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LES "COUPLES DE FAIT"
 

Relatant les circonstances de son voyage à Valence, après avoir longuement développé le thème de la famille, et constaté avec amertume l'hiver démographique où s'enfonce l'Europe, en essayant de comprendre et d'expliquer le phénomène, le Saint-Père revient sur la principale polémique qui agite en ce moment la société civile italienne, les "couples de fait", c'est à dire la législation instituant un PACS. Le problème concerne évidemment l'ensemble de l'Occident, et s'inscrit dans le prolongement direct du thème de la destruction programmée de la famille.
Ses propos dérangent visiblement, car ils ont déclenché aussitôt des cris hystériques (en Italie, mais aussi en France, où le discours, bien que pas encore traduit en français, a suscité un torrent de commentaires orduriers sur le forum du Nouvel Observateur) de la part de ceux qui se sentent "visés" et qui, bien que proclamant leur totale liberté de pensée et d'action, n'en sont pas moins mal à l'aise avec ce qui leur reste de conscience, devant leur ultime transgession.

J'ai traduit le passage correspondant du message (24 décembre).
Il vient juste après celui-là:
Le mariage, les enfants, la famille
Les thèmes abordée, notamment la négation de la différence biologique homme/ femme, ont déjà été évoqués à la rubrique Le théologien
On notera que le Saint-Père, comme il le fait souvent, répond par avance aux objections: "Si on nous dit que l'Eglise ne devrait pas se mêler de ces choses....".
Sa réponse est un appel à la conscience des croyants, en particulier, sans doute, aux hommes politiques, qu'il rappelle à leur devoir d'ingérence ( N'est-ce pas plutôt leur - notre - devoir, d'élever la voix pour défendre l'homme...): un politicien qui se dit chrétien, et qui proclame que l'exercice de la religion est un acte privé, qu'il convient de séparer de l'exercice du pouvoir politique, ne faillit-il pas gravement à son devoir, par lâcheté? (en France, les exemples ne manquent pas, malheureusement).


 

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Parvenu à ce point, je ne peux taire ma préoccupation devant les lois sur les "couples de fait".
Beaucoup parmi ces couples ont choisi ce chemin parce que -au moins pour le moment- ils ne se sentent pas en mesure d'accepter la cohabitation juridiquement ordonnée et contraignante du mariage. Ainsi, ils préfèrent s'en tenir au simple état de fait. Quand sont créées de nouvelles formes juridiques qui relativisent le mariage, le renoncement au lien définitif obtient, pour ainsi dire, une sorte de sceau juridique. Et dans ce cas, se décider pour ce qui déjà, tel quel, est si difficile, devient encore plus compliqué.
A cela s'ajoute, pour les autres sortes de couples, la relativisation de la différence des sexes. Cela revient ainsi au même de se mettre ensemble si on est un homme et une femme, ou deux personnes du même sexe. C'est une façon implicite de confirmer ces théories funestes qui dénient toute importance à la masculinité et à la féminité de la personne humaine, comme s'il s'agissait d'un fait purement biologique. Théories selon lesquelles l'homme - c'est-à-dire son intellect et sa volonté - pourrait décider de façon autonome ce qu'il est et ce qu'il n'est pas. Il y a là une dépréciation de la "corporéité", d'où il découle que l'homme, en voulant s'émanciper de son corps - de la "sphère biologique" - finit par se détruire lui-même.
Si on nous dit que l'Eglise ne devrait pas se mêler de ces choses, alors nous pouvons seulement répondre: peut-être l'homme lui-même ne nous intéresse-t'il pas non plus? Les croyants, en raison de la grande culture de leur foi, n'ont-ils pas le droit de donner leur avis sur toutes ces questions? N'est-ce pas plutôt leur - notre - devoir, d'élever la voix pour défendre l'homme, cette créature qui est réellement dans l'unité inséparable du corps et de l'âme, est l'image de Dieu?


Message de Noël | Le mariage, les enfants, la famille