Maintenant que les passions se sont un peu apaisées, il peut être intéressant de confronter les bilans.
L'idée générale, pour moi, est que les deux précédents voyages apostoliques -je ne parle pas du déplacement à Madrid, qui était à la fois très bref et très ciblé, et ne pouvait décidément apparaîre que comme une visite pastorale - se sont terminés par une énorme polémique, amplifiée par la machine médiatique dans le but de discréditer la Papauté. Dans chacun de ces cas, c'est une communauté bien précise qui, s'étant soi-disant senti agressée, était au coeur de la manoeuvre, du moins en apparence.
Aujourd'hui, c'est très différent. Du point de vue politique - et même géopolitique- et diplomatique, rien n'a pu être reproché au Pape, il a fait un sans-faute, comme on dit, que ce soit calcul de sa part -ce que je ne crois pas- ou simplement un effet de sa personnalité remarquable.
Or, il y a polémique, une fois de plus, et même assez grave polémique, mais l'impact médiatique est minime, car la communauté qui s'est cette fois sentie attaquée, n'a pas d'accès au monde de la communication. Tout au plus celui-ci, par la voix de ses porte-paroles autorisés, s'est-il permis de se réjouir discrètement de la zizanie ainsi semée dans les rangs des traditionalistes -car c'est d'eux qu'il s'agit. A se demander si les interprétations abusives des paroles et attitudes de Benoît XVI entendues ces jours derniers, n'ont pas été montées tout exprès dans ce but.
Comme tout le monde, les "traditionalistes" les plus radicaux veulent s'approprier le discours et la pensée du Pape, ils ont décidé qu'il devait agir d'une certaine façon, et gare à lui s'il s'en écarte, mais c'est oublier un peu vite que le Pasteur de L'Eglise est responsable de TOUT le troupeau, et pas seulement de quelques brebis. Et c'est aussi une grave erreur, car le seul à avoir à peu près une vue d'ensemble sur toutes les questions en jeu ici, c'est sans doute lui -pas uniquement parce qu'il est le pape, ou pour des raisons d'ordre transcendant, mais parce qu'il a derrière lui l'expérience de toute une vie de prière et de réflexion théologique, et près d'un quart de siècle passé à la tête de la plus influente administration vaticane. Il connaît donc à fond les problèmes.
Il n'a pas besoin qu'on le défende, certes.
Je me suis donc contentée de rassembler quelques articles significatifs émanant de différentes sources francophones, à l'exclusion des commentaires de la communauté "offensée", à lire plus particulièrement ici: (FC)

La Tribune de Genève: Tribune de genève
"L'ex-professeur Ratzinger s'est dépouillé de sa défroque de professeur de théologie. En Turquie, le Pape a réussi un difficile exercice de diplomatie
- Il a fait croire au premier ministre qu'il était favorable à l'entrée de son pays dans l'UE
- Il s'est recueilli devant le Mihrab, à la Mosquée, mais il n'a rien cédé sur l'essentiel."
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Olivier Figueras, dans Présent: L'analyse de Présent
"La Turquie et l'image du Pape: la visite a cristallisé une vision paradoxale du monde sur le Pape. Le clivage, même parmi les catholiques, est Ce pape a donné des gages aux musulmans/ il n'a rien changé à son discours de fond".
"La désinformation militante".
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Proliturgia: Proliturgia: les difficultés des tradis
"Les difficultés des tradis". Un article qui est peut-être l'expression d'une querelle de chapelle (c'est du moins ce qui s'insinue sur un certain forum), mais que je trouve particulièrement clairvoyant. "Les tradis basent leur réflexion sur des souvenirs idéalisés (avant/ après Vatican II) ... et vivent repliés sur eux-mêmes dans une attitude de bigotterie sécurisante ... sortie tout droit d'un autre siècle".
Voir ici
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Samir Kalil: (déjà évoqué sur ce site ici ): Turquie: dernière "revue de presse"
"Un triple message, en plus du dialogue avec les orthodoxes:
- projet d'une société laïque respectueuse des libertés et des croyances
- engagement pour la paix, basé sur la légalité internationale
- solidarité des croyants, pour témoigner du transcendant dans un monde sécularisé.
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Mustapha Chérif (voir ici ): Mustapha Chérif: "après l'orage, l'éclaircie"
L'intellectuel musulman qui avait rencontré le Pape cet été, n'a voulu retenir de la visite que ce qu'il en attendait, en particulier, l'adhésion à l'entrée de la Turquie dans l'UE, et l'hommage rendu à l'Islam.
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Robert Spieler, un dissident du Front National, fondateur du mouvement Alsace d'abord, dont il a démissionné en 2006 (information recueillie sur Wikipédia, je ne connaissais l'homme que de nom jusqu'à présent).: Robert Spieler: "non à la Turquie dans l'UE"
On a beau avoir fait de la lutte contre contre l'islam son cheval de bataille, on n'en devrait pas moins s'informer avant d'écrire n'importe quoi sur un blog.
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Un bilan trés positif: L'article d'Isabelle de Gaulmyn dans LA CROIX: LA CROIX: un bilan très positif