Selon l'agence de presse italienne Adnkronos, le Saint-Père est "inquiet" (preoccupato) à la veille du voyage apostolique en Turquie, mais aussi "très confiant": c'est dans cet état d'esprit que Papa Ratzinger s'apprête à partir pour sa mission en terre turque.
En ce moment, recueilli dans son bureau, il se concentre pour "peaufiner ses discours dans les moindres détails".
Voilà ce qu'ont rapporté à l'agence Adnkronos des sources très proches du Souverain Pontife: Benoît XVI est prêt pour sa mission "fortement convaincu de la nécessité et de l'utilité de ce voyage extrêmement important".

Luigi Accattoli (encore lui!) nous fait des confidences que je trouve émouvantes et fortes.
Elles montrent l'ambiance de peur qui entoure cette visite - ce n'est pas une figure de style, mais une réalité physique palpable - et le courage extraordinaire du Pape, en première ligne.
Si seulement les 70 journalistes qui vont demain l'accompagner ressemblaient au "vaticaniste" du Correre della Sera!

Mais parmi eux, il y aura sans doute une proportion non négligeable de "mercenaires de l'info", à l'image d'Henri Tincq, lui aussi du voyage.
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"Je vais en Turquie avec le Pape [ nous dit Accattoli ]. Quand j'en parle autour de moi, je recueille les recommandations les plus contradictoires: fais attention, ne reste pas trop près de lui, ne t'éloigne pas de lui, ne va pas faire un tour dans les mosquées, ne fais pas de gestes chrétiens....Et moi, je dis à tous de ne pas avoir peur, parce que le Pape, ce sont les anges qui le protègent. ...
Je suis heureux d'aller là-bas, d'abord comme journaliste qui aime être sur place, et comme homme qui se sent solidaire avec le chrétien Benoît, appelé à parler au nom de nous tous. Lors de ces quatre jours, il aura à parler aux interlocuteurs les plus difficiles. Mais lui est savant, et équipé pour cela. Chaque mot, chaque geste sera un enseignement sur la cohabitation avec l'Islam, avec l'Orthodoxie, et avec le monde.
Je ne crois pas qu'il y aura, d'ici à Vendredi, une école d'une plus grande hauteur sur toute la planète..."
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Il y a dans le caractère latin quelque chose que j'aime beaucoup: qui, dans la presse française réputée "sérieuse", et même dans la mouvance catholique, oserait écrire ceci: le Pape, ce sont les anges qui le protègent?

Les spéculations journalistiques sont vaines. Personne ne pourra le récupérer. Son discours sera uniquement d'ordre spirituel (comme il l'était déjà en Pologne et en Bavière), et il faut bien mal le connaître pour imaginer autre chose. Certes, on décortiquera ses propos, en insinuant par exemple qu'il se déclare implicitement pour (ou contre) l'adhésion de la Turquie à l'UE, pour, ou contre, une "politique" de fermeté avec l'Islam, mais évidemment, il ne dira rien de tel. César restera séparé de Dieu.
Je crois que j'imagine très bien ce qu'il dira...
J'ai lu un autre article sur un site italien -les sites italiens sont parfois bien inspirés... ( L'opinione.it , transmis par le Papa Ratzinger Forum):
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"...La visite du pape laisse le souffle comme suspendu, mais elle fascine aussi pour le courage de ce professeur de théologie de 80 ans, qui a été contesté non seulement en Orient, mais aussi chez lui, pour la lucidité de ses analyses historiques et théologiques lors de la “lectio magistralis” de Ratisbonne..
En réalité, avec ce voyage au coeur historique de la chrétienté d'Orient, le Professeur Ratzinger est seul à apporter une réponse, au nom de la raison, au problème du vivre ensemble, se présentant avec son identité propre face au fondamentalisme, en l'absence de cette Europe "para-comique" avec ses Zapatero et Chirac, qui eux n'ont que faire de leur identité..."
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C'est sévère pour les dirigeants européens, mais réaliste.
En plus, j'apprécie peu, d'habitude, les allusions à l'âge du Saint-Père, qui est réellement si jeune dans son coeur et même dans son aspect physique, mais j'avoue que pour une fois, la référence me bouleverse.

Mes prières les plus ferventes, si j'en suis capable, et surtout, si elles sont dignes d'être entendues, l'accompagnent.
Que le Bon Dieu protège le meilleur de ses fils.