment. Les médias ne nous déçoivent jamais.

Article en entier sur le blog de Patrice de Plunkett: http://plunkett.hautetfort.com


Le pape est un excellent théologien

On ne s'attend pas forcément à trouver une analyse aussi fine dans le Nouvel Obervateur
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BENOIT XVI ET L'ISLAM

NOUVELOBS.COM | 15.09.06 | 14:34
par Irène Fernandez, agrégée de philosophie et docteur ès lettres, membre du comité de rédaction du Dictionnaire critique de théologie, PUF, 1998

Quelles sont les implications théologiques d'une affirmation comme "ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu" ?

- Tout d'abord, il faut préciser que le discours de Benoît XVI à Ratisbonne est un discours universitaire, destiné à des spécialistes. Il traite de la place de la raison dans le christianisme, thème cher depuis toujours à Joseph Ratzinger. Il s'est référé à l'islam, mais son intervention ne tourne pas autour de celui-ci.
Selon Benoît XVI, la raison est consubstantielle au christianisme, c'est-à-dire que foi et raison sont liées. Il y a des points communs entre la raison de Dieu et la raison humaine, car l'homme est créé à l'image de Dieu. Il n’en est pas ainsi selon l'islam, il n’y a donc rien de commun, pas plus la raison qu’autre chose, entre l’homme et Dieu. Dieu et raison sont ici deux notions très différentes.
Le pape reproche, dans l'affirmation "ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu", la justification de la violence par l'islam. Violence physique bien sur, mais aussi violence morale.
Par exemple le fait qu'il est interdit à un musulman de se convertir à une autre religion, ce qui peut entraîner une condamnation à mort.

Le pape Benoît XVI fait-il un retour en arrière dans l'ouverture aux autres religions vis-à-vis de son prédécesseur ?

- Non, pas du tout. L'ouverture implique de savoir qui l'on est, et ce dans le but de communiquer sans se mentir. Joseph Ratzinger a travaillé pendant 30 ans avec Jean-Paul II. Les médias aiment le caricaturer mais c'est un excellent théologien, et un penseur respecté. Ce n’est pas pour rien qu’il a été élu à l’Académie des sciences morales et politiques en 1992.

Y a-t-il des points communs dans le rapport science/religion entre l'islam et le catholicisme ?

- La problématique est l'ajustement entre le progrès des sciences et la religion. Quelle est la vision du monde d'un scientifique ? Quelle est celle d'un croyant ? Comment ces deux attributs peuvent-ils être réunis dans une même personne – comme c’était le cas chez Galilée ou Newton. La religion catholique ne s'oppose pas à la science, elle pense que Dieu a pensé le monde.
Les pays musulmans, quand à eux, ont connu une très forte stagnation au niveau scientifique après leur brillante civilisation du Moyen Age. Ils ont eu à cette époque de grands philosophes, mais qui ont toujours été considérés comme plus ou moins hérétiques par rapport à l'islam.
Les sociétés musulmanes sont passées à côté de l'histoire de la pensée moderne. Il n'y a pas eu de réflexion collective sur la problématique du rapport entre science et foi. Individuellement, de grands penseurs existent sûrement; collectivement la civilisation musulmane a plusieurs siècles de retard à rattraper par rapport à la réflexion du monde chrétien dans le domaine scientifique.
La religion catholique n'est pas à l'abri de tout reproche sur ce point, car elle n’a pas toujours été à la hauteur de sa propre doctrine. Cependant, les accusations d'obscurantisme, qui ont pu être fondées dans tel ou tel cas, méconnaissent totalement le rationalisme inhérent au christianisme depuis ses origines, puisqu’un de ses thèmes fondamentaux est celui de la Raison créatrice.


 

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