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PROLITURGIA: LES DIFFICULTÉS DES TRADIS
 

LES DIFFICULTES DE CERTAINS "TRADITIONALISTES"

Nul ne peut douter que les fidèles traditionalistes sont sincèrement engagés dans les débats qui touchent aux questions liturgiques et catéchétiques et, par là, sont directement liés à la vie de l'Eglise. Mais le problème, chez eux, vient de ce qu'ils ne débattent souvent de ces questions en ne prenant pour arguments et pour base de réflexion que leurs souvenirs (dont ils n'ont gardé que le meilleur), que leurs sentiments, et qu'une vision souvent incomplète de l'histoire de l'Eglise qui les pousse à imaginer que les problèmes auxquels est actuellement confrontée l'Eglise sont tombés du ciel du jour au lendemain: avant Vatican II, tout allait bien; après Vatican, tout est allé mal... à cause du Concile et des papes du Concile, bien sûr!
Cette façon de voir les choses tend à montrer que si les les traditionalistes n'ont pas perdu la foi catholique, ils ont cependant perdu la foi en la capacité de l'Eglise à traverser les vicissitudes de l'histoire sans se renier. Ils ont perdu la foi en la prudence et en la sagesse du Magistère, lequel est toujours assisté de l'Esprit-Saint. Plus simplement, ils ont perdu la foi en la promesse du Christ de diriger son Eglise hier, aujourd'hui, et demain, jusqu'à la fin des temps.
Et parce que certains traditionalistes ont perdu cette foi essentielle pour qui se déclare catholique - Credo unam, sanctam, catholicam Ecclesiam -, ils finissent parfois par se comporter comme des fidèles qui prétendent faire la volonté de Dieu sans se soucier de respecter les orientations données par celui qui, sur terre, est le vicaire du Christ et le successeur de Pierre. En cela, les traditionalistes se conduisent trop souvent comme les meilleurs - ou les pires - des progressistes, qui pensent que pour être fidèles aus enseignementx du Seigneur, il est nécessaire de ne pas prêter trop d'attention aux enseignements ("rétrogrades", disent-ils) de tel ou tel Souverain Pontife.
L'attitude des traditionalistes à l'égard des papes, et aujourd'hui à l'égard de Benoît XVI, est à ce propos très éclairante: Benoît XVI parle-t-il d'une "réforme de la réforme de la liturgie"? Aussitôt est-il loué et encensé. Fait-il un instant de silence dans une mosquée? Aussitôt le voici soupçonné de devenir un complice de l'islam. En voyant les choses ainsi, de façon soupçonneuse, les traditionalistes finissent-ils par se prendre pour des fidèles providentiels dont l'action permettra de redresser une Eglise qu'ils imaginent composée d'opportunistes bêlants qui traversent un monde pourri en laissant, morceau par morceau, toutes les valeurs du catholicisme?
Chez un nombre non négligeable de fidèles traditionalistes, la foi et l'espérance en notre mère Eglise semblent avoir été remplacés par une crainte et une suspicion conduisant à ne plus fréquenter que des cercles fermés sur eux-mêmes, où se cultive une sorte de bigoterie sécurisante que veillent à préserver des clercs aux attitudes parfois si veloutées qu'ils semblent sortis tout droit d'un autre siècle.
Mais à quoi cela sert-il de se battre pour conserver les bancs de communion et l'obscurité des confessionnaux, de se délecter de vies saintes et héroïques, de veiller au décorum liturgique, si tout cela ne s'accompagne pas d'une volonté d'entrer de plein pied, avec courage, foi et renoncement, dans le mystère de l'Eglise réelle, de l'Eglise actuelle - celle des Apôtres, de S. Pie V, de Paul VI... et aussi de Benoît XVI -, hors de laquelle il n'y a ni catholicisme véritable, ni sainteté possible?


 

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