A la veille du voyage en Turquie, Paris-Match publie dans son numéro du 22 novembre une longue interview du Cardinal Poupard (président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux) qui évoque les relations entre les mondes chrétiens et musulmans.

En voici le dernier paragraphe, où le prélat répond à une question de Caroline Pigozzi: c'est plutôt une agréable surprise.:

Comment pouvez-vous définir Sa Sainteté le pape Benoît XVI en quelques phrases?

En reprenant la phrase que le Saint-Père a prononcée le soir de son élection, le 19 avril 2005, où il s'est présenté comme un "humble travailleur dans la vigne du Seigneur". Une vraie humilité, une grande humanité, une rayonnante spiritualité, et j'ajouterai un théologien de haut vol.
Il vit intensément le rapport foi-raison et il est convaincu de la nécessité de développer le dialogue interculturel et interreligieux.
Par ailleurs, le nom de Benoît XVI est déjà en soi tout un symbole : il exprime une spiritualité bénédictine, c'est-à-dire la sobriété. Sa Sainteté n'attire pas par des gestes spectaculaires, mais par sa lumière intérieure. On perçoit chez lui de fortes convictions, des vérités profondes qu'il exprime de façon simple. Il a vite ruiné l'image caricaturale de "panzerkardinal".
Sa première encyclique, "Deus Caritas Est" (Dieu est amour) dont le message fondamental est: "Partagez la bonne nouvelle de l'amour", personne ne l'attendait.
Il est également frappant d'entendre comme il dit "Chers amis". Il appelle toujours à la joie de vivre, à la foi.
Le pape Jean-Paul II avait un contact direct avec la foule, suscitant, dès qu'il apparaissait, de vifs applaudissements. Lorsque le pape Benoît XVI arrive place Saint-Pierre, il apparaît comme un prêtre, tout au Seigneur dont il va célébrer le sacrifice. L'un et l'autre ne s'opposent pas, mais ils ont chacun un accent, un style qui leur est propre.