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EXHORTATION POST-SYNODALE: SANDRO MAGISTER
 



 

Contrairement à nos "spécialistes" qui ont la fâcheuse habitude de commenter ce qu'ils n'ont pas lu, à la seule lueur de leur préjugés -systématiquement négatifs- Sandro Magister, dont je ne finis pas de saluer la qualité du blog, a lu entièrement l'exhortation post-synodale, et la commente pour nous.
Pour ceux qui n'ont pas le temps ou les compétences théologiques pour lire en entier le long document, son résumé est une précieuse entrée en matière qui permet de comprendre, et donne envie d'aller plus loin.


 

"Sacramentum caritatis": tous à la messe le dimanche
Un chrétien ne peut vivre sans l’Eucharistie, écrit Benoît XVI. En elle, "le Seigneur se fait nourriture pour l’homme assoiffé de vérité et de liberté". D’où le devoir qui en découle aussi dans le champ politique: "donner un témoignage public de sa propre foi"



 
 

par Sandro Magister

ROME, le 15 mars 2007 – Benoît XVI a rendu publique l’exhortation apostolique "Sacramentum caritatis" il y a deux jours, en conclusion du synode des évêques qui s’était déroulé à Rome en octobre 2005 sur le thème de l’Eucharistie.

Le document a l’importance d’une encyclique. Il a d’ailleurs beaucoup en commun avec l’encyclique "Deus caritas est", à commencer par le mot-clé du titre. Benoît XVI lui-même l’écrit en introduction: "J'entends mettre la présente exhortation en relation avec ma première encyclique Deus caritas est".

L’exhortation apostolique "Sacramentum caritatis" doit être lue dans son intégralité. D’une part parce qu’elle reprend les sujets abordés au cours du synode, d’autre part parce qu’elle porte l’empreinte fédératrice de la vision de Benoît XVI. Une vision où "la célébration eucharistique apparaît ici, dans toute sa force, en tant que source et sommet de l'existence chrétienne".
Au lecteur de savourer cette vision fédératrice, appréciable uniquement par une lecture ininterrompue et complète:

>>>> La suite ici: http://chiesa.espresso.repubblica.it/
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Quelques recommandations du Pape

ORTHODOXES ET PROTESTANTS : Au paragraphe 14, Benoît XVI souligne que c’est l’Eucharistie qui bâtit l’Eglise. Et d’ailleurs, au paragraphe suivant, il appelle "Eglises" l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes du fait qu’elles "ont conservé la nature authentique et entière du mystère de l'Eucharistie", à la différence des simples "Communautés" nées de la Réforme protestante, avec lesquelles le "caractère ecclésial de l'Eucharistie " est davantage matière à un dialogue œcuménique.
COMMUNION ET CONFESSION : Au paragraphe 20, ainsi qu’au paragraphe 55, Benoît XVI met en garde contre une communion systématique, par automatisme, "comme si par le seul fait de se trouver dans une église durant la liturgie on avait le droit ou peut-être même le devoir de s'approcher de la table eucharistique". Ce "comportement superficiel", écrit-il, s’explique notamment par un sens du péché de plus en plus en perte de vitesse. Pour communier, il faut être "dans la grâce de Dieu". Dans le paragraphe suivant, le pape encourage les fidèles à se confesser régulièrement et rappelle que la confession individuelle doit prévaloir en temps normal, "en réservant la pratique de l'absolution générale exclusivement aux cas prévus".
CÉLIBAT DES PRÊTRES : "Il n'est pas suffisant de comprendre le célibat sacerdotal en termes purement fonctionnels", écrit Benoît XVI au paragraphe 24. "Le fait que le Christ lui-même, prêtre pour l'éternité, ait vécu sa mission jusqu'au sacrifice de la croix dans l'état de virginité constitue le point de référence sûr pour recueillir le sens de la tradition de l'Eglise latine sur cette question". "Tout en respectant les pratiques différentes et la tradition orientale", le pape confirme donc "le caractère obligatoire pour la tradition latine" du célibat des prêtres, "comme signe exprimant le don de soi total et exclusif au Christ, à l'Eglise et au Règne de Dieu".
MUSIQUE SACRÉE : Au paragraphe 42, Benoît XVI met en garde contre la mauvaise musique qui a envahi trop de célébrations et défend le chant grégorien: "L'Eglise, dans son histoire bimillénaire, a créé et continue de créer des musiques et des chants qui constituent un patrimoine de foi et d'amour qui ne doit pas être perdu. En réalité, dans la liturgie nous ne pouvons pas dire qu'un cantique équivaut à un autre. À ce sujet, il convient d'éviter l'improvisation générale ou l'introduction de genres musicaux qui ne sont pas respectueux du sens de la liturgie. En tant qu'élément liturgique, le chant doit s'intégrer dans la forme propre de la célébration. Par conséquent, tout – dans le texte, dans la mélodie, dans l'exécution – doit correspondre au sens du mystère célébré, aux différents moments du rite et aux temps liturgiques.
ÉCHANGE DE LA PAIX : Au paragraphe 49, Benoît XVI rappelle que "durant le synode des évêques, il a paru toutefois opportun de modérer ce geste, qui peut prendre des expressions excessives, suscitant un peu de confusion dans l'assemblée juste avant la communion".



Aux hommes politiques

COHÉRENCE ENTRE EUCHARISTIE ET POLITIQUE

Au paragraphe 83, le pape écrit: "Il est important de relever ce que les pères synodaux ont appelé cohérence eucharistique, à laquelle notre existence est objectivement appelée. En effet, le culte agréable à Dieu n'est jamais un acte purement privé, sans conséquence sur nos relations sociales: il requiert un témoignage public de notre foi. Évidemment, cela vaut pour tous les baptisés, mais s'impose avec une exigence particulière pour ceux qui, par la position sociale ou politique qu'ils occupent, doivent prendre des décisions concernant les valeurs fondamentales, comme le respect et la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, comme la famille fondée sur le mariage entre homme et femme, la liberté d'éducation des enfants et la promotion du bien commun sous toutes ses formes. Ces valeurs ne sont pas négociables. Par conséquent, les hommes politiques et les législateurs catholiques, conscients de leur grave responsabilité sociale, doivent se sentir particulièrement interpellés par leur conscience, justement formée, pour présenter et soutenir des lois inspirées par les valeurs fondées sur la nature humaine. .. Les évêques sont tenus de rappeler constamment ces valeurs; cela fait partie de leur responsabilité à l'égard du troupeau qui leur est confié".



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