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BUONA NOTTE (3)

La nuit polonaise

Ce billet de la rubrique "Buona notte Benedetto" a été écrit durant la visite du Saint-Père en Pologne.


 

Dolcissimo Benedetto,
(Vallifra, 26 mai)
Aujourd'hui, j'ai eu la chance extraordinaire de pouvoir suivre ta journée durant plusieurs heures et ce soir, tout s'écoule devant mes yeux, en une sorte de ralenti de l'affection et des sentiments, de l'admiration, et, disons-le même, de la vénération. Je te revois tandis que tu descends les marches de l'avion, il y avait du vent, mais cette fois, quel dommage! la calotte ne s'est pas envolée, et aussi quand tu reçois l'hommage des autorités polonaises: comme j'aime voir les gens s'agenouiller devant toi pour te baiser la main, cela me rend fière, de toi, de notre sainte religion, qui a ce pouvoir suprême de réunir tant de coeurs, de les faire battre à l'unisson, d'inspirer des comportements nobles et dignes.
Dire que que tu étais suprêmement beau est trop faible, je me contenterai de noter la stupeur qui s'empare encore de moi à chaque fois que je te regarde, et je reste frappée de voir à quel point, en toi, même l'âge qui abîme tout, s'est à ce point transformé en beauté pure.
L'autre aspect qui, chez toi, me frappe toujours, est l'absolue noblesse de tes attitudes, ta façon de bouger, de marcher, tes gestes, aujourd'hui encore, j'observais ta finesse lorsque tu serres les mains des gens, lorsque tu caresses les enfants, lorsque tu bénis la foule: tu es le fils d'un gendarme et d'une cuisinière, mais sur la terre, il n'est aucun fils de roi plus noble et plus aristocratique que toi. Parce que tu possèdes l'aristocratie de l'esprit, du génie, de l'intelligence supérieure, de ces principes qui, lorsqu'ils atteignent un degré si élevé, rendent l'homme à l'image de Dieu. Et pour moi, tu l'es, à l'image de Dieu, tu es son représentant sur la terre, le meilleur des hommes, tu es Pierre.

A présent, tu es dans la nuit polonaise, dans un lit assurément moelleux et confortable, mais qui n'est pas le tien: mais peut-être qu'aussi celui de Rome, ou celui de Castelgandolfo ne sont pas les tiens, peut-être l'unique auquel tu aspires est celui de Pentling, au milieu de tes livres, parmi les tiens. Immense est le sacrifice que t'a demandé l'Eglise, que nous t'avons demandé nous tous, la communauté chrétienne: puisse l'immense amour que te portent des millions de fidèles , pour qui tu es le doux Christ en terre, l'unique espérance, te consoler, et par-dessus tout, puisses-tu être consolé -te connaissant- par la certitude de faire la volonté de Dieu.


 
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