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PENSÉES SUR BENOÎT XVI
 

Je retranscris ici les belles méditations inspirées par le Saint-Père, que m'a adressées une lectrice portugaise.


"Allons-y nous aussi mourir pour lui"

Hier, j’ai cru lire en filigrane la disposition intérieure de notre Pape vis-à-vis de son voyage en Turquie dans les propos qu’il a partagé avec nous au sujet de St. Thomas : « Allons-y nous aussi pour mourir avec Lui ! » - ce propos de Thomas, devant la décision de Jésus de s’approcher « dangereusement de Jérusalem » montre « sa détermination … véritablement exemplaire » - ceci me mène à croire qu’il nous fait savoir sa disponibilité à risquer sa vie en partant là-bas. Ensuite, le Saint Père nous exhorte à demander courageusement que le Seigneur nous aide à comprendre ses desseins qui semblent déconcertants : « - Je ne te comprends pas, Seigneur, aide-moi … ».
Notre Pape bien-aimé demande ainsi « des explications à Jésus », il n’est pas dupe de la trame qui se resserre autour de lui et il s’en remet à Celui seul qui peut lui inspirer la justesse requise pour ce qu’il doit dire et faire. Finalement, dans le fait que Thomas exigeait de voir les plaies de son Maître pour croire à sa Résurrection, notre Pape remarque que l’apôtre considérait Jésus « désormais reconnaissable non pas tant par son visage que par ses plaies ». Benoît XVI part en Turquie, à la rencontre du Seigneur, prêt à le reconnaître, non pas seulement dans le visage humain de ceux qui l’accueilleront fraternellement, mais là aussi où la haine a ravagé cette présence divine dans le cœur des hommes et où, pourtant, elle demeure enfouie, comme une blessure cachée.

Inês (28 septembre)


Sa parole "sépare les eaux"

....Moi aussi, je crains beaucoup pour ce rapprochement [avec l'Islam] ; ce qui se passe dans la vaste étendue du monde sous l’emprise des peuples musulmans est effrayant ...
Je crois que ceux à qui notre Pape s’adresse ne sont qu’une minorité ; j’ai même pensé que Benoît XVI a pris l’initiative de leur tendre la main, de les convoquer, de s’adresser, précisément à travers son discours, seulement à eux, en excluant tous les autres; car la façon dont il a formulé son interpellation opère un jugement : à l’image de la Parole de Dieu, elle tranche le chaos, elle « sépare les eaux », elle oblige à une prise de position pour être à mesure de répondre, elle « blesse et guéri à la fois ».
Ce faisant, il a non seulement fait surgir son interlocuteur, comme aussi il est venu à son secours, car sans cet appel critique, sans cette sommation, les vrais fils de l’Islam demeureraient engloutis dans la masse majoritaire où leurs traits sont défigurés. Il leur a ainsi frayé une voie pour qu’ils puissent advenir « à la lumière de l’Islam » ; si elle existe, finalement, elle se dévoilera maintenant, elle rendra leurs visages rayonnants ; pour l’instant peut-être même que beaucoup d’entre eux soient en train de se découvrir eux-mêmes, par la grâce de l’intimation que le Pape a invoqué sur eux ; et peut-être aussi que nous serons un jour surpris de les entendre dire leur gratitude pour cette « heure de crise », pour ce « kairos » qui aura été pour eux comme un pont jeté sur l’abîme, une voie frayée vers l’être, la seule issue pour ressaisir leur authentique identité.
...

Inês
25 septembre



Un ami de toujours, un frère aîné...

Là où je vis, il y a peu de gens avec qui je puisse partager chaleureusement l’amour que notre Pape m’inspire... depuis l’élection de Benoît XVI je lis les livres qu’il avait écrit, je le suis sur KTO, j’imprime ses homélies ; je me rends compte combien sa seule voix a le don de m’apaiser, à quel point elle m’est devenue familière, intime, comme celle d’un ami de toujours, d’un frère aîné à la maison, d’un père aimant.

Pourtant il est très mal compris, même parmi les chrétiens ; il partage avec Jésus quelque chose de difficile à cerner qui a trait à « l’opprobre de la Croix » ; notre bien aimé Jean Paul II était bien plus facile « à porter » devant les gens : on l’aimait d’emblée, même mes amis agnostiques trouvaient vite en lui de quoi se réjouir; au contraire, avec Benoît c’est plutôt un sursaut de « respect humain » qui se déclenche à chaque fois qu’il est question de lui autour de moi ; et il me semble être apparenté à ce même respect humain qui est mystérieusement lié à « l’infamie de la Croix », au caractère « méprisable » de ce « visage devant qui on tourne la tête » dont parle le prophète Isaïe.

Ces jours-ci, je pensais aux confidences que notre Pape nous a livrés dans sa biographie, sur le fait que, au Séminaire, il souffrait de devoir pratiquer le sport, car son équipe perdait à cause de lui ; lorsque il a, malgré lui, attiré la persécution des fondamentalistes contre les chrétiens, jusqu’à l’assassinat de la Sœur en Somalie, j’y écoutais résonner l’écho de ces évènements de jeunesse.

Aujourd’hui, pourtant, Il était tout heureux, saluant la foule en liesse à visage découvert. Dieu en soit loué !

Inês (22 septembre)


 

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