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RETOUR SUR LES FANFARONNADES D'ERDOGAN
 

Serge de Beketch revient avec son style percutant habituel sur la déclaration du Premier Ministre turc, à la suite de son entrevue avec Benoît XVI à l'aéroport d'Ankara le 28 novembre dernier.
C'est évident, mais c'est rassurant aussi de le voir exprimé en termes aussi "carrés".


 

Beaucoup se sont étonnés, en se basant une fois de plus sur les résumés donnés par la presse écrite, radiodiffusée et télévisée de dépêches d'agence déjà approximatives, d'apprendre que le saint Père aurait confié au Premier ministre islamiste de la Turquie Tayyip Erdogan qu'il était favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union.
Il aurait suffi de s'en tenir aux sources (qui, comme par hasard, ne nous sont jamais communiquées par les organes "d'information" mais sont accessibles par Internet), pour vérifier que cette version des faits est mensongère et ne vise qu'à faire croire, ou à laisser penser que Benoît XVI voudrait se "faire pardonner" Ratisbonne en changeant ses positions sur cette question capitale.
La manoeuvre était difficilement parable. [..] Erdogan savait qu'après leur entrevue de dix minutes à huis clos, il pourrait, s'il prenait la parole le premier, prêter n'importe quel propos au pape sans que celui ci, du seul fait de sa stature et des moeurs de la diplomatie vaticane, ne puisse démentir directement. Le chef spirituel de plus d'un milliard de catholiques ne peut décemment pas se prendre à la gorge avec le premier politicien venu. C'est ce qui s'est passé, et lorsque le Turc a affirmé avoir recueilli les encouragements du souverain pontife, ce dernier n'a pu que garder le silence.
Or, Benoît XVI n'a jamais dit être favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Il n'a pas changé d'opinion. Son avis, le cardinal Ratzinger l'a exprimé dans plusieurs livres que n'importe qui peut se procurer, et dans nombre d'entrevues. Ce point de vue a été scrupuleusement motivé, et de fait c'est la position du bon sens.
Et le pape n'est pas d'un autre avis que le cardinal.
Le seul changement intervenu est celui de la position de celui qui parle. Ce que le cardinal pouvait proclamer, le pape ne peut que le laisser entendre.
....
Un article de Sandro Magister montre d'ailleurs qu'à l'évidence beaucoup au Vatican ne travaillent pas précisément dans le sens d'une répercussion fidèle des paroles du pape.
C'est utile à savoir : les loups que Benoît XVI annonçait sont aussi à l'intérieur du Vatican...
Le pape est donc en quelque sorte contraint au silence. Mais nul ne peut faire qu'il n'ait pas dit, étant cardinal, ce qu'il pensait de la question et rien dans ses propos ne permet de croire qu'il a changé d'avis.
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège est d'ailleurs intervenu dans ce sens suite à cette déferlante médiatique à propos d'un prétendu revirement du pape, en disant que le Saint-Siège n'avait pas compétence à intervenir sur ses questions.


Lettres de créance des nouveaux ambassadeurs | Une magnifique "pétition" dans le FIGARO