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MÉDITATIONS DE CARÊME

Retraite de carême pour le Saint-Père

Source: Site ESM

À la fin de sa rencontre hebdomadaire avec les pèlerins, le dimanche 25 février, à l'occasion de la prière de l'Angélus, le Saint Père a dit : "je vous demande de nous accompagner par votre prière, et je serai heureux de prier pour vous à mon tour dans le recueillement de la retraite, en invoquant la puissance divine sur chacun de vous, sur vos familles et vos Communautés".

Comme le veut la tradition, dans la semaine après chaque premier dimanche du Carême, les collaborateurs du Pape de la Curie romaine consacreront aussi la semaine à la prière.

Les méditations seront présentées par le cardinal Giacomo Biffi, archevêque émérite de Bologna, sur le sujet : "Recherchez les choses d’en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu. Songez aux choses d’en haut, non à celles de la terre" (Colossiens, 3, 1-2) ".

Détails sur le Cardinal Biffi: Clic!


Une "uchronie" spirituelle

Une sorte d'uchronie d'une grande force prophétique: c'est ainsi que m'apparaît dans la prédication du mardi 28 février, l'allusion à un texte du philosophe russe Soloviev (ou Solovyov?).

Ce qu'il y a d'extrordinaire, et aussi d'extraordinairement facile, avec Internet, c'est qu'à partir d'un mot, ou d'un article, ou d'une information, vous tenez l'extrémité d'une pelote, que vous pouvez dérouler jusqu'à l'infini, et il vous vient en tête quantité d'idées auxquelles vous n'auriez pas pensé une minute avant. Enfin, c'est mon cas.
Le texte de Soloviev dont s'inspire le Cardinal Biffi pour sa méditation, me renvoie à un genre littéraire sans doute mineur mais pour moi assez fascinant, qui s'appelle l'Uchronie. Même si celui-ci s'apparente davantage à la réflexion philosophique, apparemment.
(ndr: "Uchronie: néologisme du XIXème siècle fondé sur "utopie" et "chronos": il s'agit en fait "d'utopies temporelles", ou, en d'autres termes, de récits dans des temps qui auraient pu être, mais ne sont pas"; source "L'histoire revisitée", Eric B. Henriet, édition Encrage, 2004)

Et me fait penser à un roman appartenant à ce genre, co-écrit par Vladimir Volkoff et Jacqueline Dauxois, intitulé "Alexandra", et qui imaginait, si mes souvenirs déjà lointains sont exacts, un monde où se serait répandu une religion appelée "dieutoutlemonde".
Quant au cardinal Biffi, il n'est pas sans intérêt de connaître ses récentes prises de position, notamment sur l'immigration, voir ici et : la confiance que lui a accordée le Saint-Père n'est pas dûe au hasard.
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Dossier Vladimir Solovyov

Source: Wikipedia

Ce philosophe russe, slave dans l'âme, est né à Moscou en 1853. Son milieu initial est un milieu traditionnel orthodoxe.

L'ambiance corrosive des années soixante en font un adolescent qui délaisse toute pratique religieuse. Il reviendra à la foi vers 1870.

En 1877 commence une relation d'amitié profonde avec Dostoïevski.

L'assassinat du tsar Alexandre II en 1881 est une profonde remise en cause de l'idée qu'il se fait de la Russie.

Il est en milieu orthodoxe l'ambassadeur du dialogue œcuménique. Il rencontre l'évêque catholique Strossmayer à Djakovo, mais son retour en Russie est sous le signe du découragement car les critiques lui viennent aussi bien du côté orthodoxe que du côté catholique.

En 1891, l'Église orthodoxe lui refuse les sacrements.

Il meurt en 1900 assisté par un prêtre orthodoxe.
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Court récit sur l'Antéchrist
Un article de Wikipédia:

Ce récit est la dernière partie du livre Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, rédigé en 1899. Il se veut une actualisation de l'Apocalypse de Jean. Vladimir Soloviev décrit comment un jeune homme talentueux reçoit l'esprit de l'Antéchrist. Celui-ci prend la tête de l'armée européenne pour repousser l'invasion de Chinois et des Japonais, qui avait pu avoir lieu, car les Européens avaient l'attention détournée par la guerre avec les Musulmans.

Le nouvel empereur d'Europe résout la question de la paix la première année de son règne en réunissant une armée qui ne peut être vaincue par aucune autre coalition d'armées. Il impose donc la paix mondiale.

La deuxième année, il résout la question de la faim en concentrant tous les capitaux entre ses mains et en taxant un peu les riches pour que les pauvres puissent vivre dignement.

La troisième année, il tente de résoudre la question religieuse en unifiant les religions. Mais les trois représentants du christianisme s'y opposent : Jean pour l'orthodoxie, Pierre II pour le catholicisme et Pauli pour le protestantisme.

L'armée de l'Antéchrist se regroupe pour combattre l'armée des Juifs qui se soulève, car cette dernière a appris que l'empereur n'était pas circoncis, qu'on les avait trompés. Alors, la terre s'ouvre et engloutit l'armée de l'Antéchrist.

Les Juifs et les Chrétiens restés fidèles convergent à Jérusalem où le Christ se manifeste en gloire.


Prédication de carême du Cardinal Biffi

mardi 28 février

OUVRONS LES YEUX!

S
ource: Proliturgia
L'humour du Cardinal Giacomo Biffi est bien connu de celles et de ceux qui ont lu autrefois son "Cinquième Evangile" (Ed. du Cèdre, 1971). Dans cet ouvrage, l'Auteur imaginait que l'on avait retrouvé le manuscrit d'un cinquième Evangile qui permettait enfin de comprendre et de justifier les expériences pastorales de l'après-Concile.
Pour ce qui concernait la parabole de la brebis perdue (Lc 15, 4 et ss.), par exemple, le Cardinal Biffi expliquait comment il convenait désormais de comprendre les choses à la lumière du "cinquième Evangile": le pasteur ne doit pas abandonner les 99 brebis restées à la bergerie pour aller chercher celle qui s'est égarée. Il doit au contraire se réunir avec ses amis pour discuter avec eux et trouver le moyen de disperser les 99 brebis assez stupides pour n'avoir voulu oser, elles aussi, l'expérience de la liberté...

C'est au même Cardinal Biffi, aujourd'hui Archevêque émérite de Bologne, que le pape Benoît XVI a demandé de prêcher la retraite de Carême au Vatican.
Le 27 février, au cours de son homélie, le Cardinal a cité ce qu'il a appellé "l'avertissement prophétique" de Soloviev (1899-1900): "L'enseignement du grand philosophe russe - a déclaré Mgr Biffi - est que le christianisme ne peut pas être réduit à un ensemble de valeurs. Ce qui fait en effet le chrétien, c'est la rencontre personnelle avec le Christ. Mais des jours viendront où, dans la chrétienté, on tentera de réduire le fait du salut à une simple série de valeurs."
Le Cardinal a cité la dernière oeuvre de Soloviev: "Les Trois Entretiens" en faisant observer que l'Auteur avait prophétisé les tragédies du XXème siècle. Dans "Les Trois Entretiens", Soloviev présentait l'antéchrist comme pacifiste, écologiste et oecuménique: il convoque un concile oecuménique, et cherche le consensus de toutes les confessions chrétiennes, en concédant quelque chose à chacun. Les masses le suivent, excepté des petits groupes de catholiques, d'orthodoxes et de protestants qui lui disent: "Tu nous donnes tout, excepté ce qui nous intéresse: Jésus-Christ".
Ce récit contient un avertissement: aujourd'hui, nous courons en effet le risque d'avoir un christianisme qui met Jésus, sa Croix et sa Résurrection, entre parenthèses. Certes, si l'on se limite à parler de valeurs partagées, nous serons bien plus acceptables dans les émissions télévisées et dans les salons. Mais cela reviendra à renoncer à Jésus, à la réalité bouleversante de la résurrection.
Tel a été l'avertissement de Soloviev aux chrétiens de notre temps. Le Fils de Dieu ne peut pas être traduit par une série de projets homologables par la mentalité mondaine dominante. Cela ne signifie pas une condamnation de ces valeurs, dans la mesure où elles sont soumises à un discernement attentif.
Il existe des valeurs absolues comme le bien, le vrai, le beau. Qui les perçoit et les aime, aime aussi le Christ, même s'il ne le sait pas, parce que Lui est la Vérité, la Beauté, la Justice. Et puis il y a les valeurs relatives comme la solidarité, l'amour de la paix, et le respect de la nature. Si on les absolutise, en les déracinant ou même en les opposant à l'annonce du fait du salut, alors, ces valeurs deviennent des instigations à l'idolâtrie, et des obstacles sur le chemin du salut. Si pour s'ouvrir au monde et pour dialoguer avec tous, le chrétien se croit obligé de mitiger le fait salvifique, il empêche la connexion personnelle avec le Christ, et il se retrouve du côté de l'antéchrist. Avis à ceux qui, au cours des "messes patchwork," célèbrent autre chose que la mort et la résurrection du Christ, et font chanter aux assemblées autre chose que les textes de la liturgie.


Luigi Accatoli sur le Card. Biffi

Malelingue vaticane: (mauvaises langues du Vatican...)

Il diario del Conclave pubblicato dalla rivista Limes nel settembre del 2005, attribuito a un conclavista anonimo, segnalava il cardinale Giacomo Biffi come destinatario di un voto nell’ultimo dei quattro scrutini che portarono all’elezione di Benedetto XVI. Altre “voci” sugli scrutini attribuiscono un voto a Biffi in ognuno degli scrutini. Le malelingue vaticane ipotizzano che a dare quel voto all’ex arcivescovo di Bologna, malalingua a sua volta ma buon teologo e ottimo cultore della lingua italiana, sia stato il cardinale Ratzinger. Giacomo Biffi è stato chiamato ora da papa Benedetto a predicare gli Esercizi di Quaresima in Vaticano del 25 febbraio al 3 marzo. Tra i predicatori delle Quaresime vaticane (Wojtyla e Ratzinger, Martini e Lyonnet, Ballestrero e Barsotti, Hummes e Cè, Comastri, Corti, Forte…) egli è l’unico chiamato due volte, avendola già predicata nel 1989 per richiesta di Giovanni Paolo.


Patrice de Plunkett

Pour être complet, autant qu'il m'est possible aujourd'hui, sur le sujet, je dois dire que dans son remarquable blog, Patrice de Plunket avait évoqué le texte de Soloviev le 21 janvier dernier, jour de la prière pour l'unité des chrétiens:
http://plunkett.hautetfort.com
Il disait:
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Pourquoi rappeler ce texte ...?

Parce qu’aujourd’hui dimanche 21 janvier, sur les cinq continents, des millions de chrétiens prient pour l’unité.

L’âme de cet élan vers l’unité, c’est la conscience - « œcuménique » - de la mission mondiale des chrétiens. Là est l’essentiel pour les croyants.

Cette mission a de multiples aspects, inséparablement spirituels et sociaux.

Elle rencontre aussi un obstacle à déborder : le système occidental mondialisé, dont l’effet religieux est résumé par le titre du Monde de ce 21 janvier (page 14) : « L’Eglise sera vaincue par le libéralisme ».
(Article tranchant et très symptomatique, signé d’un directeur d’études à Sciences Po de Paris. J’y reviendrai dans ma prochaine note).

D’où l’écho que la parabole de Soloviev éveille aujourd’hui. La résistance à l’imposteur (et à son système) est une voie œcuménique qui s’impose, pour les croyants catholiques, orthodoxes et protestants ; c’est d’ailleurs ce que disait le patriarche de Moscou l’an dernier.
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Il y est revenu, évidemment, à propos de l'homélie de Mgr Biffi, suscitant ce commentaire:
« Et puis il y a les valeurs relatives comme la solidarité, l’amour de la paix, et le respect de la nature. Si on les absolutise, en les déracinant ou même en les opposant à l’annonce du fait du salut, alors, ces valeurs deviennent des instigations à l’idolâtrie, et des obstacles sur le chemin du salut ».
Qu'elles sont lumineuses ces paroles prononcées le 27 février dernier par le cardinal Biffi...



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