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RIVAROL ET LE VOYAGE EN TURQUIE
 

Le n° 2731 de Rivarol , daté du 23 septembre 2005, contenait en page centrale un long article de sa directrice Camille Gallic.
Beaucoup des faits qu'il évoque sont devenus -inévitablement- obsolètes, puisque le voyage du Saint-Père ne s'est pas déroulé à la date annoncée. Je ne crois donc pas nécessaire de reproduire l'article en entier, ce serait manquer à la charité. Même le dessin de Chard est en général mieux inspiré...
Mais la comparaison avec l'article paru plus d'un an après sur le site de Liberté Politique est d'un intérêt certain.


L'adhésion de la Turquie bénie par Benoît XVI

APRÈS Paul VI en 1967 et Jean Paul II en 1979, verra-t-on bientôt Benoît XVI sur le Bosphore ? La nouvelle, incroyable, a en tout cas été confirmée le 10 septembre par Ankara, où le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül a fait savoir que des « travaux sont en cours sur les dates de cette visite », à laquelle « la Turquie accorde une grande importance ». Et pour cause !

UNE VISITE TRÈS INOPPORTUNE
C'est le patriarche de Constantinople, Bartholomée 1er, plus haute autorité de l'Eglise orthodoxe grecque (encore que le monde orthodoxe ait toujours contesté le patriarcat du Phanar pour sa séculaire inféodation à la Porte), qui a invité Josef Ratzinger à Istanbul pour y pour célébrer la Saint André, le 30 novembre. Prétexte : « poursuivre le dialogue entre les Eglises chrétiennes engagé par son prédécesseur Jean Paul II ».
Certes, le nouveau pape place très haut ce dialogue, et le patriarcat du Phanar est infiniment mieux disposé à son égard que celui de Moscou par exemple. Mais depuis ce que les Grecs appellent La Catastrophe (des années 1922-25), le siège d'Istanbul déserté des chrétiens ne représente plus rien. Si le voyage se concrétise, ce qu'à Dieu ne plaise, c'est donc moins avec l'orthodoxie qu'avec l'islam que le pape paraîtra prendre langue. Et c'est bien ainsi que l'entend le président turc Ahmet Necder Cezer qui, à de son côté adressé - une invitation officielle à Benoît XVI (qui, selon la presse ankariote, l'aurait acceptée) dans l'espoir de « promouvoir le dialogue entre nos deux civlisations ».
Or Josef Ratzinger, alors cardinal, déclarait le 20 septembre 2004 au Giornale del Popolo que « l'intégration de la Turquie dans l'Europe serait une grande erreur » et même une aberration "anti-historique" allant « à l'encontre de l'âme européenne et des réalités ». Comment peut-il, devenu souverain pontife, envisager un an plus tard un déplacement qui s'apparenterait aux yeux du monde entier à une reconnaissance de la Turquie comme pays "ouvert" et "tolérant" dont l'admission dans l'Union européenne serait donc normale et légitime ?


 



 

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