A l'occasion de la venue de Benoît XVI à Vérone, le quotidien local "L'Arena" a publié le 19 octobre l'interview d'une religieuse qui a bien connu le Cardinal Ratzinger, pour avoir passé pendant des années ses vacances d'été dans la même intitution de Bressanone.
C'est une succession d'anecdotes charmantes, qui offrent un témoignage de première main sur la personnalité souriante, lumineuse, du Saint-Père.
Comme ce qu'elle dit rejoint en tous points les témoignages d'une multitude de gens qui l'ont approché, en Italie, en Bavière, et dans son entourage "professionnel", on peut être absolument certain que c'est bien son portrait.

(information transmise par le Papa Ratzinger Forum)

"L'Arena di Verona" - 19/10/2006
Une religieuse de Verone a, pendant des années, passé ses vacances à Bressanone avec le Pape, quand il était encore cardinal.
Camilla Ferro

Ironique: "Qui mieux que moi peut dire qu'il connaît le Pape? Nous avons passé les vacances ensemble, mangeant côte à côte deux semaines durant, pendant des années"

Affectueuse: "Je me rappelle tout particulièrement de ces étés à Bressanone,du temps passé avec Ratzinger, alors cardinal, à bavarder de tout, et pas toujours de choses sérieuses. La dernière fois que je l'ai vu? En août 2004, le dernier été avant qu'il ne devienne pape, il était avec son frère Georg, nous étions tous en vacances au grand séminaire."

Pensive: "Qui dit que ce pape est renfermé, ment -ou se trompe. Il est d'une disponibilité et d'une douceur que j'ai rarement rencontré chez quiconque, et je le dis comme je le pense: il a un grand coeur, et une intelligence hors du commun. En lui parlant, on s'enrichissait de points de vue aussi originaux que profonds, et on trouvait toujours les réponses que l'on cherchait."

Polémique: "La "bagarre" sur la citation de Mahomet? Justement, c'était une citation, que d'aucuns ont voulu instrumentaliser pour lui faire dire ce que jamais, lui, homme de grande culture, et comme tel respectueux des êtres humains, tous les humains, ne se serait permis de dire, et même de penser."

De plus, Papa Ratzinger est une personne ouvrte au dialogue inter-religieux: il n'a pas été compris, c'est tout. C'est un homme trop fin pour blesser quiconque, même son pire ennemi: cela ne rentre pas dans son code de comportement."

Soeur Germana Canteri, responsable des activités culturelles de l'Institut Don Mazza, à Vérone, s'est retrouvée pendant plusieurs années à partager deux semaines de vacances, en août, dans la maison où depuis 1979 le Pape avait l'habitude de se rendre, à Bressanone. "Il mangeait à table avec tous les prêtres hébergés par l'Institut", raconte-t'elle, "et avec Ratzinger, il y avait toujours son frère. Je le répète, pour l'avoir vécu, pour ce qu'il m'a dit lors de nos bavardages, pour la façon dont j'ai vu qu'il se comporte avec les gens, pour la sensibilité qu'il a manifestée en plus d'une occasion, je peux dire qu'avant même d'être un Pape, c'est un homme très doux, cordial, humble et réservé"
Provocation: "Réservé, ou dur?" Soeur Germana s'agite "Mais il y en a assez de ces histoires, ce n'est absolument pas quelqu'un de froid et distant, sa timidité a pu être mal interprétée".

Elle raconte un épisode: "Il y avait des concerts, dans la cathédrale, et pour lui, invité d'honneur, on avait préparé un fauteuil rouge, au premier rang. Mais il s'installait sur un siège ordinaire, le plus discret possible, pour que personne ne s'aperçoive de sa présence. Et il me disait "qu'est-ce qui est le plus important, être là, ou être vu? Même l'organiste, on ne le voit pas, mais il est là."
Voilà, tel est Papa Ratzinger, un prêtre qui, à 7 heures chaque matin, célébrait la messe dans le vieux séminaire, puis à 10 heures, allait suivre celle de la paroisse, agenouillé sur les bancs parmi les autres fidèles, simplement vêtu, certainement pas comme un cardinal, attentif à écouter le sermon du curé, et prompt à lui en faire compliment s'il le méritait."

Soeur Germaine continue à raconter "son" Pape: "Il avait une pensée délicate pour chacun, durant ses promenades, il s'arrêtait souvent pour parler avec les gens qu'il rencontrait, disponible pour tous. "
Une autre anecdote: "Il y avait une religieuse, Soeur Maria, qui faisait sa chambre tous les jours. Eh bien, un après midi, il est allé dans une petite boutique de Bressanone et lui a rapporté pour la remercier, un paquet de bonbons. A moi, il signait les cartes potales que j'envoyais à mes proches, ne se limitant pas à une simple signature: il voulait savoir à qui je les envoyais, pour écrire une pensée personnelle à chaque destinataire."

Soeur Germaine est un puits de souvenirs. "L'après-midi, il s'installait sous un arbuste pour parler avec son frère, ma chambre était juste au-dessus, je me mettais à la fenêtre, et lui disais:"Eminence, parlez lentement, que j'entende tout!" Et lui: "Soeur Germaine, ne vous inquiétez pas, vous pouvez écouter, et même vous pouvez descendre, pour vous joindre à la conversation."
"En somme, poursuit la religieuse, Papa Benedetto est vraiment une belle personne, d'une simplicité désarmante, qui tranche avec la grande mission qui lui a été confiée. Je le sais bien", et elle ajoute en souriant "combien doivent lui peser les lourds vêtements qu'il doit endosser, lui qui est habitué à être en chemise et pantalon".

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